Quartermaster, en jeu très épuré, vous permet de revivre la deuxième guerre mondiale en moins de deux heures. Deux camps s’affronteront donc avec la possibilité de jouer jusqu’à 3 dans chaque équipe.
Pour la version française, Asyncron avait proposé, il y a un an, une campagne de financement participative qui avait bien fonctionné et qui s’était terminé à 200%. Le jeu de Ian Brody arrive donc en français cette semaine après avoir bien tourné pendant le festival des jeux à Cannes.
Le Docteur Mops vous avait expliqué la teneur du jeu ici-même et vous pouvez retrouver les TTTV pour le voir tourner devant vos yeux.
VF, better box than ever…
Mais, après discussion avec Olivier et Maximilien, force est de constater que nous pourrions presque “cocoricoter” sur notre version française. En effet, les différences avec la première édition sont notables et le travail éditorial d’Asyncron pour améliorer la donne ludique est réel.
Premièrement, toutes les corrections et modifications des règles apportées depuis l’édition américaine sont ici intégrées dans les règles de cette édition française. Comme ce n’est pas toujours le cas sur les localisations, c’est toujours un point positif dont nous aurions tort de nous priver.
Comme annoncé, en plus d’une partie qui se terminerait au vingtième tour, il peut se produire une condition de mort subite. Si votre équipe totalise 30 points de victoire ou plus de différence avec le camp adverse, il y a alors victoire par mort subite. Ce qui n’était qu’une variante rejoint là les règles de base tellement la pression rapide de l’Axe peut en profiter et met une pression salutaire sur le début de partie.
Ensuite, grâce à la campagne Ulule, plusieurs éléments se sont vus ajoutés : L’extension Aéronavale est directement présente dans la boite et vous permettra de déployer vos avions sur la carte. Ces derniers vous permettront de protéger vos armées ou flottes afin de ne pas perdre le momentum de vos cartes ou même de renforcer l’effet de vos attaques terrestres si l’adversaire utilise ses avions pour se défendre. Cependant, une escadre ne devra pas être séparée de votre armée sous peine de disparaître… à court de carburant, sans doute !
Enfin, un casier de rangement est inclu, permettant de ranger les cartes, même “sleevées” (protection plastique) et 6 fiches de jeu vous présente les nations jouées dans Quartermaster, ce qui vous permettra de vous plonger dans l’histoire mais aussi de connaître les points forts et faiblesses de ces dernières. De quoi accélérer vos premières parties !
Il y en a quelques grenades de plus, je vous les laisse ?
Le plateau, dont les couleurs et frontières ont été revues pour l’occasion, est un peu plus grand que sur la version américaine et la piste de score est intégrée à la carte. D’ailleurs, puisque le différentiel de points de victoire est une condition de fin de partie, des nouveaux pions sont proposés afin de mieux visualiser où chaque camp se situe.
Cette visualisation, importante pour que les joueurs sachent s’ils sont sur la corde raide, s’ils doivent miser tout dans l’effort de guerre, tant la gestion des cartes est importante, est encore améliorée par des marqueurs Contrôle qui permettent de voir immédiatement où sont les zones à Point de Victoire contrôlées par telle ou telle nation.
Enfin, 3 cartes supplémentaires de soutien ont été ajoutées. Les Torpille G7E LUT pour le camp de l’Axe et particulièrement pour l’Allemagne. Pappy Boyington rejoint, lui, les Etats-Unis alors que, à notre grand étonnement, la Ligne Maginot rejoint le deck de la Grande-Bretagne… voilà peut-être l’explication à son contournement par les allemands, en fait ?
Si vous êtes de ceux qui attendent la version Ulule, il y aura bien sûr, en exclusivité, 3 cartes spéciales qui permettent de mettre en place trois règles, chacune au choix des joueurs pour encore plus de “rejouabilité”. Après, il suffit que vous connaissiez ses règles pour les incorporiez à vos parties… vous n’aurez juste pas les cartes pour les… concrétiser !
- Une armée marche avec son estomac…
- … t’as pas un sandwich ?
Napoléon et Chifoumi, devisant gaiement avant la bataille !
À mon commandement… en joue !
Quartermaster est un jeu à l’élégance certaine. Réussir à faire vivre en “condensé” en quelques sortes ce conflit militaire dans un temps relativement restreint, et surtout avec des mécanismes simples permettant des réflexions et des stratégies profondes.
Le fait de le jouer à deux (contrôlant donc chacun trois nations) ou à six en équipe (chacun contrôlant donc une nation) change également les données de la partie et si celle-ci est un peu plus longue, à vous les joies des discussions tactiques, des surprises quant à la façon de jouer de vos “présumés” co-équipiers, pour le meilleur ou pour le pire, mais toujours pour d’assez grand souvenirs de jeu.
Bien que Quartermaster se mérite un peu, le jeu de Ian Brody peut se poser sans rougir à côté de Fief, bien que n’étant pas dans la même gamme, parce qu’il donne à vivre, pour peu que vous y soyez sensibles, de ses parties qu’on aime à refaire autour d’une bière (ou d’une tisane, fonction de l’âge et de l’heure) après la fin.
Maintenant, il ne reste plus qu’à patienter pour que l’extension Alternates Histories rejoingne nos contrées sans trop tarder pour compléter un jeu qui, outre-atlantique, a déjà été nommé deux fois pour les prix du Golden Geek et de International Gamers Awards