[Schotten-Totten][Schotten Totten 2]
“Schotten Totten 2 (Personnages et narration)”…
Ce titre est somme toute assez pompeux...
Pouf-pouf, je recommence.
"Schotten Totten 2 : L'important, c'est les Valeurs !"
Voiiilà, ça colle déjà tout d'suite mieux à l'ambiance !
Mais, tout de même... Oui, il n'y a pas de débat, les jeux Schotten Totten pourraient très bien mettre en scène des cochons en tutus (ou bien des vaches ninjas galactiques, je ne suis pas sectaire) se livrant à des combats de boue debouts, l'essence même et l'excellence du gameplay ainsi que l'expérience de jeu n'en seraient pas amoindries.
Mais le fait est que, depuis l'original en 1999, Schotten Totten met donc en situation des "écossais bornés" qui se disputent une frontière dans une ambiance de bonnes bagarres bon enfant dignes de celles aperçues dans les aventures d'un célèbre petit gaulois...
Quand Iello m'a proposé en 2015 de "rafraichir" esthétiquement ce célèbre jeu de Reiner Knizia, la question de la reprise ou non de ce premier thème s'est évidemment posée. Etant un grand fan d'Asterix depuis ma plus tendre enfance (J'ai quasiment appris à lire avec ces albums.), j'étais très partant pour conserver ce ton-là (frais ou pas frais, selon l'appréciation de chacun/chacune)
Et la question de cette reprise de thème s'est bien sûr de nouveau posée en 2019 lorsque le rayonnant Ludovic Papaïs de chez Iello m'a recontacté pour ce Schotten Totten 2, qui vient d'ailleurs tout juste de sortir (par exemple, dans votre meilleur boutique locale !).
Je trouvais le prototype de ce 2ème opus très très bon, et, avec ce côté défenseur/attaquant, il laissait envisager de la place pour pousser un peu plus loin la narration, l'univers installé dans le premier volet.
Alors, oui, je sais, encore une fois, les Schotten Totten ne sont pas des jeux à thème fort, que les illustrations ne sont que "poudre aux yeux", mais que voulez-vous, c'est plus fort que moi : dès que l'on me laisse un cm2 de possibilité de micro-narration, je m'y engouffre ! Même si le coeur d'un jeu reste bien évidemment le gameplay, je continue à croire, un peu naivement peut-être, que les illustrations, l'univers graphique peuvent apporter, même dans l'inconscient de la joueuse/du joueur, sa petite contribution à une expérience de jeu globale (Sinon, hey, on éditerait direct les protos, et hop, le tour serait joué ! :) )
Bref, en plus de la contrainte de base concernant les Valeurs en jeu et leurs représentations sous forme de personnages (En gros, plus la Valeur est forte, et plus le "statut social", l'importance du personnage au sein de son clan est grande), je me suis fixé deux autres contraintes (Sans contraintes, pas de création. Point.)
Tout d'abord, après un premier opus à l'ambiance assez printanière et estivale, je proposais de placer ce 2ème volet en hiver. Cela me semblait raccord avec le thème "Assaut sur le château", à mon sens plus "agressif" que la bonne bagarre bon enfant du précédent jeu. Ambiance "Winterfell" ou "Kaamelott, début de saison 5" donc...
Dans le Schotten Totten de 2016, j'avais chercher à faire une alternance, une sorte de parité d'une Valeur à une autre: une fillette, un p'tit vieux, une archère, un guerrier, une princesse, etc... Cette fois-ci, ma deuxième contrainte était donc d'inverser les rôles : un p'tit gars, une p'tite vieille, un archer, une guerrière, un prince, etc... Et de jouer, si possible, avec cette inversion de rôles pour créer des situations amusantes. Ainsi, par exemple, la Princesse bien balèze du premier opus, à gauche, portant son tronc d'une seule main, est remplacée dans Schotten Totten 2 par un Prince bien gringalet qui trouve toutes les difficultés du monde à porter son tronc avec ses deux mains...Preuve que le Lancer de tronc, ça se passe surtout avec le mental.
Et tenez, d'ailleurs, au passage, la fameuse Princesse est devenue cette fois-ci...la Reine !! (Le Roi est mort, vive la Reine !! :) )
Autre exemple de petit pont narratif entre les deux volets : cette fois-ci, côté Loch Ness, Nessie sort de son arrière-plan brumeux et, après la cornemuse, semble tomber amoureuse du son du carnyx (Oui, c'est comme ça que s'appelle cette antique trompette celtique...De rien, ça me fait plaisir !)
L'Archère, elle, avec sa posture très elfique façon "Je ne pèse pas plus lourd qu'une plume, je me la raconte et je peux marcher sur des chardons (ardents) sans les écraser", se transforme désormais en Archer "over the top", dévalant une pente tout en ayant les yeux bandés (Legolas, tu es un mou !)
Côté Guerrier et Guerrière, on se passe la balle ovale (à pointes), avec un essai on ne peut plus épique...
Et chez les p'tits vieux aussi, on cultive la rage berserk...
Par contre, la Vache n'a pas bougé d'un poil (haha) entre les deux opus, et n'est pas prête de se faire catapulter...("Fetchez la vache !!"-Holy Grail, by Monthy Python-1975)
Autre petit exemple de la possibilité d'inclure un peu de narration graphique dans Schotten Totten 2 avec la présence des cartes "Ennemies" : la Valeur 0, soit la plus petite des valeurs, et la Valeur 11, soit la plus grande. Ces 2 Valeurs (L'important, c 'est les valeurs, vous dis-je...), lorsqu'elles sont de part et d'autre de la "ligne", s'annulent. On peut donc faire disparaître le 0 ou le 11 de son adversaire en posant en face le 11 ou le 0 opposé. Vous suivez ?! Il m'a paru donc amusant de chercher 2 personnages qui pourraient avoir un réel antagonisme dans cet univers "cartoon", un lien qui pourrait justifier une telle mécanique de gameplay... J'ai commencé par la Valeur 0 en cherchant un personnage encore plus petit que le Bébé (Valeur 1) : ça a donné logiquement la poule, ici à gauche, véritable mascotte du jeu. Et pour la Valeur 11 : le Cuisinier (élément le plus important dans une armée, tout le monde sait ça...) ! On peut alors imaginer qu'en plein combat, quand ces 2 là se voient de part et d'autre de la muraille, ils se mettent alors à fuir la bataille pour se livrer une course façon Beep-Beep et le Coyote...CQFD, ou comment créer de la cohérence entre esthétique et game-design.
Et même pour les ardents défenseurs des cartes Tactiques, j'ai cherché à créer quelques petites passerelles. Ainsi, le Porteur de bouclier du premier avait bien raison de craindre que le ciel ne lui tombe sur la tête...
Et les Jokers de Schotten Totten ont laissé la place à leurs pendants féminins (accompagnés de leur "birds of prey"...Vous l'avez ?! :) )
Pour terminer (Merci d'avoir suivi jusque là !), même chez les Druides, les mentalités ont changé, avec cette Druidesse qui semble nous annoncer une évidence, toutefois pleine d'espoir :
Après l'Hiver vient le Printemps...
Bon courage pour cette période particulière, et bonnes fêtes de fin d'année à toutes et tous !!