Cannes, rien que d’y penser, ça nous donne la pêche ! On vous a concocté un numéro pas laid, dont la couverture est égayée par le festival de couleurs d’Evolution et où, comme d’habitude, sont tapis (rouges) des chroniques et articles de qualité qui n’attendent que de bondir à vos yeux. Vous pourrez bien sûr vous le procurer sur le stand de Plato (04.12). Nos rédacteurs arpenteront les allées avec leur T-shirt rouge, n’hésitez pas à les saluer si vous les Croisette. En attendant, vous pouvez d’ores et déjà commander ce numéro plein aux as.
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La sélection As d’Or 2017
Cette année encore, j’ai participé au jury de l’As d’Or pour sélectionner, parmi les quelque 300 jeux sortis en français depuis l’édition précédente, une dizaine de titres qui se distinguent particulièrement et, parmi eux, trois élus s’adressant à des publics différents. Petit point sur la sélection 2017.
Ôz Editions
Ôz Editions est la continuité — sans l’être tout à fait — d’IF Association. Pour rappel, IF Association, c’était un projet hors norme, monté par quelques amis suisses pour se lancer dans le monde de l’édition de jeux sans quitter leurs emplois respectifs. Il s’agissait d’une association à but non lucratif qui reversait ses bénéfices à une œuvre caritative.
Horreur à Arkham JCE
Après le succès mitigé de Mythos, un jeu de cartes à collectionner (JCC) sorti chez Chaosium en 1996, Fantasy Flight Games décide, en 2004, de proposer également un JCC inspiré de l’univers de Lovecraft. L’appel de Cthulhu, qui, quatre ans plus tard, se transformera en un jeu de cartes évolutif (JCE) chez Edge, connaît un certain engouement avant de poursuivre sa route loin du circuit francophone.
La grande muraille
Paru en 2011, Troy, la première version de ce casse-tête, n’avait pas été le meilleur succès de la gamme des Smart Games. Reformaté, pourvu d’une vingtaine de niveaux en plus, le jeu ressort sous le nom de Forteresse. Ainsi, 80 défis invitent à sécuriser, entre des murailles composées de quatre pièces de formes biscornues, des soldats bleus et – nouveauté – un donjon formé de deux tours, tout en isolant les troupes rouges à l’extérieur de l’enceinte.
Agricola
Le marché du jeu s’étend vers l’avant, par bonds successifs, des innovations saluées par le jury du Festival de Cannes (des jeux experts passés par Kickstarter, Unlock qui s’inspire des escape rooms, Kingdomino et Codenames qui dynamitent les classiques, Imagine qui joue sur de nouvelles matières, etc.). Mais il s’étend aussi de plus en plus vers l’arrière, avec un cycle commémoratif qui, s’il n’est pas nouveau, va s’accentuant.
Évolution d’Evolution
Rarement un jeu aura tant évolué entre sa première version et celle qui est aujourd’hui proposée aux joueurs. Cela fait d’autant plus sourire quand on considère la thématique même de ce titre. Pour comprendre ce qu’est Evolution aujourd’hui, il faut replonger dans le passé.
Bien débuter à Evolution
Evolution est un jeu exigeant, avec une longue courbe d’apprentissage. Pour ne pas se faire croquer lors de la première partie, voici quelques conseils qui permettent de bien débuter dans cette jungle hostile dans laquelle il faut, avant tout, s’en mettre plein la panse.
Philippe Nouhra, responsable & fondateur de Funforge
Depuis quelques mois, le petit logo à la tête enflammée ne se contente plus d’orner uniquement les productions de Funforge développées en interne. Il s’affiche également sur les versions francophones de titres au succès plus que mérité : Patchwork, Isle of Skye, qui s’est vu remettre le Kennerspiel 2016, Agricola et désormais Evolution… On a déjà vu des choix bien moins inspirés. En parallèle des partenariats contractés avec certains éditeurs étrangers, Funforge annonçait en février dernier la création de sa structure d’autodistribution ; l’occasion de faire le point sur leur gamme et leurs activités.
Brain Games
Créée en 2004, Brain Games est une société dont l’objectif initial était de traduire, importer et distribuer les jeux de société modernes en Lettonie, alors territoire vierge de toute influence ludique autre que celle des grands classiques. Et puis, de fil en aiguille, l’éditeur baltique s’est lancé dans la grande aventure qu’est la publication de titres originaux, titres dont la qualité n’a rien à envier à celle des standards européens. Edgars Zakis, chef de projet chez Brain Games, a accepté de répondre à nos questions.
Bien débuter à Orléans
Aborder de manière raisonnée les petites routes qui parsèment la campagne orléanaise peut nécessiter un peu d’accompagnement. Car même s’il semble de prime abord touffu, le jeu est en fait pourvu de lignes stratégiques claires et d’équilibres tout à fait passionnants.
Chad Jensen
La couverture consacrée à Evolution amène tout naturellement à se rappeler qu’un jour Dominant species fut l’un des premiers à rendre « tendance » la terrible vie des insectes d’il y a 90 000 ans. Son auteur, Chad Jensen, y traite de la question de l’évolution des espèces à la manière d’une impitoyable guerre de tranchées se tenant sur un plateau à gros hexagones. Quelques années auparavant, le même mettait en scène les batailles d’infanterie de la Seconde Guerre mondiale comme devant rester en permanence rapides, imprévisibles et fun, avec des pions Unité évoluant telles des fourmis affolées sur un… plateau à gros hexagones.
Matagot Kids
Ah, les enfants ! Qu’il est agréable, en tant que parent joueur, de les voir choyés par les éditeurs de jeux ! Joie de pouvoir partager un bon moment et leur transmettre la fibre ludique ? Plaisir de voir son enfant comme un joueur potentiel en devenir ? Les deux sans hésitation ! Matagot propose aujourd’hui une petite dizaine de titres à l’attention de nos têtes blondes. Quelques mois après une deuxième vague de sorties, Stefan Brunelle, directeur Communication et événements / marketing chez la célèbre marque au chat, revient sur ce projet.
Histoire vraie
Quel est le temps nécessaire pour transformer un citoyen lambda en joueur élitiste ? Si je me réfère à mon cas personnel, qui est finalement celui que je connais le mieux, la réponse est dix ans, à la louche. Une décennie pour tomber dans le jeu dit « moderne », l’aimer passionnément, conjuguer cette passion et celle de l’écriture au sein du magazine que vous tenez fébrilement dans vos mains, et surtout prendre conscience de ce que j’imaginais être un élèvement de l’âme au-dessus de la masse grouillante des non-initiés, plus occupés à regarder le sol de leur vulgaire Monopoly plutôt qu’à se tourner vers les cieux d’un Terra mystica. Oui, écrire pour Plato peut faire enfler les chevilles, à défaut du portefeuille.
MeepleRules, traducteurs ludiques
Si le marché français ludique se porte bien, les localisations de titres étrangers sont toujours nombreuses. De par leurs compétences, deux joueurs, Jean-Baptiste Ramond et Julien Dubots, se sont spécialisés dans la traduction de règles et de matériel de jeux, et ont fondé MeepleRules.fr. Depuis quatre ans, ils ont traduit un bon nombre de titres qui ont connu un joli succès par chez nous, des plus anciens comme Space alert, Smash up ou Dungeon petz aux plus récents comme Through the ages 2e édition, Alchimistes, tous édités par Iello, Dead of winter : la nuit la plus longue édité par Filosofia, Mage knight et Quarriors chez Intrafin ou encore Evolution de Funforge.
Liste des jeux chroniqués
- Bubblee pop (Bankiiz Éditions)
- Dokmus (Lautapelit.fi)
- Evolution (Funforge)
- Flip Hop (Azao Games)
- Fuji flush (Edge)
- Hein ? (Tiki Éditions)
- Honshu (Lautapelit.fi)
- Ice cool (Brain Games)
- Meduris (Haba)
- Mmm! (Matagot)
- Orléans (Matagot)
- Orléans: invasion (Matagot)
- Piratissimo (Matagot)
- Raise your goblets (Horrible Games)
- Sauvons les contes de fées (Matagot)
- Sherlock 13 (Board M Factory)
- Super dungeon explore (Edge)
- Triomonsters (Djeco)
- Vroom vroom (Blue Orange)
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