Monsieur Uwe Rosenberg ce n’est vraiment pas n’importe qui. Pensez donc ! Si vous êtes un amateur de jeux légers, je vous dis « Babel », « Bohnanza », « Mamma Mia ! » et « Limits » (encore que pour les deux derniers, il vaut mieux déjà avoir quelques cheveux gris pour se souvenir). Si vous êtes plutôt du genre kubipousseurs c’est « Agricola », « Le Havre », « Ora & Labora », … Avouez que ça vous plante le bonhomme !
Donc forcément, un nouveau Rosenberg pour Essen 2013 et en français voilà qui va faire des gouzis dans le bidon de certains d’entre-nous.
Comme de bien entendu, le garçon, fidèle à sa réputation, est aller chercher un thème pour aventuriers glamour et rock’n’roll : le 700ième anniversaire de La route du verre qui traverse la Forêt Noire. On est déjà tout défrisé par les aventures qui nous attendent !
La Route du verre conduit sur environ 250 km de Neustadt an der Waldnaab – le centre du cristal de plomb en Europe – au Musée du Verre de Passau, où sont exposés plus de 15 000 verres datant de toutes les époques Vous découvrirez au long de cet itinéraire toute la diversité du verre, ses origines historiques et l’aura internationale dont il bénéficie.
Et comme de bien entendu, comme nous sommes dans du plus pur jus à l’allemande, en fait et sauf votre respect monsieur Uwe, le thème on s’en fout. Notre unique but sera de collecter plus de petits cubes (enfin non pas ici…) pour utiliser la carte qui nous permet d’avoir d’autres cubes (enfin toujours pas mais faisons comme si) qui nous permettra d’avoir des points de victoire. Et c’est bien là que nous allons retrouver la patte de l’artiste : des règles malignes pleine d’intrications qui font fumer le cerveau que c’est bien et bon.
Les spécialistes trépignent déjà en se demandant s’il y a une roue. Oui ! Et des cartes avec des pouvoirs qu’il vaut mieux être tout seul à les jouer parce que sinon elles sont moins optimisées ? Oui !
Allez ! Je vous en dis un peu plus !
Une partie de « La route du verre » se déroule strictement en 4 Phases de construction qui se divise chacune en 3 manches.
En fin de partie les joueurs feront la somme des points des bâtiments qu’ils ont réussis à construire et comme d’habitude le plus haut score indiquera le grand vainqueur.
On commence la partie avec une roue de production (miam) qui sont en fait deux roues (miam miam), chaque joueur dispose également de son plateau Paysage qui représente son petit coin de Forêt Noire qu’il va pouvoir saccager allègrement pour foutre la pâtée à ses copains de jeu, un plateau commun viendra recevoir les tuiles bâtiments disponibles à l’achat, des pions ronds (ha ?) représentent les ressources que l’on comptabilisera à l’aide des fameuses roues : verre, bois, eau, sable, brique, argile, nourriture et charbon. Et là j’en vois plein qui frétillent déjà.
Déroulement
Une phase de construction se déroule donc en 3 manches. Chaque joueur commence par choisir 5 cartes artisan parmi les 15 disponibles. Ce sont les cartes dont vous voulez utiliser les pouvoirs durant cette phase. Sur une carte sont indiqués 2 pouvoirs.
Par exemple, le Garde Forestier permet de poser une tuile Bosquet sur son plateau paysage et d’avancer d’une case sa ressource Bois. Ensuite on avance le pion Nourriture sur l’une des deux roues OU le bois sur la roue de Verrerie.
C’est bien deux pouvoirs sauf que…
Il est malin le Uwe, ne croyez pas que tout va se passer gentiment. Regardons la scène au ralentie. Chaque joueur choisit son Artisan en secret et le pose devant lui. Le premier joueur révèle qu’il a joué le Garde Forestier. Il espère ainsi utiliser ses deux pouvoirs. Seulement le drame survient car un autre joueur avait lui aussi prévu de jouer cette carte ! Il est alors obliger de la révéler ! Désormais, ces deux joueurs vont devoir choisir un des pouvoirs et l’utiliser. L’autre n’est plus accessible. Pour pouvoir profiter des deux, il faut être le seul à jouer cette carte ! Maudit !
Mais attendez. C’est encore plus vicieux que ça. Le troisième joueur révèle alors sa carte et… c’est encore un Garde-Chasse. Comme celui-ci n’était pas dans sa main mais déjà posé sur la table, il n’était pas obligé de le révéler. Comme plus personne n’en a dans les mains, il peut (en souriant méchamment) user de ses deux pouvoirs.
Premier constat : il faut essayer de savoir ce que vont jouer les autres. Éviter de jouer la même chose ou au contraire essayer pour les ralentir (si cela ne vous ralentit pas trop vous-même) et cela en fonction de votre place dans le tour car le dernier possède un avantage certain. Enfin le premier aussi parce que lui choisit son bâtiment avant et… bref ce n’est pas simple…
En général l’objectif est de construire des bâtiments. Si ceux ci offrent les fameux points de victoire, vous imaginez bien qu’ils servent aussi à se développer. En gros vous en avez 3 grandes catégories : ceux qui transforment une ressource en une autre, ceux qui s’activent après construction et ceux qui rapportent des points de victoire souvent suivant des conditions particulières.
Les bâtiments, il y en a beaucoup. Pour les premières parties on n’utilisera que les bâtiments de base histoire de ne pas perdre tous les joueurs tout de suite.
Bon alors et ces roues ?
Chaque joueur possède deux roues. Une roue de verrerie et une de briquèterie. Si chacune d’elle gère les ressources de bois et charbon, seuls le verre et le bois existent sur la première et les briques et l’argile sur la seconde.
Chaque ressource est posée sur une section et le milieu de la roue indique le nombre de ressources disponible pour chaque pion.
Sauf que ça tourne… Les valeurs sont donc modifiées. Quand les flèches d’une roue ne sont plus bloquées par un pion ressource, elles tournent d’un segment. Cela a pour effet de changer la valeur des pions ressources. Les ressources de base diminuent tandis que les ressources évoluées (comme le verre) augmentent. Cela permet de simuler la transformation des matières premières.
Cette avancée est automatique (on arrête pas le progrès). Le seul moyen est de laisser une ressource première à 0 ce qui bloquera le pivot. Reste à savoir si avoir 0 de cette ressource ne sera pas trop handicapant.
Voilà. En gros vous savez presque tout : gestion des cartes et gestion des roues.
Si vous aimez les jeux de gestion et d’optimisation voilà qui devrait vous mettre l’eau à la bouche. Si vous préférez les jeux avec des totems, je me demande ce que vous faites encore là à moins que vous n’ayez triché et que vous soyez venu au dernier paragraphe directement.
Ha si ! J’oubliais. Le jeu de base est conçu pour du 3 ou 4 joueurs. Les parties à deux et en solo se déroulent un peu différemment.
La Route du Verre » a été créé par Uwe Rosenberg en décembre 2012. Durant les mois précédents, il avait développé 2 prototypes similaires – l’un d’entre eux étant « Black Forest », un jeu à thème fort, situé dans la forêt noire. « La Route du Verre » est prévu pour être le premier jeu d’une série basée sur l’utilisation des roues de production. Cette mécanique à base de roues qui est désormais un élément caractéristique des créations de Rosenberg est apparue initialement dans des jeux tels que « Ora et Labora » et « Le Havre – Port fluvial ». L’autre mécanique principale, concernant les cartes, est basée sur un jeu plus ancien de Rosenberg datant de 2005 intitulé « Wir sind schwanger » (fort bien réutilisée en 2008 sous une forme un peu différente par Andreas Pelikan dans son jeu « Malédiction ! »).
« La route du verre »
Un jeu de Uwe Rosenberg
Illustré par Dennis Lohausen
Publié chez Feuerland Spiele
Francisé chez Filosofia
Distribution : Asmodee (France)
Pour 1 à 4 joueurs d’au moins 12 ans
Public : connaisseurs – kubipousseurs
Durée : 20 min par joueur
Disponibilité : Essen (Octobre) 2013
Prix conseillé : 48€
[Agricola - Edition révisée][Babel][Bohnanza][La route du verre][Le Havre][Limits][Mamma Mia !][Ora & Labora]