[Descendance][Mister X][Scotland Yard][Scotland Yard - le jeu de cartes]
Les jeux de société ayant plus de 30 ans et se trouvant essentiellement en grande surface, ce n’est pas notre tasse de thé, Watson. Pour autant, Scotland Yard déroge à la règle.
Maintes fois réédité, parfois sous différents titres, dont celui de Mister X, le jeu a toujours bien été considéré par la communauté des joueurs de jeux de société passionnés.
Le but était, pour les joueurs endossant le rôle des détectives, d'attraper le criminel en un nombre de tours limité, en utilisant bus, métros et taxis.
Une toute nouvelle mouture nous arrive aujourd'hui, nous proposant un peu de modernité avec du déplacement en kart ! Ah... fausse piste semble t-il, c'est de cartes qu'il s'agit...
Et s'il n'est nul besoin de prendre des notes, il faudra se méfier pour autant, car cette fois-ci, ce fieffé coquin s'est glissé parmi le groupe de pseudos enquêteurs ! Déjà que London et son gros blanc brouillard pouvaient nous enfumer, il ne faut pas que ce sir convexe lassant s'en serve pour filer à l'anglaise, ainsi allant au bon point.
Mais comment parvenir à le stopper ? Un rustre russe vous dirait que l'énigme s'aligne ou quelque chose dans le genre, cher Watson. Mais pour être plus clair, ce qu'il vous faudra réaliser, c'est de démasquer cet XY qui a des haines envers vous, puis de faire main basse sur sa carte d'identité (si on peut dire...) et ce avant que la pioche de cartes ne se vide ou que les enquêteurs n'aient plus de cartes en main.
Je passerai sur la mise en place de ce Scotland Yard le jeu de cartes et vous dirai qu'en début de partie, chaque joueur a 8 cartes en main. Un d'entre eux aura forcément la carte "Mister X" (mais de quoi est-il coupable, au fait ? Vu le nom qu'on lui a donné, ce doit être d'exhibitionnisme).
"Ils dirent tous qu'ils étaient des détectives, et ils mentirent, mon cher Watson ..."
A son tour, on pioche une carte puis on en joue une. On va la placer en fonction des trois déjà en place : la carte recouvre celle qui lui était de valeur inférieure mais de valeur la plus proche. Le joueur fait alors l'action correspondante à la colonne où se trouve la carte jouée, action qui est plus forte si la carte est d'une couleur précise (celle demandée par la colonne). Une sorte de "reboot" s'active si la carte jouée est plus faible que toutes les autres...
Les actions permettent de piocher des cartes, d'en détruire au hasard dans la main du joueur de son choix (et si on prend la carte "Mister X", c'est gagné : vous avez chopé le filou qui voulait filer), de pouvoir (une fois l'action réalisée plusieurs fois) regarder la main d'un joueur et avoir le droit de signaler qu'il s'agit de Mister X.
Oui, mais Mister X a de réels atouts à faire valoir : s'il est démasqué ou décide de se dévoiler, quand il joue une carte de couleur noire, l'action qu'il fait est tout autre, varie selon la colonne où elle est jouée et est très puissante. De plus, en se dévoilant, il acquiert une carte noire en bonus. Et quand on sait qu'une des capacité est de potentiellement transmettre la carte Mister X (via un mécanisme ajoutant du bluff à la chose) à un autre joueur, on commence à comprendre quels vilains tours de passe-passe il peut nous faire endurer...
Les parties sont nerveuses, rapides et proposent bluff, bonne ambiance et tactique. On frissonne par cet aléa qu'est la pioche de cartes dans la main des joueurs, qui peut vous faire remporter une partie très rapidement sur un grand coup de chance ou ne pas vouloir vous sourire. Mais, même pour un gamer, c'est plaisant et fait partie intégrale du charme du jeu.
Généralement, vous vous surprendrez à vouloir en enchainer les parties, dans l'espoir de jouer le rôle que vous n'avez pas eu lors de la précédente.
Félicitations aux auteurs de Descendance, qui parviennent à dépoussiérer un classique du genre sans trahir sa thématique initiale et à le faire tenir en une quinzaine de minutes et dans une toute petite boite, au prix tout aussi léger...