Bigre de bon sang de bois, voilà ce que c’est que de prendre du retard… l’annonce de la sélection d’un jeu pour l’As d’Or est tombée (juste là, sous le roi de bronze) et il n’y a pas eu d’article autour d’un des jeux… oh remarquez bien que, dans le déversement continuel de nouveauté, il n’est pas rare qu’un jeu, parfois même bon, passe rapidement du statut de “nouveauté” à celui d’ “ancienneté” (si, si, regardez comment certains regardent un jeu sorti il y a 6 mois).
Servi par un matériel qui fait son petit effet, Nom d'un renard est sorti, un peu comme ça, prouf, chez Game Factory. C'est Atalia qui nous l'a apporté puisqu'il le distribue sur notre territoire. La règle est multilingue, dont le français. Voici la petite histoire d'un renard futé qui vole l'oeuf d'or du poulailler. Heureusement, 2 à 4 joueurs à partir de 5 ans vont prendre le rôle de poulets... enfin de poules enquêteuses. Ils sillonneront Poulaille-ville afin de récupérer des indices pour confondre le coupable. Un jeu du Department of Recreation (Marisa Pena, Shanon Lyon, Colt Tipton-Johnson) illustré par Melaine Grandgirard
T'as d'beaux oeufs, tu sais !
Alors que les chapeaux "Holmes-iens" des joueurs sont au centre du plateau quadrillé, les 12 plaquettes d'indices, chacune représentant un élément présent sur certains suspects et pas sur d'autres (chapeau, lunette, fleur...), sont distribuées aux endroits adéquats du plateau, à une distance certaine des poulettes. Les 16 renards et renardes, sous forme de cartes Suspect sont autour de ce plateau et 2 d'entre eux sont face visible. Chacune et chacun porte trois éléments sur les 12 possibles... et chaque élément est présent sur 4 suspects. Donc toutes les combinaisons ne sont pas là, mais ça, les jeunes joueurs s'en fichent un peu.
Une des 16 cartes Voleur est placée sans la regarder dans le scanner à renard, l'élément intrigant et "wahoo" du jeu. A partir de là, chaque joueur, à son tour, devra décider de son action parmi deux et lancer jusqu'à trois fois les trois dés pour la réussir. Pour chaque échec en fin de tour, la figurine du renard progresse de trois cases sur la route vers sa tanière et il faut le coincer avant qu'il ne s'échappe.
Le premier choix possible d'action est de démasquer les suspects, comprendre, mettre face visible une carte du même nom autour du plateau. Il faut, pour se faire, obtenir trois yeux sur les dés (à raison de 3 faces "oeil" sur 6) avec deux relances possibles. Retourner des suspects permet de les confronter aux indices déjà trouvés afin de les innocenter... ou de trouver le coupable, but du jeu. Attention, il n'y aura qu'une seule accusation... et si elle est mauvaise, pfuit, plus d'renard, il a filé... au trou et c'est gagné pour lui.
Il faudra donc aussi chercher des indices, comprendre, se déplacer sur le plateau pour atteindre les plaquettes d'indices en obtenant des "papattes" sur tous les dés. Deux faces montrent une seule patte et une face en montre deux (étonnamment, ce ne sont pas des pattes de poules, d'ailleurs, bien que c'eut été plus thématique). S'il y a des pattes sur tous les dés, le joueur les somment puis déplace son chapeau d'autant de cases.
Pas de point vert sous le trou... Ok, notre suspect n'a donc pas de haut-de-forme !
Lorsqu'il arrive sur un indice, il peut alors le placer sur le scanner et ouvrir la trappe. Petit moment un peu magique... Si cette dernière révèle, sous le petit trou de l'indice, un point vert, c'est que le coupable porte cet indice, sinon, c'est qu'il ne l'a pas. Et hop, on enlève des suspects et on repart dans l'enquête.
CotCotCodet, mon cher Watson
Au départ, il y a un petit "mouvement de recul" lorsqu'on propose un jeu avec du "roll & move", vous savez, lorsqu'il faut lancer les dés pour savoir de combien nous avançons. Pourtant, dans Nom d'un renard, il s'agit plutôt de tenter sa chance avant de lancer les dés... pour voir et enquêter !
... regardez-moi dans le blanc des oeufs... hummm, vous êtes suspects !
Et de tenter sa chance dans un sens ou dans un autre, en fonction de ce que les joueurs ressentent par rapport à la situation sur le plateau : avoir trop d'indices et peu de suspect n'amène pas, à moins d'un coup de chance, vers la victoire ; de même que courir après la découverte des suspects, pour ensuite dépendre des indices découverts. Souvent, les parties sont assez tendues dans le sens où les statistiques étant ce qu'elles sont, et vu le nombre de lancés de dés qu'il y aura dans une partie, un équilibre plutôt bien balancé s'établit. Quelques parties exceptionnelles se perdent ou se gagnent très vite mais ça reste l'exception.
Et même comme ça, pour les jeunes joueurs, prendre plaisir à simplement manipuler le scanner "magique" qui sait si le suspect a tel ou tel indice, pour ensuite vérifier dans la liste et innocenter tel ou tel suspect est très souvent largement suffisant pour avoir envie d'en relancer une partie. Le scanner est tout "bête" mais c'est si malin pour soutenir la mise en scène, il fallait y penser! On ne fait que lancer des dés mais les jeunes joueurs ont l'impression de mener l'enquête... Bref, on comprend très bien sa sélection pour l'As d'Or du FIJ.