Mange qui peut ! ou le sens de la vie vu du ventre

Manger ou être mangé. Pour beaucoup de citadins la phrase est sibylline puisqu’elle se résume souvent à « frigo vide ou plein ? ». Les grands chasseurs de l’ère de la connexion se dirigeront en cas de pénurie vers l’épicerie ou la zone commerciale du coin. Une bonne leçon de vie pour les enfants qui apprendront à subir les effets du marketing en attrapant le sachet de bonbons habilement placé à leur portée et, car on ne l’achètera pas, feront entendre les sirènes stridentes de la frustration enfantine ! Merci bien ! On peut quand même aussi essayer de placer un petit cours sur le comptage de la monnaie entre deux sanglots.

Mais de tout cela… dans ces périphéries laborieuses et répétitives du quotidien, comment retrouver la trace de la question du sens de la vie ? L’une des alternatives est bien sûr de demander gentiment à la caissière son avis sur le sujet, si elle arrive à vous entendre au milieu de tous ces braillements. Quant à la petite dame de derrière, vu son trépignement et ses yeux au ciel, on pressent tout de suite vers quel endroit de notre anatomie elle nous proposera d’aller chercher.

Il faut donc s’élever un peu hors de cette tellurique pesanteur pour prendre en sujet la nature rebelle et intacte du fond du jardin (car c’est moins loin) en évitant de se vautrer dans les vieux pots qu’on finira bien par replanter des trucs dedans un jour.

Ô nature ! Montre ta sagesse à notre progéniture prête à recevoir les leçons de ta fondamentalité un peu crottée vu qu’il a encore plu hier !

Et là l’œil torve du chat nous montre son spectacle préféré en levant bien haute sa queue serpentine, tout contrarié d’être dérangé en train d’éventrer cette petite souris qui, décevante, se contente de répandre son intérieur entre ses dents au lieu de gigoter de manière si excitante. Oui je sais ! Tu as les larmes aux yeux petit enfant ! Le grand mâle alpha te prendrais bien dans ses bras s’il ne pensait pas que le fait d’entendre la bouillie craquante d’un escargot sous son pied n’allait pas te plonger dans de plus profonds abîme de tristesse.

C’est donc à reculons en m’essuyant un peu sur le gazon que je me suis dis que les leçons de la vie sont quand même bien plus propres au travers des jeux de société et zou ! Un petit « Mange qui peut ! » et direction la chaine alimentaire.

Ne cherchez pas encore, le jeu ne sortira en français que le mois prochain.

Trois plateaux représentant une mini chaine alimentaire : Le chat qui mange la souris qui mange du fromage. C’est un résumé hein ? Une image !

Ensuite un loup qui mange un lapin qui mange une carotte. Et Enfin le hérisson qui mange la grenouille qui mange la mouche.

Default

Nous allons donc prendre la place des différents prédateurs et notre objectif sera de nous remplir la panse au mieux.

Pour cela nous allons répartir sur le plateau de jeu tout le bon miam : carottes, mouches, fromages, souris, lapins et grenouilles. Un vrai festin ! Cela se fait tout simplement en lançant une double poignée de dés spéciaux que nous répartissons en fonction des icônes présentes dessus.

C’est l’heure de la soupe ! Prenons en main notre paquet de cartes. Chaque carte représente un animal mangeur. Pour attraper les dés qui sont sur la case Lapin, il suffit de jouer la carte Loup.

Ha ! Oui mais… Si on joue le Loup à plusieurs ? Et bien c’est la vie et nous devrons nous partager les lapins.

Plus dangereux. Il y a plein de dés Fromage ce tour ci. Tous ces fromages c’est appétissant se dit la Souris. Jouons donc notre carte Souris ! Là encore si nous sommes plusieurs à avoir la même idée en même temps, nous devrons partager mais c’est mieux que rien.

Seulement… Si une ou un petit malin a joué sa carte Chat. Croque ! Croque les souris ! Tous les joueurs qui ont joué une carte Souris se font manger et les fromages restent en place. Et qui donc possède encore une carte Souris dans sa main pour aller les manger plus tard ? Méchant chat !

Voici donc un jeu pas coopératif du tout qui se jouera aussi bien avec des enfants à partir de 8 ans qu’entre adultes consentants. De quoi explorer un peu les mécanismes du double guessing et bien sûr du bluff puisque personne ne vous interdira de parler et même de mentir. Quand on a faim on est vite pardonné non ?

Voilà petit enfant un pas de plus vers le sens de la vie. Tu me remercieras plus tard en attendant va donc ranger les vieux pots dans le jardin, fait attention où tu mets les pieds et surtout ne laisse pas le chat te lécher !

► Une explipartie avec madame Mathilde sur Tric Trac TV


« Mange qui peut ! »
Un jeu de Meelis Looveer
Illustré par Reinis Pētersons
Publié par Gigamic
1 à 6 joueurs
A partir de 8 ans
Langue de la règle: Français
Durée: 20 minutes
Prix: 25 €


7 « J'aime »

Il ressemble pour beaucoup à Omnomnom de chez Braingames ce petit jeu... Non?

@sathimon c'est normal c'est sa version française...

1 « J'aime »

Tout à fait ! C'est juste que je n'ai pas encore entré la fiche de la VO ^^