Un jeu de majorité plein de paradoxes

Pour être plus rigoureux, Rattus aurait dû s’appeler Rattus Rattus du nom scientifique du rat noir ayant véhiculé la Peste noire en Europe au XIVe siècle. Entre 1347 et 1351, elle fit environ 25 millions de victimes en Europe. C’est durant cette courte préiode de seulement quatre ans que se déroule l’action du jeu signé Ase Berg et Henrik Berg, chez White Goblin Games. un jeu qui sera disponible début février, distribué en France par Iello.
“Rattus” est un jeu de majorité rapide, une sorte de “El Grande” particulièrement méchant qui se joue en 45 minutes. Le but des joueurs va être de réussir à conserver le maximum de leur population en faisant en sorte qu’elle frappe surtout les autres.
Le plateau de jeu représente l’Europe divisée en 12 régions que la maladie va frapper les unes après les autres. Lorsqu’elle arrive dans une région, elle déclenche un décompte des pions de population présents après avoir, avec un mécanisme assez proche de celui de “Pandemie” mais en bien plus méchant, répandu des rats dans les zone voisines.
“Rattus” est un jeu à paradoxes. Les joueurs auront intérêt à placer de nouveaux pions de population dans des zones où le risque d’infection est important tout en sachant que plus il y aura de rats et de population dans une région touchée par la peste, plus celle-ci fera de dégâts. Les joueurs pourront aussi utiliser les pouvoirs de six personnages mais il s’agit d’une arme à double tranchant car ils rendent la population encore plus sensible à la maladie. Et celle-ci frappe au hasard. On pourrait dire que “Rattus” est un jeu d’anti-majorité car l’avoir dans une région est souvent source de problèmes mais ne pas l’avoir est aussi une bonne chance de disparaitre purement et simplement. Paradoxe, paradoxe !
En termes de jeu, le tour d’un joueur se divise en trois phases. Il commence, s’il le souhaite, par récupérer un nouveau personnage soit dans la réserve, soit chez un autre joueur. Il est alors tout à fait possible d’en avoir plusieurs devant soi. Le soldat permet de faire se déplacer la maladie plus vite en la rendant plus violente, le paysan permet d’augmenter plus vite sa population, le marchand permet d’en déplacer dans une région voisine, etc.
Il faut ensuite placer de nouveaux cubes de population sur le plateau mais ceci ne peut se faire que dans des endroits où les rat sont présents. Pas possible de s’implanter dans une région tranquille ou préalablement dévastée, ce serait trop facile ! Plus il y a de rats, plus on peut poser de cubes. Et donc plus on risque d’en perdre ensuite…
Enfin, le joueur déplace l’épidémie de peste dans une région voisine de celle où elle était. Le moment le plus “sympathique” de la partie, celui où on pourra se venger du coup bas fomenté par le vil vert (c’est un exemple) au tour précédent. Surtout que la résolution de l’épidémie peut amener son lot de surprises. Premièrement, les rats se répandent. Le joueur commence par placer de nouveaux rats dans les régions voisines, à son choix, puis la maladie ravage la région ciblée. Les jetons Rats ont au verso plusieurs informations qui étaient restées secrètes à tous les joueurs jusque là. la première donne un seuil de population à partir duquel il y a contamination. Peut alors être touché le joueur ayant la majorité de population à cet endroit ou tous les joueurs présents. En plus, les joueurs ayant certains personnages peuvent aussi perdre des pions : la fameuse arme à double tranchant. Les jetons Rats sont ensuite retirés de la partie et c’est au joueur suivant.
La partie s’arrête lorsque tous les jetons Rats ont été joués. Ils sont alors tous révélés et la maladie frappe une dernière fois. Le joueur à qui il reste le plus de pions de population gagne alors.
Une extension est d’ores et déjà en préparation. Elle devrait sortir durant l’année. Le jeu devrait être disponible simultanément en France et en Belgique.
A noter que les illustrations sont signées Alexandre Roche, déjà à l’œuvre sur “Carson City” ou “Jaipur”.
> La règle en français sur BGG
“Rattus”
un jeu de Ase Berg et Henrik Berg
pour 2 à 4 joueurs
à partir de 10 ans
édité par White Goblin Games
distribué par Iello
prix conseillé : 28€
disponible en boutique début février