Je ne suis pas vraiment enclin à « lâcher du test » sur des jeux disponibles dans le commerce et dont on peut lire les avis dans la rubrique dédiée aux avis sur ce site, je ferai cette fois une exception, plus pour féliciter Marabunta de son excellent travail, et parler un peu du jeu, que pour une réelle présentation en profondeur de MP.
J’avoue râler régulièrement sur les grosses boîtes pleines de vide vendues à des prix exagérés, il serait malvenu, quand le contraire se présente, de ne pas féliciter un travail réussi. Je n’ai pas reçu ce jeu gratuitement, il a été acheté , donc aucune obligation de ma part de faire plaisir à un éditeur (que je ne connais pas).
Ceci est donc… une vraie fan page !
employés du mois / jeton premier joueur
Nuke ta mère !*
Puisque nous avons des bombardiers sous la main (nous avons aussi des chasseurs, mais j’aime être à l’aise), voici un rapide survol du jeu.
Le projet Manhattan, c’est quoi ?
Le Projet Manhattan est le nom de code du projet de recherche qui produisit la première bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale. Il fut mené par les États-Unis avec la participation du Royaume-Uni et du Canada.
Vous l’avez donc compris, vous allez incarner ici, un de ces humanistes qui préparent la guerre pour mieux préserver la paix. Avec vos collègues (scientifiques, militaires, espions…) vous allez faire la course pour être le premier à finaliser la bombe et faire votre malin par rapport aux autres puissances mondiales.
« C’est dans la boîte coco ! » (ah non, pas coco !(mcCarthy))
“open the box”
La boîte n’est pas très volumineuse, elle est calibrée au centimètre près, ne possède aucun rangement et pèse un poids conséquent. Il faut dire qu’elle est plus chargée qu’un raver un soir de free party : Plateau principal / plateaux individuels /cubes en bois / pièces / cartes bâtiments, nations et bombes / marqueurs avion, dégâts, fusée, bombe chargée / tuiles tir d’essai, personnalité / pistes de fusée / plaquette frappes aériennes, réserve générale / jetons ouvriers , chercheurs , techniciens… c’est la foire aux gros volumes.
Le thème et son design collent bien au jeu, ou est-ce le contraire ? En tous cas, il y a quelque chose de prenant à fabriquer des bombes plutôt qu’à construire des routes ou cultiver des terres agricoles. Certains esprits chafouins y verront sûrement une apologie de la violence ou se sentiront trahis après s’être aperçus que « non, le yellow cake n’est pas un cupcake au topping jaune » …Qu’importe
Ce jeu, bien que venant des Usa lorgne vers le jeu à l’allemande. On y retrouve plusieurs mécanismes connus : une présentation des cartes à la queue leu leu dont le coût augmente avec leur position (cf : Concordia /8 minutes pour un empire…), placement d’ouvriers permettant d’ activer ses cartes ou certaines actions du plateau principal (Descendance et 256 autres jeux teutons), des tours de récupération de ses ouvriers, des achats etc… classique.
Le jeu se déroule sur deux niveaux : un plateau commun qui permet les actions suivantes : construire/attaquer/réparer/ prendre des cubes/produire/fabriquer des bombes / s’instruire /
et un plateau personnel où l’on place ses bâtiments que l’on active au gré de son petit personnel.
Nagasaki ne profite jamais
Plus de bombes ou plus de diplomatie?
Si le jeu ne se concentrait que sur l’optimisation des recherches , il serait fastidieux. Deux éléments vont le rendre à la fois plus chaotique et plus tendu.
« Dans mon aéroplane blindé » :
Depuis que l’on s’est rendu compte de l’importance de l’aviation dans la guerre moderne, on en use et abuse. Vous aurez donc la possibilité de bombarder les bâtiments de vos adversaires : ils ne pourront alors plus les utiliser (vous non plus d’ailleurs) et perdrons du temps à les réparer… ahahaha, je suis trop méchant !
Mais comme tout le monde à des avions, il sera judicieux de ne pas se laisser distancer dans cette course à l’armement volant sous peine d’en prendre plein la poire… Surtout qu’une fois vos soutes vides, vos voisins ne seront que trop heureux de crier en coeur « vengeance !!! ». L’équilibre de la terreur dans toute sa splendeur.
L’espion qui venait du …
On peut dans ce jeu, s’amuser à pirater les cartes du voisin. Par exemple : vous stocker toutes les cartes qui fabriquent du « yellow cake »(ou concentré d’uramium). Vous en avez le monopole et vous bloquez tout le monde. Ben non. Si l’aviation ne largue pas ses bombes, c’est pour une raison : le pays ennemi a envoyé ses espions… Et ça, c’est très énervant : vos usines sont soudainement squattées par des chinois, allemands, des je ne sais quoi, qui, en plus de piquer votre technologie, vous empêchent, VOUS, d’entrer dans votre propre bâtiment… un comble. Vous errez alors comme un SBF (sans bâtiment fixe) en attendant leur départ et perdez un temps précieux.
LA VF
C’est donc là où je voulais en venir.
J’avais espéré, tel une Dorothée du pays d’Oz, qu’en claquant mes talons, ce jeu serait un jour traduit. Je n’y croyais pas trop… et voilà. A l’annonce de la VF, nous commencions (je dis nous car je joue rarement seul) à faire des pronostics sur le contenu de la boîte, son prix…
Inquiétude balayée. Car, pour environ 40 e…il y a tout.
Ce jeu oeuvre pour le rapprochement des peuples avec une étonnante mixité anglo/franco/allemande . Le plateau est en V.O, il faudra donc intégrer le fait que « universities = universités ou que « air strike » signifie « larguez les bombes les gars ! ».
Idem pour les cartes qui conservent leur noms d’origine (des logos aidant , c est assez clair)
Pour le reste : plateau individuel/ouvriers…, tout est respecté, en carton bien épais, résistant aux manipulations, bi face français / allemand (si vous voulez briller en société en balançant au détour d’une discussion « gebaude reparien, bomben entwickeln »).
On y trouve aussi des ajouts comme ces plaquettes pour poser les bombes, les dégâts…, et des aides de jeu.
On y découvre la fausse identité de l‘espion … en fait un petit bug d’impression. Il faudra donc jouer la
tuile côté allemand pour plus de clarté.
invite de nouveaux copains !
Une explosion d’extensions :
Contrairement à d’autres, assurant que « nous n’avons pas mis l’extension dans la boîte de base car nous pensions que blabla… » “Manhanttan Project” oeuvre pour le « all inclusive ». Ce n’est donc pas moins de 5 extensions qui accompagnent le jeu. (Perso, j’en trouve certaines dispensables, mais c est un autre débat). Nous avons donc :
Bombes H : améliorez vos bombes au plutonium pour gagner plus (cartes supplémentaires et cubes de lithium (orange)
Les fusées : Parce que vos bombardiers ne sont pas assez agressifs. (On vise clairement le combat (rampe de lancement /jeton fusée))
Nations : plein de nouveaux pays avec plein de pouvoirs (cartes)
Les personnalités : espion, ingénieur, militaire et leur compétence (7 tuiles)
La plaquette frappes aériennes : permet d’augmenter ou diminuer les actions « frappes aériennes ». si par hasard vous veniez de vous rendre compte que « la guerre c’est pas bien ».
Et en prime, un petit cadeau : la Marabunta bomb : 3 dégâts à distribuer sur 3 usines.
“Quoique nous fission(s) c est la fin” (Oppenheimer)
A me relire, je me dis que ça fait vraiment grosse pub pour ce jeu… mais que voulez vous, quand on aime…
A me relire je m’aperçois que Le 6 août 1945, le B-29 Enola Gay du 393e escadron de bombardement, était piloté et commandé par Paul Tibbets,… Etrangeté de la chose, l’auteur de ce jeu se nomme Brandon Tibbets (clin d’oeil, filiation…je n’ai pas trouvé de réponse).
Je me dois quand même de remercier Alex A, qui à posé un soir ce jeu sur la table.
Et avouer que * est emprunté à harry Cover (comme quoi l’espionnage, ça marche)
Pour terminer, et continuer ce merveilleux voyage au pays des atomes qui s’entrechoquent, je ne peux que vous conseiller l’écoute ce disque « Atomic café » et le documentaire qui l’accompagne.
“peace and love”