[Blue Lion][Button Up !][Hanafuda][Okiya]
Un cathala bien affuté
L’éditeur Jactalea devrait proposer en juillet prochain son nouveau jeu en partenariat avec Bruno Cathala.
Déjà complices depuis “Blue Lion” et “Button Up”, nous allons retrouver un petit jeu simple et plein de malice. Bruno Cathala nous avait apporté des Buttons parce que les fleurs c’est périssable. Et puis avoir réfléchi, il s’est dit que les fleurs c’est quand même plus classe…
L’okiya est le lieu où se tenaient les geishas. Bien qu’associées à la prostitution, la geisha comme son nom l’indique est une amatrice et pratiquante des arts.
Au départ d’ailleurs les geishas sont des hommes. L’équivalent des troubadours au Japon. L’arrivée de la gent féminine impose à l’origine de préciser Geisha femme ou Geisha homme. Peu à peu, le statut se féminise définitivement et s’il prend naissance au 16e siècle c’est surtout au XXe qu’il devient une vraie mode, un symbole de la culture japonaise à contre courant de la culture moderne mondiale.
Direction donc le japon du XVIIe où chacun des deux joueurs va essayer de d’affirmer sa domination dans la ville pour que son Okiya obtienne les faveurs de l’empereur.
Pourquoi le XVIIe ? Ce n’est pas précisé dans le jeu mais cela serait assez logique puisque c’est l’époque ou les portugais introduisent le jeu de cartes dans l’archipel. Si l’idée du jeu séduit les japonais, l’imagerie des cartes et les thèmes de batailles rangées ou de héros occidentaux ne parlent pas plus que ça aux joueurs locaux. Le jeu subit donc une mutation culturelle pour devenir une sorte de mini livre composé de symboles issus de la nature : plantes et animaux. Ceux-ci associés évoquant de nombreux poèmes traditionnels qui peuvent ressurgir dans le jeu des lettrés tout en ne gâchant rien au plaisir des joueurs moins cultivés. C’est ainsi que nait le Hanafuda qui n’est pas (comme nos cartes à jouer) un jeu mais du matériel permettant de jouer avec plusieurs règles.
Le jeu est toujours pratiqué en Asie et notamment de manière familiale au nouvel an ou avec des règles plus intéressées dans le milieu yakuza.
Quel rapport avec “Okiya” ?
C’est de ce jeu que sont inspirées les tuiles composant ce jeu d’alignement. On y retrouve les mêmes symboles et des dessins identiques à ceux que l’on peut trouver chez le maître cartier le plus connu du Japon : Nintendo. Avant de se mettre aux pixels, la société était spécialisée dans la fabrication de ce jeu aux cartes très rigides.
Dans “Okiya” vous allez commencer par constituer un plateau de 4 tuiles sur 4.
Chaque tuile possède deux caractéristiques : un type de végétation (érable, cerisier, pin et iris) et un sujet (soleil, tanzaku (bandeau avec un poème), oiseau et pluie).
Vous disposez de 8 pions Geisha.
Pour remporter la partie, vous devrez soit aligner 4 geishas sur une même ligne, soit faire un carré de 4 geishas soit empêcher votre adversaire de jouer.
Nous sommes bien ici dans une variante de la famille du morpion mais attendez un peu, la malice reste à venir. À quoi servent donc les symboles des tuiles du plateau ?
Quand vous placez une de vos geishas sur le plateau, vous retirez la tuile de cet emplacement.
L’adversaire doit alors obligatoirement placer son prochain pion sur une case qui possède soit la même végétation soit le même sujet.
Voilà donc qu’en plus de tenter de former une ligne ou un carré, vous allez devoir évaluer les possibilités que vous allez laisser à votre adversaire.
Plus la partie avance moins les placements deviennent aisés et il est possible de coincer un joueur qui ne pourra plus jouer.
Vous retrouverez donc ce petit jeu dans le mini format désormais connu de Jactalea et pour 10 euros.
Pendant que j’y suis, si vous cherchez un jeu d’Hanafuda, Oya le distribuait aux boutiques il y a quelques temps. C’est surement encore le cas. Des Hanafudas Nintendo en plus !
Sinon autre possibilité pour celles et ceux plus orientés poésie et écriture; il est sorti, il y a quelques mois un ouvrage nommé Le jeu des fleurs Hanafuda qui comporte une histoire du jeu, des textes inspirés des cartes et un jeu avec quelques règles. Les auteurs se nomment Véronique Brindeau et Frédéric Clément. Vous devriez pouvoir le trouver facilement.
ja,… mata ne !
“Okiya”
Un jeu de Bruno Cathala
Illustré par Cyril Bouquet
Publié chez Jactalea
Pour 2 okâsan dès 7 ans
Tout public
Durée estimée de parie 20 min
Disponible en juillet 2012 dans les 10€