Le voyage de Monsieur Guido à Nuremberg (partie 4-fin)

Alea jacta est et quelques autres considérations

Le voyage de Monsieur Guido à Nuremberg (partie 4-fin)

Voilà ! C'est la fin des aventures de monsieur Guido, notre chroniqueur d'outre Rhin qui visitait le salon professionnel du jeu de Nuremberg.

Monsieur Guido nous présente diverses choses ludiques et se fend d'une petite conclusion sur l'état du marché et son évolution où nous apprendrons que ... mais voyons voir :

Une année de réflexion.

Une bonne pause théâtrale possède des qualités indéniables pour tenir le lecteur en haleine. Par contre, je ne sais pas si cela se justifierait par le fait de faire une grasse matinée... Toujours est-il que voici la quatrième et dernière partie du reportage sur le salon de Nuremberg avec un résumé. Qu’y avait-il d’autres à voir ?

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Le domaine des jeux de société pour tablettes tactiles semble – pour ce que j’ai pu en voir – toujours fragile. Jumbo présentait le „Stratego“, le „Ludo“ (ou pachisi ou petit chevaux) et un pool qui n’est donc pas vraiment un jeu de plateau. Par ailleurs le marché semble toujours intéressant sinon les néerlandais ne s'y investiraient pas sinon.

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Toujours en provenance des Pays-bas, les gentlemens de Identity Games présentaient sur un stand très lumineux leur Game Changer : Un plateau pliable connecté à un Ipad. Selon le jeu, vous mettez d’autres „skins“ sur le plateau. Les pièces de jeu communiquent avec la tablette. La dite tablette distribuant différentes taches et pose des questions pendant la partie. Cela vous semble déjà familier ? Certes, l’idée ma rappelé la défunte console de jeu Yvio. Les titres des différents jeux ne coupent pas trop le souffle : „Magic School Bus“, „Animal Mania“ ou „Kaboom Pirates“.

Kosmos présentait bien sûr ses nouveautés. Nous en avons déjà parlé sur Tric Trac Allemagne : „Star Trek Catan“, „Touareg“ et „Waka Waka“. Je ne vais donc pas vous en apprendre plus à ce stade. Le salon m’a permis d’aborder les jeux de visu : „Targi“ et „Waka Waka“ ont un look très soigné.

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Kosmos a décidé de pousser la logique "dés" à ses limites avec un „Keltis-Le jeu de dés“ accompagné d’un „Génial – Le jeu de dés“. Doc Knizia ne pouvait assurément pas laisser cela lui échapper. Pour le coup, je ne vais pas me plaindre puisqu’il s’agit de jeux originaux reformatés en versions plus légères avec des dés. Pas si mal.

La saucisse à dés est un jeu plus dans le style de „Heckmeck“ . Vous jetez quatre dés numérotés et quatre dés animal pour obtenir autant de points que le plus petit nombre multiplié par le nombre d’un des dés animal.
Évidemment, on peut relancer plusieurs fois.

La vedette reste la saucisse qui peut apparaitre sur un jet. Une saucisse vaut 1 point c’est à dire très peu mais si vous réussissez à n’avoir que des saucisses vous gagnerez 7 points ce qui est beaucoup au final. Vous désirerez donc n’avoir que des saucisses ou pas du tout. Une autre règle vous permet de compter des points pour les animaux. Un jeu de dés rapide et sympathique qui manque peut-être un peu d’interaction. Assurément le plus joli titre de jeu de tout le salon.

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Avant de rentrer chez moi, j’avais une réunion dans un laboratoire secret du Cryptozoïque. Là-bas, j’ai joué au nouveau jeu de deck building basé sur l’univers de World of Warcraft – „Clash of Champions“ – dont nous avions déjà eu un petit aperçu.

En principe, sur les stands, on laise toujours les invités gagner non ? Où alors je suis vraiment très mauvais... Mais peu importe c’est un jeu très divertissant.

Chaque joueur dispose de son héros qui possède quatre caractéristiques. Vous commencez par en choisir une (pour un maximum de trois en jeu). Vous grimperez de niveau en attaquant les boss de fin de stage.
En parlant de ça, les boss doivent être défait en trois étapes dont chacune est plus difficile que la précédente mais cele donne aussi des loot en conséquence. C’est d’ailleurs l’attrait de la chose (en plus des graphismes très sympas).
Nous jouons donc à un deck building avec plusieurs piles de cartes comme dans „Dominion“.
Dans ce jeu il y a deux devises : Valeur et Dommage. Avec les points de Valeur on achète de l’équipement et avec ceux de Dommage on poutre les monstres.
Les deux finissent dans notre paquet de défausse pour être à nouveau utilisés plus tard. Les monstres rapportent des points de victoire mais peuvent également avoir des effets au cours de la partie de sorte qu’ils sont ainsi plus valorisés que dans un jeu comme „Thunderstone“. Certains effets sont des PvP (Player vs Player) qui entrainent beaucoup d’interaction avec les autres joueurs. C’est d’ailleurs le jeu de deck building où j’en ai vu le plus.
Ces divers atouts font de „Clash of Champions un must pour les amateurs de deck building thématiques.

Et voilà ! Fin de la visite en quatre étapes.
Et que reste t-il ? Et comme toujours la question inévitable : Quelle tendance se dégage cette année ? Y a t-il d’ailleurs une tendance ?

À l’évidence oui. Une tendance tout à fait nouvelle nommée précaution. Un incroyable nombre d’éditeur qui font bien attention de ne pas trop se pencher à la fenêtre. „Génial“, „Keltis“, „Bohnanza“, „Zooloretto“ sont tous des hits qui ont désormais leur version dés obligatoire.

Le dé semble être l’élément de jeu le plus aimé en 2012 : Alea édite deux jeux de dés, „Escape“ est dans la même lignée en mouvementé, „Seasons“ carbure aux dés à symboles.

Ensuite vient les jeunes vieux de la vieille : Revoilà „Méditérannée“ et même „McMulti“. Est-ce que des classiques déjà éprouvés vont l’emporter ? Dans le même temps des séries comme „Les Aventuriers du Rail“, „Lego Heroïca“, „7 Wonders“ et „Mondo“ continuent leur route pavée d’or. Leur succès les légitimes.

En parlant de prudence, je pense que de plus en plus de licences vont envahir le devant de la scène et vont redonner un nouvel habit a des jeux populaires : „Star Trek Catan“ ou „X-Wing“ chez Heidelberger. (qui est basé sur le jeu „Wings of War“)

Qu’il s’agisse d’un nom connu, d’une licence à la mode, ou d’un lifting : 2012 semble être l’année de la réflexion. Un retour des thèmes forts avec peu de risques. Ceci a son bon côté : Les fans auront de quoi nourrir leur imaginaire et il est possible qu’avec un „Catane : Star Trek“ des personnes découvrent un jeu qu’elles ne connaissaient pas. Ce qui est certainement une bonne chose pour le marché.
Le revers de la médaille est celui du manque d’innovation des jeux dans notre pays. Cela risque de faire que de plus en plus de jeux à succès viendront de l’étranger. Essen 2012 nous dira si j’ai eu raison ou pas.

Guido Heinecke traduit librement par Docteur Mops

Le chapitre 3 est ici
Le chapitre 2 est ici
Le chapitre 1 est ici

La version originale allemande se trouve ici

Merci Mr. Guido pour ces carnets de voyage :) De bonnes découvertes pour moi !

World of Warcraft: Clash of Champions : gros miam pour moi: wait and see !