Il est beau mon jeu, il est beau ! Il serait inutile de le nier, pourtant que cache-t-il à l’intérieur ce Rapid’Jeu est là pour vous le faire découvrir.
On commence par le matériel
Avant même de jouer au jeu parlons du matériel qui est LE point fort d’Au service de sa majesté. Un style Steampunk fin, détaillé et surtout terriblement séduisant. Ajoutez à ceci des figurines, inutiles en termes de jeu, car ils auraient pu être remplacés par des jetons, mais qui en jettent malgré tout et ajoute du plaisir de jeu. Le design des personnages est dans la lignée de ce que nous propose habituellement Edge, c’est-à-dire de toute beauté. J’ai pu lire que le thème était plaqué, ce n’est pas faux, pour autant passer à côté aurait été fort dommage, même si cela rend le jeu moins fluide, plus imposant, ce qui n’est pas parfaitement logique au vu du style de jeu. Mais nous aurons l’occasion de revenir sur ce point.
Les règles maintenant
Chaque joueur va devoir réunir les 4 artefacts avant de quitter le Shadow market et de reporter la partie au passage. Pour cela vous devrez vous déplacer sur le plateau, acheter et vendre de l’éther (dispo en 4 couleurs), et faire tourner les fameux rouages. Ajoutez à ceci un Shadow Master, que vous pourrez soudoyer, des actions supplémentaires et sournoises, et vous obtenez un jeu de course et de parcours au rendu graphique superbe. Placement, commerce, majorité et réflexion seront donc au programme.
Ce que j’en pense
J’en pense du bien, oui oui, j’ai aimé jouer à Au service de sa majesté, les règles bien qu’assez denses se lisent plutôt bien, une petite aide de jeu aurait été un plus, mais qu’importe. Pourtant, le jeu peut sembler trainer quelque peu en longueur, et les tours se ressembleront pas mal, la faute à un thème fort joli, mais pas forcément adapté pour aider la logique du jeu, qui reste assez abstraite. Fort heureusement, les agents viendront semer le désordre sur le plateau de jeu, rendant le tout bien plus tendu et retors. Seule la fonction du Shadow Master ne m’a pas réellement convaincu, pouvant devenir un point mort assez rapidement pour le joueur ayant le malheur de le posséder, et cela, malgré les bonus qu’il offre.
Et après ?
Au service de sa majesté est un jeu superbe, mais ses mécaniques restent assez abstraites et ce point fait que le thème n’aide pas les joueurs, et son matériel bien que superbe fait vite grimper le prix, même si une fois encore le travail sur le background est génial. Le jeu est plus gros qu’il n’y parait sur tous les points, et plonger à l’intérieur de celui-ci ne sera pas forcément aisé. Les situations semblent assez similaires d’une partie à une autre pour ne pas forcément revenir dessus régulièrement, et étant donné sa taille il ne sera pas facile de le proposer à des joueurs non initiés.
Au service de sa majesté est un très beau jeu, et possède des qualités ludiques intéressantes, mais certains points négatifs font que l’expérience n’est pas optimal, et transforme l’immersion en épreuve. Et peut-être qu’une édition plus modeste aurait mieux servi le jeu au final. Tout ceci est fort dommage, car le jeu avait un beau potentiel et reste parfaitement intéressant, mais la question est : arrivera-t-il à trouver son public et à se faire une place rien qu’avec son esthétisme ?