Suite et suite du carnet d’auteur des Manchots barjots. 3 mois d’attente, je sais pas si c’est barjot, mais c’est presque aussi insoutenable que l’attente du Game Of Thrones suivant … d’ailleurs on en était à une histoire de Kingslayer non ? Ha non, Kingmaker, pardon j’ai mis le mauvais suffixe.
Quand on parle de manchot ...
Le premier épisode c'était par > ICI <
Les bases de Kingmaker sont jetées (mais toujours pas barjots, on dit barjotes ?) : chaque famille de nobles a des ducs, des princes, des comtes … sur une structure en pyramide de 1 (courant) à 5 (rare). Quelques tests suffisent pour valider la recette : ça marche, ça raconte une histoire ! Maintenant il faut un poivre de travail pour que ça devienne gourmand-croquant … ou du piment d’Espelette ?!
En fait non, l’épice on va aller la chercher en Asie avec des une japanisation du thème. De mémoire, quand Bruno m’a soumis l’idée, il a fait ça tôt, il n’y colla qu’une petite dizaine de samouraïs et hop Kingmaker devint KUROMAKU ! Ça veut dire éminence grise dans la langue, on trouvait ça beau puisqu’il a des japonais ! La pyramide de 5 devient une belle courbe de 9 dont on ne se gaussera pas puisqu’elle ne bougera plus : normal non ? On pose 3 pouvoirs sur les petites valeurs pour le fun et pour renforcer le dilemme « je pose ou je garde ? » et voilà un prototype prêt pour la grande Messe !
Octobre 2014 … je vous refais pas le point météo, c’est jamais top à cette période, de toute façon on va s’enfermer pendant quelques jours dans les halls d’Essen alors bon. Alors que nos petits chats à noyer trouvent preneur, Bruno et moi présentons Kuromaku à pas mal d’éditeurs. Essen est pas un mal puisqu’à la dite heure du bilan allemand, le jeu a beaucoup plu (toujours aucun rapport avec le point météo).
S’en suit la période la moins fun de ma jeune carrière d’auteur, on pourrait même dire que ça frôle la cata là ! Début 2015 petit cumul des mandats, mais plutôt à l’arrêt :
- mon jeu primé à Boulogne déprime faute d’éditeur
- le projet des petits chats à noyer tombe à l’eau (forcément)
- les moutons de l’espace se prennent un ouragan dans la tronche
- les samouraïs font éminemment la grise mine et errent sans éditeur
Cannes cela ne tienne, les petits chats intègrent une recette de cocktail à notre plus grand plaisir. Les ninjas, se promènent sur la croisette pour rester à la carte des prototypes à suivre. C’est en avril qu’un gros papillon (en référence à Bombyx, pas à Erwan, je me permettrais pas) referme ses ailes sur nos samouraïs.
Y'en a un qui maîtrise la technique ancestrale du "Sourire jusqu'aux oreilles", l'autre a de la marge encore.
En un éclair, ou plutôt une glace dans le cas présent, on passe du Japon à l’Arctique avec une bande de manchots complètement barjots tout droit sortis de l’univers chatoyant de Rémy Tornior. Le pari est ludique, alors on signe forcément ! L’affaire glisse comme sur des roulettes, ou des patins … ou des patins à roulettes peu importe. Pour la note artistique, les figures libres de Rémy font l’unanimité. Quelques petits réglages s’effectuent pour optimiser la note technique :
- la distribution des cartes de départ : une couleur jouée par joueur présent devient « on mélange tout et on distribue 18 cartes par joueur»
- le scoring des couleurs non jouées : avant ça scorait, maintenant ça ne score plus
Et là tout de suite, je commence à un peu plus kiffer mon année 2015 :
- premier jeu à prendre concrètement le jour
- première Tric Trac TV
- premier accident de voiture … ah non ça c’est bête
- changement de vie, j’intègre l’équipe de Blue Orange en tant que chargé de communication
C'est flou comme ça fait plaisir !
Février 2016 - Cannes (il pleut ! ah ah ! ça n’arrive pas que dans l’Est !) Notre jeu de palmés sort au Palais des Festivals, pour une première c’est quand même bon cygne ! Je vois des sacs, des nappes, des cartes avec des Manchots, je suis heureux ! Voilà, maintenant le jeu vole de ses propres ailes … ah non nage, il paraît que les manchots, même barjots sont pas doués en natation.
C’est la fin de ce premier journal de jeune auteur et de son premier jeu co-designé avec un auteur qui est presque aussi sympa en vrai qu’il en a l’air.
Je pense que vous aurez de mes nouvelles bientôt, ça ne moutonnerait pas !