Il n’est pas impossible que vous ayez entendu parler de Kingdomino… ou plutôt serait-il possible que vous n’en ayez pas entendu parler ? Sérieusement ? Allez, mon royaume pour un jeu ! Kingdomino, édité chez Blue Orange, a été nommé lors de l’As d’Or - Jeu de l’année pour obtenir in fine la consécration avec le Spiel des Jahres, le prix du jeu de l’année en Allemagne qui résonne au-delà des frontières germanophones… Et cette remise de prix a été un moment d’une émotion certaine pour Bruno Cathala, son auteur et un des auteurs préférés des joueurs, comme il nous la raconte lui-même en nos colonnes.
Blue Orange croit très fort dans le potentiel de cette boite de jeu et dés avant même le Spiel. Pour preuve, les goodies rigolos à chasser, jusqu'à cet été avec le château de sable... ou encore la version géante qui, en nombre limité pour animer le jeu sur les festivals, se retrouvera prochainement en deux fois plus grand pour les aimants qui ne comptent pas... ou les ludothèques et autres associations ludiques, qui, elles, comptent !
Et puis, il y a, en même temps que les yeux dans les jeux du Bruno des Montages, cette image d'un King qui couine... comme une Dragking... The Version Queensize : Queendomino ! Votre majesté, vous permettez ? Même si vos secrets ont été dévoilés ici ou là lors de parties sur des festivals et autres événements, permettez que je vous honorasse de ces quelques lignes.
Let me be a Domino Queen
Queendomino, c'est toujours du Kingdomino mais à la sauce piquante.. de celle que les enfants veulent goûter mais juste sur le bout du doigt. Et si l'âge minimum n'a pas changé d'un iota et reste à 8 ans, la durée indicative passe de 15 à 25 minutes... Riez, bande de moules, comme disait mon prof de sport, Monsieur Mégot, il n'empêche que ça indique tout, cette durée indicative.
Et si ça ne suffisait pas, le contenu de la boite l'est tout autant, indicative : Nous voilà à ajouter un plateau "bâtisseur" au centre de la table, sur lequel s'installe 32 tuiles "bâtiment" ainsi que la Reine d'un côté et le Dragon de l'autre. Et si ce n'était que ça... maintenant les joueurs démarre avec leur castel, mais aussi 7 pièces... Et un Chevalier... Et sans compter les tours placées en réserve... Non mais c'est quoi ça ? C'est Caylus Domino ou quoi ?
Heureusement, les pulsations cardiaques redescendent lorsque les premiers dominos sont piochés, triés par ordre croissant et que les rois prennent place, un sur chacun de ces derniers... la volupté de la zen attitude commence à poindre lorsque chacun récupère sa première tuile, replaçant le roi sur la colonne de dominos suivants, ce qui détermine à la fois ce que nous placerons au prochain tour mais également dans quel ordre nous jouerons... Bref : Kingdomino.
C'est ensuite que les Chevaliers entrent en lice, vous rapportant les fruits de l'impôt. Sur le domino que vous venez d'adjoindre à votre royaume, plaçant le chevalier gris sur un des deux cases (ou deux sur chacune des deux nouvelles cases), vous récupérez une pièce par case du domaine dans lequel il est placé. Largement de quoi renflouer les caisses du royaume.
... Mais... mais... attendez !! Que sont donc ces tuiles rouges ? Un nouveau terrain ?... un terrain à construire d'ailleurs, visiblement... Et bien voilà, votre royaume, dorénavant, au lieu de n'être que nature avec les blés, forêts, lacs, prairies, marais et montagnes verra en plus s'ériger orgueilleuses cités et bâtiments prestigieux. En fin de partie, le domaine des villes score de façon identique : nombre de case du domaine x nombre de couronnes dans ce domaine.
Mais lorsque vous avez chez vous au moins une case ville encore en chantier, vous pourrez y construire à votre tour un des bâtiments encore disponible parmi les 6 proposés à chaque tour. Ces derniers peuvent vous rapporter moult points de victoire (conditionnés ou non), d'éventuels effets en cours de partie, voir quelques chevaliers supplémentaires et même des tours de défense. Le joueur qui en possède le plus rassure grandement la reine qui s'en vient en visite en vos contrées, vous octroyant une réduction substantielle d'une pièce pour chacune de vos constructions. De plus, et ce n'est pas rien non plus, en fin de partie, elle s'installera dans un de vos domaines pour une couronne supplémentaire. Bigre, voilà qui devrait lancer la chasse royale !
Enfin, avant que de terminer votre tour en plaçant votre roi sur la tuile de votre choix pour le tour suivant, vous aurez, si vous n'avez pas la Reine à la maison (ça l'effraierait, vous comprenez), vous pouvez, pour 1 pièce, envoyer le Dragon détruire un des bâtiments... Ce qui engendre généralement la poussée du cri du Dragon par l'adversaire qui avait grandement besoin de ce dernier pour parfaire sa stratégie. Le Dragon, faut pas l'faire ch... suer, foi de Daenerys !
Dominerez-vous les dominos de la reine dominante ?
Se munissant du carnet de score, il est temps de faire les totaux. Les pièces restantes, par groupe de 3, vaudront un point. Puis viendra le tour des 6 terrains connus, puis des villes avant que d'enlever un à un les bâtiments qui scorent en fin de partie en fonction de leurs effets : 2 points par domaine du type concerné, 1 point par Tour ou 1 point par Chevalier... pour finir par les points "bruts" de certains bâtiments. Un total pour chaque joueur plus tard et vous avez votre gagnant avec le plus grand domaine en bris d'égalité.
Si Kingdomino a l'instantanéité pour lui, basé sur la compréhension partagée du principe des dominos et des twists ludiques du jeu parfaitement intégrés,Queendomino monte de quelques marches, passe un gap qui permet d'aller plus loin dans la réflexion, la stratégie conjointe à la frustration qu'entraînent les choix à faire. Les "râlouilleurs" de la "légèreté" première version, souvent persuadés de la supériorité d'un jeu avec 42 ressources et façons de scorer, trouveront bien davantage de grains à moudre, tout en permettant aux nouveaux explorateurs ludiques de passer au grand frère... ou plutôt à la grande soeur, ici, pour Queendomino : Tout se pèse, de la pièce à garder pour activer le Dragon aux bâtiments à attendre ou pas, des Chevaliers en réserve pour une trésorerie souple à la course aux Tours pour profiter de la Reine... tout ça sans oublier les choix et placement de tuiles et de Roi pour l'ordre du tour suivant. Et si dans Kingdomino, on surveille les tuiles sorties pour éventuellement éviter d'en laisser une trop intéressante à un adversaire, il faut, dans Queendomino, garder l'oeil partout : pièces et chevaliers, tours et bâtiments, tout ceci à la lumière de ce qu'ont ou font vos adversaires. Excellentissime !
Et c'est une boite à la royale et mitonnée au petit oignon car non-contente de proposer un nouveau jeu, les modes de jeu permettent de jouer avec la boite deKingdomino pour de vrais challenges stratégiques. Les dominos ne se mélangeront pas entre eux et il y aura toujours deux lignes de dominos, chacune venant d'une boite, en alternance. Vous pourrez ainsi jouez en 7 x 7 cases à 3 ou 4 joueurs... ou bien jouer en 5 x 5 classique mais à 5 ou 6 joueurs avec des lignes de 8 dominos pour garantir à la fois du choix pour le dernier joueur et le fait de voir passer tous les dominos.
Bref, sans aucun doute, une pépite et un Guillaume Approved sans hésitation... Et si vous souhaitez le découvrir, Bruno et la team Blue Orange nous rende visite demain à la TTTV, vous verrez sur pied... enfin, plutôt en tête couronnée ! :)
Note de la dernière minute : Monsieur Phal me le confirme... et le logo évolue : C'est un Tric Trac Approved en fait ! Félicitation à Bruno Cathala et à l'équipe de Blue Orange.
Ce prince a tout compris...