Jeux DE société... Jouer EN société... Postulat de départ donc : le jeu est une activité partagée, dans la majeure partie de sa réalité ! Et en dehors de quelques "psychopathes" qui ne considèrent les autres joueurs que comme des "intelligences artificielles animées" à battre, voir abattre, ou des jeux solos dont la demande, réelle, n'est plus à prouver, nous jouons à nos jeux favoris avec d'autres individus de la catégorie "humain".
Crédit Photo : Orléans Joue
Pourtant, l'habitude et le confort "d'usage" nous font pratiquer notre passion ludique avec "notre groupe de potes", "nos amis et familles", "les gens de la ludothèque ou du club de jeux"... Et pas si souvent que ça avec des parfaits inconnus... À l'exception peut-être de quelques parties en festivals ou autres évènements du même genre. Et à voir les "écharpages" sur les réseaux sociaux sur "Ce jeu pourri, comment pouvez-vous l'apprécier ?" et autres "Je ne comprends pas qu'on puisse éditer une telle bouse", on se demande si l'aspect ludique, social et bienveillant du jeu est bien compris ou bien partagé ! D'un autre côté, le matériau de base d'un jeu de société ne se résume absolument pas aux cartes, dés et autres éléments qui garnissent nos chères boites ! Pas du tout ! Le matériau de base d'un jeu de société, c'est justement le joueur... et même, les joueurs... Ces humains aux actions, réactions et contradictions... typiquement humaines !
Et alors vint Sneaky Cards. Et lorsqu'un jeu propose de mettre de la bienveillance, du "feel good game" comme on dit quand on est "jeune cadre dynamique, bobo et branché", lorsque Cocktail Games nous propose, après deux ans de travail, la version française du jeu qui a marqué le continent américain et qui permet de faire des rencontres, vivres des situations étonnantes dans notre passion ludique commune tout autant que franchir quelques barrières sociétales et culturelles, on ne peut qu'applaudir des deux mains... si elles ne sont pas déjà occupées à gagner une partie de Chifoumi pour placer une première carte de défi (cf notre papotache, ci-dessous)
En résumé, Sneaky Cards, c'est un paquet où chacune des 54 cartes est un défi à réaliser. 6 catégories vous demanderons de vous surpasser, de surprendre, de partager, d'expérimenter ou d'imaginer, mais toujours en allant à la rencontre de l'Autre, de cet étrange être si semblable et pourtant si différent !
L'objectif est simple : Dispenser de la bonne humeur en vous débarrassant de vos cartes. Pour ce faire, il faut réussir le défi de la carte, transmise à son issu, pour que cet alter ego-ludio devienne potentiellement lui-aussi dispensateur de "good feeling". Et ces défis sont à faire non pas autour d'une table mais un peu tout le temps, au cours de la vie quotidienne, en restant toujours à l'affût !
Et la deuxième partie du jeu, suite à ces réussites, est de suivre la carte sur l'application gratuite idoine. Ainsi voir si cette carte laissée sur un monument a trouvé "preneur" et s'en est allée voyager sous d'autres cieux... où combien de cafés seront offerts à des inconnus (les cafetiers vont adorer ce jeu...)
Alors, tu joues ou quoi ?
Maintenant, la grande question pour un jeu un peu hors-norme comme Sneaky Cards est de voir si nous allons "jouer le jeu".
Pour cela, il y a un premier intérêt, immédiat : Celui de ressentir ce petit truc, à l'intérieur de soi, lorsqu'on réussit un truc, lorsqu'on fait quelque chose d'un peu fou mais positif, à priori, pour le genre humain. Il faut bien sûr être ouvert à ce genre de proposition, mais lorsque c'est le cas, ça fait du bien quoi qu'il en soit... même s'il peut paraitre étrange d'avoir à "acheter un produit commercial" pour "s'engager" à distribuer de la bonne humeur autour de soi.
De l'achievement pour des ninjas accomplis !
L'intérêt suivant, la "carotte supplémentaire", est de suivre ses cartes et voir évoluer le chemin qu'elles feront, les villes, voir les pays, qu'elles traverseront. Là encore, il y a une part active non-négligeable à envisager... celle de la personne qui reçoit la carte. Il faut qu'elle télécharge l'application, éventuellement pour une seule carte récupérée, la scanne puis rejoue le défi pour ne pas briser la chaîne... pour renforcer et développer cet intérêt. Pour quelqu'un qui, au départ, n'avait peut-être rien demandé, est-ce déjà... trop demander ?
Celle-là, sincère... les doigts dans l'nez !
C'est ainsi que, cahin-caha, nous nous retrouvons presque dans le cadre d'une expérimentation sociologique à grande échelle permettant de s'interroger sur la motivation de nos actions et comportements par rapport aux jeux de société : Jouons-nous pour nous détendre ? Pour gagner ? Pour rencontrer d'autres personnes ? Pour partager ? Pour "finir" le jeu ? Pour pouvoir ensuite écrire sur les réseaux sociaux que "ça, c'est fait !" ? Pourquoi faire tout ça ? Qu'est-ce qui nous motive réellement ?
Sneaky Cards sera-t-il le "Un Monde Meilleur" du jeu de société, même si dans le film de Mimi Leder, l'entraide était forte mais auprès de 3 personnes seulement, là où, dans Sneaky Cards, la rencontre et la bonne humeur apportée sont plus légères mais auprès de 54 personnes potentiellement ?
Quoiqu'il en soit de son destin ludique, Sneaky Cards mérite d'être, tout autant qu'il méritait d'être tenté pour la proposition particulière qu'il apporte ! Et une fois encore, bien que ça leur fasse certainement une belle jambe, félicitation à Cocktail Games pour l'avoir fait !
► Le site pour enregistrer et traquer les cartes !
"sicela wamukele leli khadi bese uyidlulisa"
à votre service !