L’histoire des jeux de cartes au Japon : jeux modernes et sources (3/4 et 4/4)

L’histoire des jeux de cartes au Japon : jeux modernes et sources (3/4 et 4/4)

On continue notre exploration des jeux de cartes au Japon, avec les jeux modernes.

Après une longue période de vache maigre, le Japon connut un nouvel essor dans les années 90, proposant de nouveaux jeux de cartes ou licences qui depuis ont envahi le monde. Je vous propose un petit tour d’horizon de ces jeux modernes.

Un nouvel essor

Le jeu en règle général évolue, change, les grosses entreprises, principales fabricantes de cartes change d’activité, et celles qui n’en produisaient pas se lancent dans ce nouveau marché, comme Sega le fera aux débuts des années 2000 avec Sangokushi Taisen. Plusieurs nouvelles licences vont éclore dans les années 90, et perdurer durant de nombreuses années pour s’ancrer définitivement dans le paysage ludique dans les années 2000 et 2010.

Une petite créature jaune véritable centrale électrique va faire partie de ces nouvelles mascottes. Je veux parler de Pikachu et du mastodonte Pokémon. Créé par Satoshi Tajiri, fan depuis son plus jeune âge des insectes, qu’il observe dans la nature et collectionne. Pokémon est avant tout un jeu vidéo sorti en 1996 sur Game Boy, en deux versions Vert et Rouge au Japon et Bleu et Rouge dans le reste du monde. Game Freak, la société créée par Tajiri développe le jeu, tandis que la société Creatures, tenue par par Tsunekazu Ishihara l’aide financièrement. Grâce à l’intervention de Shigeru Miyamoto (papa de Mario), le jeu sera chapeauté par ses soins au sein de Nintendo. Le succès est quasi immédiat, faisant vendre par millions des jeux, mais aussi des consoles Nintendo. Pikachu devient une mascotte connue dans le monde entier, et nombreux magasins Pokémon ouvriront sur l’archipel nippon.

Bien entendu tout ce succès mettra l’indomptable et gigantesque machine du merchandising en route, et on vit très vite arrivé de nombreuses figurines, mangas, livres, peluches et surtout un jeu de cartes à collectionner, et cela dès 1996 au Japon et 2000 pour la France. Il fut inventé par Tsunekazu Ishihara, propriétaire de Creatures.
Le jeu sera exporté dans le reste du monde à partir de 1999, par le biais de Wizards of the Coast, déjà distributeur de Magic the gathering. Mais depuis 2001, Nintendo à récupéré les droits, puis à fonder la société The Pokémon Compagny, qui regroupe Game Freak (développeur du jeu), et Creatures Inc. et gère ainsi l’ensemble de cette licence. La première série comportera 6 extensions, et depuis le succès ne s’est pas démenti. Il est à noter que deux jeux vidéo basés sur le jeu de cartes sont sortis sur Game Boy, le premier a eu l’honneur d’arrivée dans nos contrées (Pokémon the trading card game), tandis que le second est resté une exclusivité japonaise. Fait amusant, deux cartes pokémon (Pikachu illustrateur et Dracaufeu première édition) font parties des cartes les plus chères du monde, avec une valeur de 20 000 et 2500 $, de quoi donner le tournis.

Bien que le jeu puisse sembler enfantin, celui-ci comporte de nombreuses qualités et une véritable profondeur, un excellent moyen d’initier les plus jeunes aux joies du deckbuilding. Bien entendu il existe de très nombreux tournois de par le monde.

Digimon

Je pense que vous devez tous vous souvenir de ces petites bestioles dont il fallait s’occuper en permanence sous réserve qu’elles ne décèdent pas: les tamagotchis. Les digimons étaient des animaux virtuels au départ, créé par Akiyoshi Hongo, en 1997, conçus par Wiz et distribués par Bandaï (principal distributeur et fabricant de jouets au Japon). Leurs principales originalités provenaient du fait qu’ils pouvaient être connectés entre eux pour combattre. En 1999 débute la série Digimon, où les petits monstres numériques se battent dans un monde virtuel. Je vous préviens c’est une copie de Pokémon, pourtant celle-ci n’est pas forcément dénué d’intérêt et reste même assez original, même si les noms de toutes les créatures se finit toujours en « mon ».

Bien entendu la série sera étayée par un merchandising énorme, dont des cartes. Bien que celle-ci soient bien moins connus que Pokémon, et n’ai pas duré dans le temps,

Elle fit leurs apparitions au Japon en 1997 et était publiée par Bandai. En Europe, il faudra attendre 1998 pour els voir arriver. Aucun jeu basé sur els cartes n’a été développé pourtant les cartes à collectionner ont aussi été incluses dans la majorité des jeux vidéo Digimon.

Plusieurs jeux vidéo verront le jour au fil des ans sur Playstation et game Boy Advance, jusqu’à tout récemment sur PSP, et cela malgré la baisse de popularité des Digimon.

Bien qu’ayant été assez éphémère en France, Digimon était une alternative à Pokémon et donc un second choix pour qui trouvait le monde des créatures de Game Freak trop enfantin. Une autre licence qui a poussé dans les années 90, et qui a été à l’origine de la multiplicité des supports de jeux, passant du tamagotchi évolué à la série animé, en s’arrêtant sur la case des jouets et cartes à collectionner.

Default

Yu Gi Oh

Un autre phénomène va apparaitre dans les années 90 et avoir une forte influence sur le monde des jeux de cartes, il s’agit de Yu-Gi-Oh ! (soit le roi du jeu en japonais). Il s’agit d’un manga écrit et dessiné par Kazuki Takahashi, publié pour la première fois en septembre 1996 (la même année que Pokémon). En France le manga est édité par Kana. Si l’intérêt est décroissant, les premiers tomes proposant de nombreux jeux sont une lecture agréable, les suivants se tourneront plus vers le jeu de cartes (qui fera le succès de la série). Après la saga Pegasus, Takahashi, tentera de proposer un nouveau jeu basé sur des dés, mais cela ne rencontrera pas le même succès que les cartes, et l’auteur reviendra à ses premiers amours. Pourtant un jeu vidéo (Yu-Gi-Oh! Dungeon Dice Monsters

), sorti sur Game Boy Advance, verra le jour, il sera basé sur les dés, un concept qui était pourtant très intéressant.

Le jeu auquel s’adonne Yugi et ses amis se nomme Magic & Wizard, au Japon (en hommage à Magic), tandis qu’en France, le choix douteux s’est porté sur Duels de monstres. Un nom discutable qui sonne étrangement aux oreilles. Depuis 2009, c’est Konami (déjà développeur des différents jeux) qui a récupéré les droits officiels, qui étaient gérés par Upperdeck Entertainement pour l’Europe et l’Amérique du Nord.

Si le jeu Pokémon s’appuyait pas mal sur le principe de Magic, le jeu de Yu Gi Oh ! sera plus original, proposant de jouer avec trois types de cartes principalement : les cartes monstres, magies et pièges. Chaque joueur dispose d’un nombre de points vie qu’il faudra réduire à néant par le biais d’attaque.

Tout comme Pokémon le manga sera adapté en dessin animé (et arrivant sur notre sol, avec une traduction du nom des héros à pleurer de rire), ce qui garantira la succès du manga auprès des enfants, tandis que le jeu trouvera aussi preneur auprès des adultes grâce à sa profondeur et son originalité. Bien entendu de nombreux jeux vidéo verront le jour, sur divers supports et console, et les lister tous ici serait assez rébarbatif. Yu Gi Oh est donc un jeu original, à découvrir même si ses règles peuvent sembler complexes.

Card Captor Sakura

Captor Sakura a eu un joli succès aux alentours des années 2000, un dessin animé tiré du manga des Clamp verra même le jour. Le manga date de 1996, publié par Kodansha, la série TV arrivera quant à elle en 1998, et comportera trois saisons. Dans ce manga Shonen (c’est-à-dire plus ciblé sur les filles), une petite fille du nom de Sakura a un jour, ouvert par mégarde le livre de clow qui contenait de nombreuses cartes magiques, qui en ont pour s’enfuir. Comprenant qu’elle disposait de pouvoirs magiques et qu’elle était responsable de cet incident la petite fille partira à la recherche de ces cartes.

Il est assez rare de trouver des mangas qui parlent de jeux, et notamment de cartes, surtout lorsque celui-ci est ciblé pour les filles. Je trouvais donc intéressant de vous en parler, car ce manga a eu du succès et qu’il a même été diffusé en France aux débuts des années 2000. Il existe aussi 2 films sur le sujet, ainsi que de nombreux jeux vidéo sur diverses consoles.

Card Captor Sakura est un peu un OVNI dans le domaine de l’anime, et bien qu’étant très féminin l’histoire et le sujet de début ne sont pas sans intérêt, et pourra facilement intéresser les petites filles (et les grandes) qui s’intéressent au monde des jeux de société et qui ne trouvent pas de quoi étancher sa soif.

Default

Duel Masters

Dans la lignée de Yu Gi Oh ! qui était une adaptation libre de Magic, Duel Masters se veut être une version simplifiée de celui-ci, commercialisée par Takara Tomy en 1999, aux États-Unis c’est Wizards of the Coast qui a acheté la licence, avant de la lancer en France en 2004. La gestion par Wizards of the Coast prendra fin en 2006, malgré plusieurs pétitions, tandis qu’au Japon elle continue toujours. Pourtant la série spin-off Kaijudo (qui est accompagné elle aussi d’une série TV) a été annoncé en 2012 par Wizards of the Coast.

Le jeu n’a pas rencontré un fort succès, en France il est difficile pour les jeux de cartes de réussir à faire trembler le maitre Pokémon, même si des jeux comme Duel Masters, ou Dinosaur King, et même d’autres dérivés comme Bakugan ont bien tenté d’ébranler le géant. Duel Masters proposait un jeu simplifié, mais non simpliste, tiré de magic, un jeu idéal pour se mettre aux jeux de cartes à collectionner ou pour initier les enfants. L’aspect manga et qui semble être copié sur Yu Gi Oh ! à surement nuit à son succès, pourtant celui-ci aurait mérité d’être plus connu. Comme quoi la qualité d’un jeu ne fait pas tout, et la machine marketing est parfois indétrônable.

Default

Dinosaur King

Un dernier malchanceux pour la route, je veux parler de Dinosaur King, un dessin animé créé en 2007, et qui fut par la suite adapté en jeux de cartes. Si je vous parle de celui-ci, c’est par ce qu’il est sorti en France, plus ou moins dans l’indifférence totale, là encore dévoré par d’autres licences plus connues. Celui-ci se base sur un jeu très connu au Japon, sorti en 2003 Mushi King, un jeu dont le thème principal est les insectes. Mushi King est un jeu d’arcade (dont je parlerais un peu plus loin) dans lequel les joueurs utilisent des cartes représentant leurs insectes, qu’ils scannent dans la machine. Dinosaur King est un jeu du même acabit. Il existe deux séries de cartes différentes, celle utilisée pour les bornes d’arcade et le jeu de cartes à collectionner plus classique. Le jeu a cessé d’être produit en 2008.

Son originalité était de proposer un univers basé sur les … dinosaures (oui je sais le suspens était absent). Bien entendu la piètre qualité du dessin animé n’a pas aidé ce pauvre jeu.

Default

SNK vs. Capcom: Card Fighters Clash

Le dernier jeu qui va me servir de transition est SNK vs. Capcom: Card Fighters Clash. Un jeu de cartes sorti sur Neo Geo Pocket, la console portable de SNK, en 1999. Dans celui-ci on trouvait un jeu de combat de cartes assez basiques, où chaque carte était illustrée par un personnage de l’une des deux firmes : Capcom ou SNK. Grande société productrice de jeux vidéo depuis les années 80. Notamment dans le domaine de l’arcade, domaine que nous avons voir juste après. Il est le chainon manquant entre les jeux de cartes classiques, les jeux sur consoles et le domaine de prédilection des deux éditeurs, l’arcade. Une suite sortit en 2007 sur Nintendo DS et fut même adaptée en français.

Default

Akihabara

Parler de jeux vidéo ou d’arcade sans parler d’Akihabara qui est le sanctuaire de ces loisirs serait une hérésie. Akihabara est un quartier de Tokyo, qui fut créé en 1870 après un grand incendie qui frappa la capitale. Il ne s’agissait au départ, que d’une grande friche, érigée pour protéger le palais impérial d’un hypothétique nouvel incendie. Cette zone délaissée, resta ainsi de nombreuses décennies, se recouvrant d’arbre et de végétations, ce qui lui donna son nom Akiba-no-hara, soit « champ de feuilles d’automne ». Elle fut reliée par une ligne de métro en 1890, mais le quartier sera détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, puis sera entièrement reconstruit quelques années plus tard, avant d’être adopté par les étudiants, qui campèrent à même le sol et les rues de fortune. Puis rachetant du matériel aux différentes bases militaires, ces étudiants finirent par monter quelques boutiques d’électroniques pour vendre des postes de radio et d’autres appareils, durant le boom de l’électronique dans les années 60, puis celui de l’informatique dans les années 80. C’est ainsi que naquit le quartier consacré à l’électronique, devenu aujourd’hui un des centres nerveux de la ville.

Default

Le mariage de l’ancien et du moderne

Dans les années 90, de nombreuses cartes d’un nouveau genre vont faire leurs apparitions, devenant de nouvelles licences éternelles ou de simples essais éphémères. En 2003, la société Sega va proposer un nouveau style de jeu : des jeux d’arcade où il est nécessaire d’utiliser des cartes papier, disposant d’un code-barre ou d’une puce, pour pouvoir être joué sur une borne d’arcade. Ce jeu se nomme Mushikng. Dans celui-ci les joueurs jouent avec des insectes et plus précisément des coléoptères figurant sur leurs cartes, et qu’ils vont mettre en jeu en les scannant à l’aide du code-barre qui se trouve sur la gauche des cartes. Ces cartes ils les obtiennent en introduisant une pièce dans la machine, servant ainsi de support de jeu et de collection en même temps. Bien entendu chaque insecte dispose de ses propres compétences, qui peuvent être augmentées par d’autres cartes bonus. Il s’agit avant tout d’un jeu pour enfants, car la mécanique principale s’appuie sur le célèbre pierre-feuille-ciseau ou Shifumi. Les bornes peuvent être individuelles ou bien reliées entre elles.
Au Japon il existe de très nombreux tournois, ce n’est pas loin de 20 000 de ces derniers qui ont déjà été organisés. A ce jour 6 opus ont vu le jour, apportant à chaque fois son lot de nouveautés.

Devant le succès rencontré par Mushi King, Sega ne va pas s’arrêter là, et ne va donc pas tarder à proposer d’autres jeux basés sur le même principe, mais cette fois-ci à destination des adultes. C’est donc une nouvelle licence qui voit le jour en 2005 : Sangokushi Taisen.

Sangokushi Taisen s’appuie sur la très célèbre légende historique des trois royaumes. Histoire chinoise narrée dans le roman « romance des trois royaumes », un classique de la littérature chinoise qui a inspiré de nombreux autres médias, notamment la très longue série des Dynasty Warriors sur supports vidéo ludiques. Vers l’an 300 de notre ère, la dynastie des Han se disloque, laissant la place à de nouveaux territoires et surtout de nouveaux prétendants au trône que sont les trois royaumes des clans Wei, Wu et Shu. Dans Sangokusgi Taisen vous incarnez des membres de ces familles dans d’épiques batailles que vous dirigez en temps réel à l’aide de cartes représentants vos unités et actions.

La borne est composée d’un écran où est retranscrite l’action, devant lequel une table sensitive permet de poser ses cartes, sur la droite quelques boutons permettent de valider ses actions et appeler des menus complets sur la borne. Ici point de code-barre, mais des puces intégrées dans les cartes, qui seront lues par la table lorsqu’elles seront posées dessus. Là encore il est possible d’affronter de véritables joueurs ou bien l’ordinateur. Le but étant d’investir la forteresse ennemie en gérant ses troupes directement par le biais de ses cartes et de leurs positions sur la table. À ce jour ce sont 3 opus qui sont sortis.

De nombreux jeux utilisant cette technologie ont vu le jour, notamment des jeux de courses hippiques dont els japonais sont très friands. Ou encore des jeux tirés de licence comme Dragon Ball Bakurestsu Impact, là encore basé sur le principe du Shifumi.

Default

Les bornes à cartes

De nos jours les jeux de cartes, après une période de désintérêt de la jeune génération, continuent de fasciner. Si les jeux populaires et classiques comme l’Hanafuda continuent d’être joués, les jeux tirés de licence (pokémon par exemple) et inspirés des jeux américains comme Magic font les beaux jours de nombreuses sociétés. Malgré l’arrivée des jeux vidéo dans les nombreux foyers nippons, les salles de jeux vidéo continuent de proposer des cabinets (borne d’arcade) où il est possible d’utiliser des cartes. La société Sega (grande concurrente de Nintendo dans les années 90) à d’ailleurs développé de nombreux jeux (notamment autour de l’histoire du Japon et de Nobunaga Oda) utilisant des cartes à jouer pour créer et utiliser un jeu unique pour chaque joueur.

Les jeux de cartes ne sont pas morts ou de simples vestiges du passé, ils sont bien vivants et constitue un loisir toujours aussi vivant.

Sources et mini lexique

Et voici la dernière partie de ce dossier sur l’histoire des cartes au Japon. Dans cette dernière partie vous retrouverez les différentes sources qui m’ont servi pour la réalisation de ce dossier, ainsi qu’un lexique des différents termes que l’on a pu croiser dans le dossier, et enfin une petite sélection de jeux pour découvrir ce joli pays et son historie. Bien entendu cette sélection est ouverte, si vous avez donc d’autres jeux à me conseiller n’hésitez pas. De même, si ce dossier vous a plu (ou non) n’hésitez pas à me le dire en commentaire.

Dernière petite chose et après je ne vous embête plus, j’avais envie de vous proposer l’histoire des jeux de cartes, mais en Europe cette fois-ci, or cela représente énormément de temps d’écrire ce genre de dossier, donc je voulais savoir si le sujet vous intéressait ou non.

Merci par avance pour votre lecture et vos commentaires.

Amusez-vous bien.

Je me suis appuyé sur le livre « L’histoire de Nintendo » de Florent Gorges (éditions Pix’n Love) pour toute la partie concernant l’histoire de la firme de Kyoto, que j’ai complété avec diverses informations récoltées à partir d’autres sources . Je l’ai librement édulcoré, laissant de côté les informations ne concernant pas les cartes à jouer, je ne saurais donc que trop vous recommander la lecture de cet ouvrage passionnant, et très richement illustré, si vous désirez connaitre l’histoire complète ainsi que la suite de l’aventure Nintendo.
Une autre source m’a été très utile, le site http://l-pollett.tripod.com, celui possède une connaissance sur les jeux e cartes japonais très impressionnante. Son seul défaut est d’être en anglais.

Quelques précisions sur les différents termes ou noms que vous avez pu croiser tout au long de cet article.

Daitôryô : il s’agit d’une collection d’Hanafuda créé par Nintendo, certainement la plus célèbre. Autrefois en papier elles sont aujourd’hui en plastique.

Echigobana : Il s’agit d’une localisation du Kubana, Echigo étant l’ancien nom de l’actuelle Niigata. Les illustrations sont fortement composées d’argent et de doré ce qui en fait sa particularité, on trouve également de courts poèmes (tanka) inscrits sur les cartes kasu. Bien entendu ces ajouts sont surtout là pour cacher les illustrations des cartes.

Hanakaruta : ancêtre de l’Hanafuda.

Hyakunin Isshu : littéralement « cent poèmes de cent poètes », un jeu karuta s’inspire de cette compilation. Il s’agit d’un jeu où chaque joueur reçoit 50 cartes, le premier lit la première partie d’un poème, le but étant de retrouver la seconde partie écrite sur une autre carte. Il s’agit d’un jeu souvent joué au Nouvel An. On les retrouve parfois aussi sous le nom de Utagaruta. Dans la région d’Hokkaidô, on retrouve des jeux d’Hyakunin Isshu en bois, possédant de règles différentes et pouvant se jouer jusqu’à 6 joueurs.

Iroha karuta : Un jeu assez connu, surtout pour l’apprentissage du japonais, et ai donc joué par des enfants, car celui-ci est composé de 48 cartes séparées en deux séries l’une comportant des proverbes écrits en Hirigana (les yomifuda) et la seconde illustrée (les torifuda). Le but étant de retrouver les paires. Une sorte de variante plus simpliste du Hyakunin Isshu. On retrouve également des versions localisées, tout comme il existe des séries pour chaque classe du cours élémentaire, les Shôgaku.

Juunishi Toranpu : Il s’agit d’un jeu destiné aux enfants basé sur el zodiaque chinois, qui a existé entre les années 50 et 60. Il était vendu dans les magasins à 100 yens (une somme très modique, moins d’un euro). On trouve donc les 12 animaux du zodiaque plus el lion (qui ne fait pas parti du zodiaque chinois), afin d’atteindre le nombre de cartes d’un jeu classique occidental.

Kabufuda : littéralement « neuf cartes » est un type de cartes japonaises, basées sur les nombreux jeux régionaux et inspirés par les jeux occidentaux. Là encore son essor fut el plus fort lors de l’ère Tokugawa. Un paquet contient 40 cartes, 4 couleurs avec des cartes allant de 1 à 10. Le but commun à tous les jeux utilisant un jeu Kabufuda est de s’approche d’un total de 9. Il est possible de jouer aux jeux suivants avec ce jeu :

Le Hiki-Kabu, sorte de le Blackjack japonais
Le Kyo-Kabu, une variante de Oicho-Kabu
Le Kingo
Et enfin l’Oicho-Kabu, le Baccara japonais

Karuta : C’est le nom générique donné aux cartes lorsque les Portugais les font découvrir au peuple japonais. On retrouve principalement deux familles de karuta de nos jours : les Iroha karuta et les Utagaruta.

Kintokibana : autre variante localisée né à Awa sur l’île de Shikohu. Le nom désigne la carte supplémentaire que l’on trouve dans ce jeu, et qui est Kintaro un personnage japonais célèbre, ayant vécu au X siècle. De plus, celui-ci comporte des indications chiffrées sur les cartes kasu.

Kôsai no Tomo : c’est le nom donné aux somptueux coffrets regroupant différents jeux dont un Hanafuda, un jeu de mah-jong et de nombreuses autres pièces et jeux. Bien entendu ces boites luxueuses étaient réservées aux familles les plus riches, car leurs productions à cessé vers 1960.

Mekuri : c’est le nom donné à un groupe de jeux du XVIII siècle, après l’interdiction des jeux précédents (Unsun karuta et Tensho karuta) son nom provient du mot mekuru qui signifie « activer ». Elles disparaitront au début du XX siècle, pour être totalement délaissé après les années 50. Ces jeux prennent leurs racines dans le Tensho karuta, et sont donc une variante aujourd’hui disparu, comme aussi sous le nom de « cartes 4 costumes », qui sont l’Oru (pièces), le koppu (la coupe), Hau (les bâtons), et enfin Isu (l’épée). Certains modèles comportent une figurine de plus appelée Oni-fuda (carte ogre). Les noms des cartes sont inspirés des cartes portugaises, bien que les figurines soient difficilement identifiables à cause des larges couleurs rouge et noire qui les couvrent. Il n’est pas rare de trouver des surimpressions argentées par-dessus ces couleurs. En 1973, l’auteure Sylvia Mann, écrit dans son livre « the dragons of Portugal » qu’il existerait dix différents types de mekuri. On trouve différents jeux avec des noms bien distinctifs possédant quelques différences avec le jeu de base :

Kurofuda, littéralement « cartes noires »
Akahachi qui signifie «huit rouge »
Et Komatsu qui veut dire «petite mort», que j’ai également trouvé écrit de cette manière Komaru
Seul Ise tire son nom de la péninsule locale

Mubéyama Karuta : c’est une version parodique de l’Hyakunin Isshu, qui possède un joker et des illustrations satiriques.

Oicho-Kabu : il s’agit d’un jeu de hasard qui se joue avec un jeu de Kabufuda, même s’il est également possible d’y jouer avec un jeu d’Hanafuda si l’on retire les deux derniers mois, et même un de 52 cartes occidentales en retirant les figures. Le mot yakuza vient de ce jeu, car la pire main qu’il soit possible d’avoir est 8-9-3, ou « ya-ku-sa ».

Oriental Napoléon : un petit mot sur ce modèle n°87 de chez Nintendo, sur celui-ci on retrouve les figurines occidentales mariées aux illustrations d’Hanafuda. Il est donc possible de jouer aux deux jeux avec un même paquet.

Tenshô karuta : nom donné aux premières cartes, inspiré des jeux portugais, elles furent produites pendant l’ère Tenshô. Aucune information sur les règles n’est parvenue jusqu’à nous malheureusement.

Unsun Karuta : un jeu empruntant à l’art chinois. Il comprend 5 paquets de 15 cartes, soit 75 cartes en tout. On retrouve comme motif sur ces cartes les Coupes, épées, pièces de monnaie, les matraques et les tambours. Ce qui rappelle fortement les cartes de certains tarots divinatoires, aussi bien au niveau du nombre de cartes que des symboles.

Pour finir, voici quelques pistes annexes et variées si vous désirez en apprendre plus sur les jeux de cartes japonais :

Un jeu : les éditions Robin Red Games ont sorti il y a peu un Hanafuda avec des règles françaises dans une petite boite carrée. Une excellente initiative qui permet de découvrir ce jeu ancestral pour la modique somme de 12€.
Le jeu Kanji battle de chez Edge, pourra également être une bonne mise en bouche.
Genji de chez Z-man Game fait également partie de ces jeux aux thèmes japonisant qui tente de concilier ambiance oriental avec esprit occidental. Le fait de devoir courtiser les princesses avec des poèmes rapproche ce jeu de l’Hyakunin Isshu.

Call to glory de chez White Goblin Games, me fait aussi penser à l’Hanafuda, les règles ne sont pas aussi complexes, mais le fait de devoir compléter des séries, et le thème me fait facilement insérer ce jeu dans cet article. Et beaucoup d’autres jeux que je vous laisse citer dans les commentaires.

Un livre : L’historie de Nintendo volume 1 chez Pix’n Love éditions, même si comme son nom l’indique l’ouvrage traite plus des jeux vidéo (sujet très intéressant aussi), le livre consacre une bonne partie à l’histoire de la société dont les origines sont très liées aux cartes Hanafuda, de plus l’ouvrage est agrémenté de très belles photos. Une lecture très intéressante.

Une série animée : Chihayafuru une série animée écrite par Naoya Takayama, adap^tation du manga de Yuki Suetsugu. Cette série raconte le parcours de Chihaya Ayase pour devenir la reine du Karuta.

Un jeu vidéo : 42 jeux indémodables sur Nintendo DS, ce jeu est en français c’est pourquoi je ‘lai inséré dans cette liste, de plus al DS est un support assez répandu. Parmi les 42 jeux proposés, il y a le célèbre Hanafuda

Un site internet : http://l-pollett.tripod.com, ce site est une vraie mine d’or, si vous aimez mon article et que vous maitrisez l’anglais, vous devez visiter ce site !

Voici les sources qui m’ont permis de réaliser ce dossier :

Wikipédia.org, clan-takeda.com, sengokudaimyo.com, l’histoire de Nintendo volume 1 (éditions Pix’n Love), la sage des jeux vidéo, tomthomaskrebs.blogspot.fr, www.wopc.co.uk, www.japanya.co.uk, l-pollett.tripod.com, anthonylesq.blogspot.fr, japanese-games-shop.com, jeuxvideo.com, jesweb.net.

En espérant que celui ci vous ai plu. [;)]

3 « J'aime »

Merci pour cette page d'histoire. C'était très instructif.

Merci beaucoup Arthelius.

C'était très intéressant et surtout bien expliqué de manière claire et structurée.

J'ai dévoré !

Et je lirai avec plaisir un historique de la carte à jouer en Europe même si des sujets plus contemporains comme l'histoire de la carte à collectionner depuis Magic m'intéresse aussi beaucoup.

Encore !!!!

Merci beaucoup :)
Comme je le disais dans un précédent article, c'est prévu l'article sur les cartes occidentale, c'est juste que c'est très long à écrire (plusieurs dizaines d'heures), et le sujet est encore plus vaste. Mais ça m'intéresse également beaucoup, donc si tout le monde est intéressé il n'y a pas de raisons pour que cela ne se fasse pas. ;)

1 « J'aime »

Merci beaucoup pour ce gros article. Ce fut très instructif. Je n'ose imaginer le temps passé derrière.
C'est vraiment bien écrit et on parcourt le texte avec grand plaisir.
Je vote pour la version sur les cartes occidentales. Merci!

gros boulot donc grosses félicitations.

le jeu de cartes en Europe... je ne m'étais jamais posé la question de son histoire, mais si cet article existe un jour, je le lirai avec plaisir

Merci, je suis bien content que tout ceci se lise aisément, tout en étant intéressant.

Oui je confirme c'est long à écrire :)
Dès que j'ai le temps je me penche sur les cartes occidentales, mais j'ai peur que le dossier soit coupé en 10 parties ^_^

1 « J'aime »