Cette année, durant le Festival des Jeux de Cannes, les éditeurs vont exposés un paquet de nouveautés qui ne seront pas tout à fait encore sur les étals. Parmi ces « previews », il y a « Sultaniya » de Charles Chevallier chez Bombyx. Et chez Tric Trac, nous avons eu la chance d’y jouer en avant première de l’avant-première. Du coup nous pouvons vous en dire un peu plus.
La ville aux 1001 palais… Qu’il faut construire !
Avec « Sultaniya », Bombyx nous propose un jeu familial +, format très tendance actuellement. De ces jeux qui peuvent être abordés par un public pas forcément spécialiste de la chose ludique, qui va se laisser séduire par une mécanique limpide, évidente et qui vont révéler, au fur et à mesure des parties, des subtilités que les connaisseurs vont, eux, pouvoir déguster dès le départ.
La règle est simple, tellement que le jeu est accessible dès 8 ans. « Sultaniya » se pratique de 2 à 4 joueurs pour des parties qui feront autour de 45 minutes maximum. Je vous l’ai dit, du Familial +.
L’histoire
Charles Chevallier, grand féru d’Architecture et d’Arts s’il en est, nous propose de construire des palais. Nous voilà donc au XIIIe siècle en Perse. Comme toujours, les joueurs ont un égo assez important, est leur objectif va être de construire le plus beau palais de la ville de Sultaniya afin de montrer comment ils sont forts. On part donc avec un petit plateau personnel sur lequel nous allons poser des tuiles représentant des morceaux de palais. Des portes, des balcons, des jardins… Le tout sur 4 étages.
Chacun de ces plateaux est « unique », c’est-à-dire qu’il est à l’image d’un personnage possédant des caractéristiques qui lui sont propres. Chaque joueur sera donc un peu aiguillé dans sa stratégie, et ce qui va l’intéresser ne sera pas forcément ce que tel autre va vouloir. Mais, rassurez-vous, on a toujours un truc en commun avec un autre ce qui va forcément poser des soucis de stratégie à un moment ou à un autre.
Le tour de jeu
À son tour, un joueur a le choix de « Construire », « Faire Appel à un Djinn » ou « Passer son tour ». Simple. Efficace. Familial.
→ Construire
Il y a, au centre de la table, 4 piles de tuiles ranger par « étage ». Un joueur peut choisir une des 4 piles et dévoiler de 1 à 3 éléments, sachant qu’il ne peut y avoir plus de 3 éléments déjà « visibles ». Ensuite, le joueur va devoir choisir l’une des tuiles visibles parmi toutes celles retournées, même sur une autre pile que celle qu’il vient de dévoiler. La tuile prise doit être placée dans son espace de jeu en suivant les règles de pose. L’élément doit être adjacent à un élément déjà en place, sans faire de trou dans les étages, et il doit continuer les détails des tuiles concomitantes, sur le côté, en bas et en haut. Un jardin doit toucher un jardin par exemple. Les tuiles sont recto / verso, donc on peut les retourner pour trouver leur place…
Bien évidemment, le palais est limité, il ne dépassera pas 4 niveaux et ne s’étendra pas au-delà de son petit plateau… Une fois mise en place, une tuile ne pourra pas être bougée. Enfin, sauf avec un Djinn…
Les 4 figurines de Djinns.
→ Faire Appel à un Djinn.
En posant certaines tuiles dans votre palais, vous allez récupérer des pierres précieuses. À votre tour, au lieu de construire, vous pourrez dépenser vos Saphirs pour demander l’aide magique d’un Esprit. Il y en a 4 dans le jeu.
Pour 1 Saphir, vous faites intervenir le Djinn Bleu qui vous permet de virer les tuiles révélées d’un niveau et d’en remettre 3 nouvelles et d’en choisir une à construire. Cela permet de vous débloquer…
Pour 2 Saphirs, vous faites intervenir le Djinn Rouge qui permet de déplacer une tuile de votre palais d’un endroit à un autre. Cela permet de vous débloquer…
Toujours pour 2 Saphirs, vous faites intervenir le Djinn Vert qui vous permet de construire 2 fois dans votre tour. Cela permet de bien « enfumer » vos adversaires…
Pour 3 Saphirs, vous faites intervenir le Djinn Jaune qui vous permet de prendre une pile étage et d’aller chercher dedans la tuile que vous voulez pour la construire. Ce qui permet de bien bien « enfumer » vos adversaires…
Quand vous faites intervenir un Djinn, vous le prenez et le mettez devant vous. Ils vont ainsi circuler durant la partie et vous verrez plus loin que cela peut-être intéressant à la fin….
→ Passer son tour
Un joueur peut passer son tour, il ne fait rien puisqu’il passe. Enfin presque rien, il récupère tout de même 2 Saphirs, ce qui va lui permettre d’utiliser les Djinn…
Ok, mais comment je marque des points ?
Vous l’avez vu, jusque-là, tout est très simple. Je prends une tuile, je pose une tuile et je fais mon joli château. Familial. Mais c’est sans compter sur le petit + de Monsieur Charles, car vous n’allez pas prendre n’importe quoi. Non. Il va falloir « choisir ». Si faire coïncider les éléments que vous prenez est facile, prendre celui qui va vous amener vers la victoire, voire celui qui va empêcher un autre joueur d’y arriver demande un brin d’analyse.
Vous l’avez lu juste au-dessus, les plateaux des joueurs sont « personnalisés », chaque joueur a donc des affinités avec des éléments. Sinbad, par exemple, marquera 1 point par Tour présente dans son palais, il fera aussi 6 points par Minaret… Chaque plateau à 4 affinités, visible et fixe. En début de partie, pour apporter du piment, chaque joueur va piocher au hasard 2 autres affinités histoire de marquer des points de manière sournoise que les autres joueurs ne voient pas. Un truc que l’on révèlera à la fin, un peu comme des objectifs. Et vas-y que j’essaye d’avoir un maximum de Saphirs à la fin, et vas-y que je parque 2 points par Djinn que j’ai devant moi à la fin de la partie…Une variante Expert vous propose de jouer avec ces objectifs face visible…
Donc, vous l’avez compris, vous ne prendrez pas vos tuiles n’importe comment, d’autant que la présence des éléments est limitée, il n’y a pas des dizaines de portes, ni de Minarets… D’autant moins que le jeu est court…
Oui, mais comment je gagne ?
La partie prend fin quand un joueur construit sa 5è tuile de toits. Les autres vont pouvoir jouer un tour et paf, terminé. On révèle alors les objectifs, on compte les points et celui qui en a le plus est déclaré « Grand Mamamouchi ».
De la TT Tv
Pour vous faire une idée plus précise de tout cela, il y a la règle en ligne. Complète et illustrée. Mais nous avons aussi des Tric Trac TV. C’est beau le web. Bon, c’est sur prototype. Mais on voit déjà le beau travail effectué par Xavier Collette et Bombyx. Il n’y a pas, cet éditeur a la ligne éditoriale qui nous semble la plus en phase avec ce qui se fait de bien en ce moment. Tant au niveau ludique qu’esthétique. « Sultaniya » est propre, simple, mais pas que. Il offre de la profondeur pour peut que vous ayez les bons outils pour creuser, tout en étant très facile d’accès. Bon, je n’ai fait qu’une partie. C’est peu pour juger. Mais vous pourrez, si vous allez à Cannes, essayer la chose et vous faire votre opinion. Moi, j’ai bien aimé ma partie, mais c’est parce que je suis un peu fourbe et que l’opportunisme n’a pas de secret pour moi.
Si vous êtes un amateur de gestion pure et dure, un type qui ne jure que par Saint Wallace, ce n’est pas pour vous. N’essayez même pas. Vous couinerez parce que la tuile que vous voulez ne sort jamais. Par contre, si vous aimez « Alhambra », « Carcassonne » et tout ce genre de jeu, vous devriez y trouver votre compte.
Un jeu accessible, facile, mais si vous êtes fourbe, vil, forcément, vous en tirerez tout le sel…
« Sultaniya » devrait sortie en mars, ou un truc du genre, et devrait couter moins de 35€. De toute façon, l’éditeur nous préviendra. Du coup.
Note importante, il y a un mode Solo. Oui. Un truc avec un score à battre. Intéressant pour ceux qui n’ont pas d’amis.
► L’explication dans la Tric Trac TV, c’est par ici !
► La règle complète chez Bombyx, c’est par ici !
« Sultaniya »
Un jeu de Charles Chevallier
Illustré par Xavier Collette
Publié par Bombyx
2 à 4 joueurs
A partir de 8 ans
Langue des règles: France, Royaume-Unis
Durée: 40 minutes
Prix: 36 €