[Dominion][Nightfall][Thunderstone]
La guerre des quenottes.
“Nightfall” est un deck building récemment sorti aux USA chez Alderac Entertainment Group dont c’est le deuxième jeu du genre, le premier étant l’excellent “Thunderstone”.
Le deck building c’est un jeu de cartes dont vous constituez votre paquet de jeu et/ou votre main contrairement aux jeux où tout vous est fourni clé en main.
Ce sont les Jeux de cartes à Collectionner (JCC) qui ont popularisé cette pratique, chaque joueur étant tenu de se constituer son propre paquet de jeu en choisissant les cartes parmi sa collection personnelle. On imagine immédiatement l’intérêt qui est de choisir des combinaisons et une stratégie personnelle.
Tandis qu’avec les Jeux de Cartes à Collectionner, cette phase de deck building se fait en privé, avant la partie proprement dite, on a vu fleurir des styles de jeu qui intégraient cette phase de construction comme le draft.
Le draft est un mode de répartition des cartes : Tous les joueurs puisent dans la même collection de cartes initiale. Chacun pioche ou se voit attribuer quelques cartes, en choisit une et passe le reste à son voisin qui fait de même, etc. Les cartes sont ainsi réparties et chacun se constitue une main ou un jeu en fonction de ses intérêts tout en modérant le hasard d’une pioche brutale.
Les Jeux de Cartes à Collectionner après avoir révolutionné le monde ludique ont perdu peu à peu du terrain une fois la surprise passée et surtout un épuisement du public du fait de l’investissement qu’ils demandaient (autant d’argent que de temps).
On a donc vu apparaître une nouvelle forme de jeu plus adaptée à la demande : Le Jeu de Carte Évolutif ou JCE.
Celui-ci reprend souvent les mécanismes de base qui faisaient le bonheur des joueurs de JCC mais plus besoin d’acheter des centaines de petits paquets au contenu complètement aléatoire; cette fois le jeu est vendu complet dans une boîte prêt à jouer.
Le côté évolutif viendra ensuite avec des extensions de cartes que les joueurs pourront intégrer à la boîte de base au fur et à mesure. Plus besoin d’aller racketter les enfants à la sortie de écoles pour leur faucher leurs ultra-mega-trop-rares.
Et puis un jour, arrive “Dominion” de Donald X. Vaccarino, un auteur semblant sortir de nul part qui invente une nouvelle alternative au draft en révolutionnant à son tour le mécanisme de construction de main de cartes.
Sa proposition : Présenter toutes les cartes possibles aux joueurs qui pourront les acquérir pendant la partie sous certaines conditions. Les joueurs commencent donc par choisir des cartes basiques qui, une fois en leur possession leur permettront d’en avoir d’autres plus puissantes.
En plus de modérer encore plus le hasard, ce système donne au jeu un mouvement progressif où l’on commence à jouer de manière basique pour graduellement monter en puissance et en diversité.
Dans “Dominion” ce mécanisme tellement génial qu’on ne comprend pas comment il n’a pas été découvert avant, est au service d’un jeu de gestion de territoire.
C’est AEG qui s’engouffre le premier dans la brèche avec un premier Dominion Like, comme on les nommera désormais. “Thunderstone” vous propose cette fois d’explorer des donjons pour obtenir des trésors et combattre de vilains vilains monstres qui ne veulent pas vous laisser faire. Un univers directement issu du jeu de rôle “Dungeon & Dragons” et qui s’adapte parfaitement à la progressivité des personnages qui montent de niveaux pour devenir plus puissants.
Et c’est donc encore AEG qui récidive avec, de nouveau, une référence au Jeu de Rôle (ou au séries américaines mais qui elles même sont inspirées des JdR) et cette fois dans le monde mystérieux des créatures de la nuit; j’ai nommé les célèbres héros des adulescents : Loups-garous, vampires et autres goules, princes des ténèbres, du rock’n roll avec des pouvoirs immenses et la belle et terrible mélancolie des immortels blasés qui ne connaîtront jamais les ravages de l’acné et seront tenus d’être monstrueusement hype en se frittant aux côtés de bombasses aux poitrine mortes mais plantureuses.
Vous pouvez donc en déduire que nous ne sommes pas ici dans dans la récolte de pommes à cidres et grains pour le moulin mais dans du bon vieux bourrin bien stéréotypé dont je sais que certains lecteurs canailloux et goulus s’en foutent plein la panse sans même mâcher comme il sied traditionnellement à une harmonieuse digestion ludique.
On retrouve dans “Nightfall” un astucieux système de condition de mise en jeu des cartes par de jolies pleines lunes colorées et des chaines (suites) de cartes qui donne un peu de corps et de gore à tout cela.
Jusqu’ici seuls les croqueurs-griffeurs-suceurs anglophones pouvaient en profiter. Parce que, comme souvent dans les jeux de Cartes, il y a un peu de texte dessus quand même.
Réjouissez-vous lupins et autres morts-vivants, le jeu arrive en français pour l’été ou au pire la rentrée et c’est Iello qui vient de signer avec AEG.
En attendant pour les plus courageux, vous pourrez trouver les règles en anglais mais méfiez-vous car AEG a promis de prendre en compte les remarques des joueurs de l’édition anglo-saxonne. Surement quelques réglages et équilibrages rien de plus.
Plus qu’à attendre maintenant…
Télécharger les règles en anglais
“Nightfall”
Un jeu de David Gregg
Publié chez Iello
Pour 2 à 5 princes de la nuit d’au moins 12 ans
Dispo l’été 2011 ou à la rentrée, on verra.