« Samurai Spirit »… Voilà un nom qui résonne comme un sombre cocktail pris dans un bar Tokyoïte en attendant la fin de la pluie. Mais c’est surtout le nom du prochain jeu de monsieur Antoine Bauza qui est à paraître pour la fin 2014. Le jeu sera présenté en quantité restreinte lors du salon de la Gencon 2014 aux USA puis en Europe pour celui d’Essen en Allemagne. Il devrait ensuite rejoindre les boutiques dans la foulée.
« Samurai Spirit » s’inspire librement mais fermement de Schichinin no samurai, le film de Akira Kurosawa, plus connu par ici sous le nom Les sept samurais (1954). Nous connaissons bien aujourd’hui le goût d’Antoine Bauza pour la culture japonaise et c’est aussi tant mieux pour nous autres.
Nous sommes en 1586 à l’époque Sengoku et le Japon est ravagé par les guerres civiles. Un petit village prêt à être pillé, a la folle idée d’engager des samurais. En effet ceux-ci ne travaillent généralement que pour un seigneur et une étrange liaison nait entre les guerriers et les paysans.
Le jeu se jouera donc de 1 à 7 et sera un pur coopératif où les joueurs se couleront dans les rôles des samurais (plus magiques dans le jeu que dans le film) pour défendre le village des attaques des brigands. Attention, qu’un seul périsse et tout le monde perd !
Chaque joueur va donc recevoir une fiche de jeu qui résume son samurai. On pourra se plier au hasard ou choisir en bonne entente son personnage. Chacun d’eux possède un pouvoir particulier.
On trouvera sur cette fiche la piste de score correspondant au combat ainsi que la valeur qui va activer le Kiai du perso (pouvoir) ainsi que les éléments du Village qu’il est chargé de protéger.
Un plateau de jeu général représente le village avec ses jetons Ferme, Barricades et Famille.
Les Brigands sont, pour leur part, représentés par des cartes : 52 pillards de valeurs de 1 à 4, puis 7 lieutenants de valeur 5 et 7 chefs de valeur 6. Ces derniers ne seront introduits que dans les attaques ultérieures.
Quand vient notre tour de jouer nous réalisons deux choses. La première est de prendre en compte la pénalité de combat si elle existe. Cette pénalité est due aux troupes ennemies non contenues lors d’un précédent assaut et elles ont détruire (parfois) les éléments du Village. Une fois ceci fait, il est temps de passer à l’action.
Les actions sont de trois type mais à notre tour, nous n’en choisirons qu’une seule : Combattre, Soutenir ou Passer.
Pour combattre, on va révéler la prochaine carte Brigand que l’on choisira soit de placer à gauche de notre fiche pour défendre ou à droite pour combattre.
Si c’est un combat, on cumule toutes les valeurs des adversaires placés à droite pour obtenir le nouveau score de Combat de notre Samurai.
Soit cette valeur est inférieure au Kiai et le combat se poursuit (les brigands sont repoussés), soit cette valeur est identique au score de Kiai et le pouvoir est activé, sit elle dépasse se score et le pauvre samurai est submergé et une barricade est détruite.
Un carte placée en défense est un risque car si cela peut avantager temporairement le samurai, le village risque d’en pâtir.
Soutenir est une option qui permet d’aider les autres samurais. Le samurai qui soutient va faire bénéficier de son pouvoir mais pendant ce temps un brigand va réussir à s’infiltrer dans le village. Cela peut être très utile mais la tension va encore monter.
Enfin, un joueur peut décider de passer. La manche est alors terminée pour lui.
Quand tous les joueurs ont passé où que la dernière carte Brigand est piochée, la manche prend fin. On regarde alors les positions des samurais qui peuvent parfois recevoir des blessures, les brigands qui démolissent des pans de village et ceux qui ont réussi à s’infiltrer. On est très vite submergé !
À la fin de chaque manche, il doit rester au moins une Ferme et une Famille sinon tout le monde perd. Lors de la manche 2, les Lieutenants sont introduits puis les Chefs à la troisième.
Normalement tout le monde gagne si une Famille et une Ferme sont toujours présentent en fin de troisième manche. Les joueurs peuvent alors évaluer leur partie en fonction des Fermes restantes, des Familles sauvées et des Samurais blessés. Ce score sera modulé en fonction de la difficulté choisie en début de partie : de Facile à Héroïque.
Ces difficultés vont modifier, en fonction du nombre de participants, le nombre d’éléments dans le village, le nombre d’assaillants, les malus infligés par ceux-ci.
Dans sa version à deux, le jeu permet aux deux valeureux héros d’utiliser les pouvoirs des autres mais à usage unique.
La variante en solo permet de jouer de 1 à 3 samurais seul avec les mêmes règles de soutien que la version duo.
Nous ne vous détaillerons pas ici l’ensemble des pouvoirs des personnages ni les différents malus donnés par les méchants brigands. Sachez néanmoins que les samurais peuvent mourir. Avant cela, une fois vraiment blessé, il dévoileront un nouveau pan de leur personnalité : la force de la bête ! On retourne alors la fiche de son perso pour découvrir sa version héroïque bestiale. Ooooh ! Elle est mieux ! Oui mais… encore une blessure et vous êtes mort. Vous et toute la partie. Alors ça vaut le coup ou pas ?
Pour avoir joué sur une version prototype, sachez que le jeu est vraiment très méchant. Pas la peine d’essayer autre chose que le mode Facile pour sa première partie. Sous des dehors de jeu de cartes gentillet, « Samurai Spirit » est un vrai jeu de gestion assez technique. Il ne sera pas rare de perdre ses premières parties avant d’évaluer correctement la pression.
Allez, on vous montre ça dans une prochaine Tric Trac TV ? Nous espérons !
Samurai Spirit
Un jeu de Antoine Bauza
Illustré par Víctor Pérez Corbella
Publié par Funforge
1 à 7 joueurs
A partir de 10 ans
Langue de la règle: Française
Durée: 30 minutes
Prix: 20,00 €