[Comment j’ai adopté un dragon]
Chez Blue Orange, nous sommes aussi des joueurs ! Et en tant que joueurs, nous avons eu un gros coup de cœur pour le nouveau jeu des éditions Le droit de perdre, Comment j’ai adopté un gnou.
Comment j’ai adopté un gnou
Un jeu de Yves Hirschfeld, Fabien Bleuze
Illustré par
Publié par Le Droit de Perdre
3 à 8 joueurs
A partir de 8 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 20 minutes
Prix: 15,00 €
Nous profitons donc de la sortie de ce jeu déjanté pour démarrer une série d’interviews que nous souhaitons mettre en place et publier sur Tric Trac :
Les interviews de l’orange bleue !
Le principe est assez simple: une interview d’éditeur à éditeur, d’éditeur à auteur, ou même d’éditeur à joueur pour parler du monde ludique en général.
C’est donc avec plaisir que nous démarrons cette série avec 3 des personnes les plus déjantées du monde ludique : Yves Hischfeld (auteur), Fabien Bleuze (auteur) et François Lang (éditeur, Le droit de perdre).
Et pour cette interview, on a fait comme dans le jeu Comment j’ai adopté un gnou : on leur donne un thème imposé (la question) et ils ont jeté les dés pour répondre !
L’orange bleue: Yves, Fabien, Comment j’ai adopté un gnou… comment vous est venu l’idée de ce drôle de jeu ?
FABIEN dé 1: Bon écoutez-moi, tout ce nous allons dire ici devra rester entre nous. En fait, notre éditeur venait de lancer la fabrication de notre nouveau jeu (une version du Yam’s pour les chauves) mais l’imprimeur s’est planté. Au lieu des chiffres, il avait imprimé des mots de la règle sur les dés. Alors pour ne pas gâcher, on a décidé d’inventer le gnou.
YVES dé 2: C’est pourquoi nous avons créé ce jeu en 30 secondes. Nous n’avions pas le choix car notre éditeur menaçait de se jeter par la fenêtre de désespoir avec son Yam’s tout pourri. Nous sommes très créatifs et un peu aussi des héros.
FABIEN dé 3: Je précise que c’est moi qui ait eu l’idée du nom du jeu, parce qu’en voulant empêcher notre éditeur de se défenestrer je m’ai cogné le gnou et je m’ai fait très mal.
YVES dé 4: C’est vrai que Fabien a eu l’idée du titre car il s’a cogné le gnou. Pour le reste, non seulement j’ai tout inventé mais de surcroit, c’est moi qui peint chaque boîte à la main au fur et à mesure des ventes. Je suis assez fatigué d’ailleurs.
FABIEN dé 5: Finalement nous sommes très contents du résultat final. Quand je pense que dans la version proto Yves avait voulu mettre un vrai gnou dans la boîte. Je me marre encore de le voir assis de tout son poids sur couvercle et cette pauv’ bête qui hurlait « Grouûûûûû grouûûû^ ». C’était pathétique…
YVES dé 6: Et le drame c’est que ça marche ! D’après notre éditeur (qui vit, je crois en Russie, et qui travaille beaucoup pour nous) nous aurions déjà vendu 12 jeux. Il pense atteindre les 22 jeux d’ici un an ou deux. Fabien et moi nous nous faisons déjà creuser une piscine olympique car notre enrichissement semble imminent. Le jeu de société, c’est vraiment un truc qui rapporte !
L’orange bleue: François, tu es devenu multi-millionnaire depuis que tu es devenu éditeur. Racontes-nous ton ascension.
FRANÇOIS dé 1: Alooooors, c’était un lundi soir, en 2009, et une copine lance comme ça "Si tu devais mourir dans 24 heures, que ferais-tu ?
FRANÇOIS dé 2: J’ajoute que ça n’allait pas très très fort ce jour-là, ce qui explique peut-être ma réaction…
FRANÇOIS dé 3: En fait je lui ai répondu du fond des tripes “Mais quelle question de merde !”
FRANÇOIS dé 4: Et là, surprise! Deux mois plus tard, le jeu de cartes “Questions de merde” est sur les étals
et marque la naissance des Editions Le Droit de Perdre
FRANÇOIS dé 5: Moi, tranquille, je me dis que si par hasard ca marche je continuerai à explorer cette voie… Quand Yves et Fabien me proposent le jeu Taggle, forcément je leur dis “Oh oui, ouii, OUIII” !
FRANÇOIS dé 6: C’est comme ça qu’on se retrouve cinq ans plus tard avec 8 titres au catalogue, des millions sur mon compte secret en Ouzbékistan (qui n’est pas la Russie je précise) et une horde de gnous bloquée à la douane de Marseille, car cela ne serait soi-disant pas légal de les enfermer dans nos boîtes de jeux. Pourtant, en forçant bien, ça rentrait…
L’orange bleue: Yves, Fabien, on vous retrouve souvent ensemble… Pouvez-vous nous raconter votre rencontre ?
YVES dé 1 : L’autre jour, il y a en gros une quinzaine d’années, nous nous sommes rencontrés sur une émission de télé où nous étions réunis en tant qu’auteurs. Je précise que j’avais déjà un talent fou et que Fabien aimait déjà les brocolis.
FABIEN dé 2 : Mais ça c’était avant, maintenant d’une manière générale j’évite le chou, ça me donne des gaz. Sinon je me souviens effectivement de cette rencontre. C’était dans les locaux de Canal Plus. On bossait sur un pilote super marrant qui n’a jamais vu le jour, comme la majorité de nos projets.
Je me vois encore, pendant cette première réunion de travail, assis à l’opposé d’Yves, en train de lui lancer des boulettes de papier sur lequel j’avais écrit “Fabien vous demande comme ami”
YVES dé 3 : Tout à coup et après l’avoir légèrement assommé avec l’extincteur du bureau de production (c’est ainsi que nous nous amusions à l’époque…) je dis à Fabien “veux-tu faire des jeux avec moi et si oui, peut-on commencer par Chat-Bite ?”
FABIEN dé 4 : Là, ça se complique, je n’avais jamais joué à “Chat” de ma vie…
J’ai tout de même accepté et ce fut le début d’une grande aventure. Inséparables comme les 2 doigts de la main d’un lépreux hindou nous décidâmes de mettre notre talent en commun et d’arrêter d’utiliser le passé simple dans une histoire parce que c’est quand même vachement dur à écrire.
YVES dé 5: Et là, patatras! On a fait un premier jeu ensemble “Speech” et aussitôt le succès fusse au rendez-vous. Nous nous enrichière et patatras nous ne parvîmes plus jamais à parler au passé simple.
FABIEN dé 6 : Comme dirait ma Mamie: “La véritable amitié ne gèle pas en hiver.” Non, je dis ça parce que j’ai tapé “citation - amitié” sur Google et c’est le premier résultat qui est apparu… Et puis aussi c’est que c’est bientôt l’hiver, alors je me suis dit…voilà, voilà…
L’orange bleue : François, peux-tu nous parler du futur, de tes projets ?
FRANÇOIS dé 1 : Je dois vous avouer que, le soir venu, quand il s’agit de réfléchir au coin du feu, je le
fais toujours en présence de mon perroquet gabonais…
FRANÇOIS dé 2 : Or, c’est le futur qui compte et non la présence ! Que faire quand on a été
traumatisé par quelques succès inespérés ? Comment continuer à oser et avec
quelle motivation ?
FRANÇOIS dé 3 : Le plus drôle, c’est qu’il n’y a jamais eu de méga plan chez Le Droit De Perdre. Les
idées flottent en l’air, nous les nourrissons en levant les bras, ce qui
peut en fatiguer plus d’un, puis d’un coup l’une d’entre elles se décide à
faire un petit tour chez nous…
FRANÇOIS dé 4 : Ah, j’oubliais, quelqu’un a vu mon bout de jambon ? C’est bête, je l’avais à la main à
l’instant. Je suis parti me chercher un serre-tête et puis plus rien.
FRANÇOIS dé 5 : J’avais prévu le coup, mais en fait pas vraiment, je suis triste, j’aime tellement la
charcuterie…
FRANÇOIS dé 6 : Alors, vous allez rire, le prochain jeu s’appellera peut-être “Bataille pour un bout de jambon” ! Une terrible histoire d’armées de blattes qui s’entretuent pour remporter le reste de nourriture des humains…
J’espère que vous vous serez autant amusé à lire cette interview que nous à la faire !