Il était une fois un jeu
Huit ans ! Il aura fallu 8 ans entre le premier proto et le jeu édité.
Le premier proto, qui pique un peu les yeux !C’est en effet en 2013, qu’à la suite d’un article traitant du Morpion quantique que Remi Saunier a eu la première étincelle, la première idée d’un jeu divisé en zones.
Une des premières évolutions thématisée : déjà, le thème urbain.Du premier proto à celui repéré par Erwan Hascoët (le patron de Bombyx), il faudra encore deux ans pour que le jeu soit signé. Deux ans mis à profit par Remi et Nathalie Saunier pour travailler, peaufiner et élaguer le jeu.
Puis suivront presque 6 ans de développement, de travail et d’allers-retours entre Bombyx et les auteurs. Seront étudiés de nombreux thèmes et axes de développement, mais avec la présence du thème urbain tout au long du développement.
L'un des derniers protos d'inspiration Japon médiéval, avant le choix de la thématique des petits peuples.Tout cela pour une présentation remarquée à Essen, et une arrivée en boutique début novembre 2021.
On mesure le travail jusqu'au rendu final si dessus...
Il était une fois de petits peuples…
Après une longue marche, Sylphens, Mécass, Ptérigotes et Azagayahs, les quatre petits peuples arrivèrent enfin à leur but : le Jardin.
Les quatre peuples ont droit à une illustration pleine page, ainsi qu'à un texte de présentation.Dans cet Eden s’élèvera bientôt leur ville idéale. Divisée en 7 quartiers identiques, ils allaient pouvoir y édifier des bâtiments utiles pour la Communauté toute entière.
Enfin, c’était ce qui était prévu avant que chaque dirigeant se rende compte qu’il était bon d’agir pour la Communauté, mais encore meilleur de contrôler plus de territoires que les autres. Si à la fin de la partie, vos missions secrètes sont accomplies, et que vos étages de construction sont plus nombreux que ceux des autres, vous devriez avoir gagné !
Nous verrons plus bas que sous un aspect mignon tout plein, c’est un bon petit jeu de fourbasses (ne cherchez pas dans le dictionnaire, ce mot n'y est pas encore).
Quatre Petits peuples pour un grand jeu.
Le tour de jeu est très simple, mais c’est pour mieux se concentrer sur les choix à effectuer et les tactiques à suivre. A votre tour, vous avez le choix entre deux possibilités :
- Construire ou améliorer un bâtiment, en posant ou rajoutant un étage, et en dépensant pour cela des habitants.
- Abandonner un bâtiment pour récupérer des habitants.
Vue sur le plateau individuel, ou l'on met à jour sa population. trop peu d'habitants nuira à vos marges de manoeuvre.C’est là qu’intervient la subtile règle de la Torgrue : on ne peut construire que dans le quartier où se trouve ce paisible chélonien nommé Frida.
Elle n'est pas craquante, cette torgrue ?De plus, comme chaque quartier est la réduction du plateau de jeu, l’endroit dans le quartier sur lequel vous allez construire deviendra la prochaine destination de la Torgrue.
Parce qu'un bon exemple vaut mieux que mille explications.La deuxième plaisante subtilité vient du fait qu’à la fin de son tour, on désigne la prochaine ou le prochain joueur parmi ceux qui n’ont pas encore joué pendant le tour.
On est donc à chaque tour arbitre des mauvais tours et autres promesses trahies. Et il est particulièrement plaisant d’être supplié de la sorte : « laisse moi jouer avant lui », « pas elle, tu as oublié qu’elle t’avait pris cet emplacement », ou bien un « merci, je te revaudrai ça » bien entendu jamais suivi d’effet.
Une fois que tout le monde a joué, et avant de commencer un nouveau tour, on gagne des habitants pour chaque quartier où l’on est majoritaire en étages de bâtiments.
Toutes vos constructions pourront servir pour marquer des points immédiatement en validant des projets communs, ou en fin de partie pour réussir des missions secrètes.
Quelques cartes du jeu : au premier plan des projets communs, derrière, des missions secrètes.J’oublie les cases en friche, les toits sur les bâtiments, et les stratagèmes, puissants mais limités en nombre.
Le bonheur ludique se cache dans les détails.
Tout ce qui précède aurait suffi à faire de Petits Peuples un bon jeu. Mais quelques petits détails supplémentaires insufflent une vraie âme à nos amis des petits peuples. Les règles commencent ainsi par quatre nouvelles qui vous présentent chacun des peuples avec leurs espoirs, leur rancunes et leurs buts. Dans la même veine, que dire des étages de bâtiments, qui sont de forme et de gravure différentes selon leur couleur. Ce qui permet de rendre le jeu accessible à tous ceux et celles qui ont des problèmes pour distinguer les couleurs (daltoniens et autres) mais aussi de nous enchanter avec ces motifs
variés.
Enfin, il y a Frida la torgrue. Qui sait ce que serait devenu l’intérêt de ce jeu sans cette belle histoire d’amitié avec Malman l’ingénieur Mécass ?
Je vous ai déjà dit que j'avais craqué pour Frida ?La où certains auraient pu se contenter d’un bête pion indiquant la prochaine zone où construire, la torgrue vous plonge encore plus dans l’ambiance du jeu.
Et pour quelques détails de plus.
Petits Peuples est un jeu de Nathalie et Rémi Saunier, édité par Bombyx et illustré par Maxime Morin. Les sculpteurs de la torgrue et des étages de bâtiments sont respectivement Arnaud Boudoiron et Aragorn Marks.
Vous le trouverez dans toutes les bonnes boutiques début novembre 2021, pour un prix de 49,90€. On y joue de 2 à 4 joueurs, pour des parties d’une heure environ.
Conseillé plus que vivement à celles et ceux qui aiment les jeux rapides, l’interaction autour de la table, les promesses non tenues, la mauvaise foi, les retournements de situation, les éclats de rire et les jurons (faussement) offusqués.
On pourra le déconseiller aux plus susceptibles.
Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille vivement de regarder le papotage que nous avons tourné avec les auteurs du jeu.
Vous pouvez reprendre vos ludiques activités, je crois que j’ai une torgrue à peindre !