Tous les chemins mènent à Rome
Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Camille, pourtant romaine de naissance, n’est pas tellement contente contente dans cette pièce de Corneille car son père vient de tuer son amant et paf! On jette l’eau avec le bébé et c’est tout Rome qui prend.
Il faut dire qu’avec Rome ça ne rigole pas.
C’est en +1990 ap.J.C. que les joueurs peuvent en prendre conscience avec la publication de “The Republic of Rome” chez Avalon Hill et son pendant francophone “Res Publica Romana” chez Descartes.
Bien qu’étant déjà en âge de porter la toge à cette époque, je n’ai pas rencontré de foule pouce levée ayant terminé une partie complète de RPR (oui je sais mais c’est l’abréviation). Le jeu étant assez touffu et surtout très novateur il commençait par vous surprendre par son absence de plateau.
On cherchait partout le plan de Rome. Rien !
Pourtant, “Res Publica” était sur toute les langues. Son système de jeu était d’une innovation incroyable. On peut dire que c’est le premier jeu coopératif.
Autant vous dire que ses mécanismes ont été réutilisé bien des fois.
Ce jeu est un mythe et il est particulièrement immersif par son ambiance de politique sans foi mais pas sans loi.
La coopération ! Si tous les hommes de bonne volonté et patati et patata ! Fuyez âmes sensibles ! Ici la coopération se résume à devoir se soutenir sous peine de disparaitre mais n’imaginez pas qu’une fois sorti d’affaire, tout le monde va se partager le magot.
Tout le bonheur de ce jeu c’est de collaborer pour préserver Rome qui ne va pas très bien, il y a des tas de barbares qui se massent aux frontières, le peuple a perdu le sens de l’esclavage et de l’obéissance et se met en boule pour la moindre famine venue.
Un seul homme, un seul sénateur, une seule famille ne peuvent venir à bout de cela.
Il faudra donc parfois sacrifier l’heure des bains et des orgies pour aller à la guerre, organiser des jeux, se faire élire, toucher les impôts,… Rome ! Quel boulot !
Un truc chouette c’est que quand vous arrivez à redresser une situation difficile, vous devenez un héros. Et un héros est populaire et écouté. C’est à dire en bonne position pour botter les fesses des concurrents.
Parce que voyez-vous les gens sont jaloux. Dés que vous devenez plus riche et plus puissant, ils le veulent aussi. Quel manque d’originalité…
La seule solution est donc de se faire élire Consul à vie. Hop! Tranquille jusqu’au bout. Ou… Ne pouvant faire entendre raison, prendre quelques potes un peu costauds et leur fiche sur la figure en prenant Rome par les armes et hop! Tranquille.
Soyez quand même prévenu que cette merveille des merveilles indispensable dans toute bonne ludothèque idéale ne se laisse pas apprivoiser par le premier venu.
Il faut un peu d’expérience pour dompter la bête et un peu de temps pour une partie parce que Rome ne s’est pas faite en un jour.
“Res Publica Romana” est la version française du nouveau “Republic of Rome” publié chez Valley Games et sorti au dernier salon d’Essen.
Les règles ont été revisité pour conserver l’esprit initial du jeu tout en évitant les imprécisions et les flous des premières versions.
Allez ! C’est malin ! Ça m’a donné envie…
“Res Publica Romana”
Un jeu de Richard Berthold, Robert Haines & Don Greenwood
Publié chez Edge
Distribué par Millennium
Pour 1 à 6 consuls d’au moins 14 ans
Dispo dans pas longtemps
“Horace” de Corneille