[Dominion][Gnomopolis][Orléans]
Voici mes premières impressions sur le jeu Gnomopolis (après 4 parties)…
Gnomopolis, tout droit venu du Brésil, est un jeu charmant de mug-building (ou de gnome-building ?) et d’optimisation au pays des gnomes. Bienvenue donc à Gnomopolis, la nouvelle capitale des gnomes!
Ces meeples gnomes ont d’ailleurs une forme originale et rigolote jamais utilisée auparavant (à ma connaissance…) : des petits bonhommes avec un chapeau en forme de fusée… peu importe en fait, personnellement je les trouve très mignons ! Et tout ce qui compte c’est la couleur de ces petits ouvriers (verts, marrons, jaunes, bleus, rouges et gris !!!) et si l’on va parvenir à leur trouver un logis en fin de partie !
Dans Gnomopolis on trouve également 4 belles tasses couleur pastel. Pas de sac, comme traditionnellement (comme dans Orléans par exemple, le meilleur des jeux de bag-building selon moi!), mais bien des tasses! Pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement parce qu’on ne fait pas que piocher au hasard nos gnomes pendant les parties. Parfois, on pourra les choisir, et du coup, avec des mugs c’est bien plus pratique et « lisible » qu’avec des sacs.
Comment y joue t-on ?
Dans Gnomopolis un joueur commence toujours son tour avec 3 gnomes. Pas un de plus.
Ensuite, en les plaçant sur divers emplacements (de son propre plateau de jeu ou alors sur une zone commune constituée de diverses cartes bâtiments) il pourra en récupérer d’autres qui iront progressivement compléter le pool (la zone des gnomes épuisés) qui, de façon classique, régénère la pioche disponible dans la tasse de chaque joueur. En fait dans Gnomopolis les gnomes sont à la fois des ouvriers et des ressources. De façon générale et résumée : avec 1 gnome on active une action, tandis qu’avec 2 gnomes on construit un bâtiment dans son quartier.
Les gnomes peuvent aussi être aidés ponctuellement par des Assistants mécaniciens (en quelque sorte des jokers utilisables quand bon vous semble). Grâce à ces jetons jokers, mais aussi grâce à l’action de certains parchemins et/ou certains bâtiments vous allez pouvoir enchaîner plusieurs actions et avoir bien plus de possibilités que vos 3 gnomes de début de tour pourraient le laisser penser !
A noter qu’un jeton de caravane Tatou permet d’aller éventuellement activer une zone sur le plateau d’un adversaire, au cas où….
Enfin 4 conseillers (chacun étant le maître d’une spécialité, comme le maître soldat par exemple) iront renforcer les uns et les autres par un système de majorité selon les familles de bâtiments construits. Une bonne observation permettra donc quelques coups de fin de partie astucieux !
Attention, cela peut même être une des clés de la victoire finale ! Car à chaque fois que vous recevez le renfort d’un maître conseiller vous remportez en même temps 1 pièce (et dans Gnomopolis, 1 pièce est un Point de victoire). De plus l’action activable par ce maître est selon moi assez puissante. Et enfin, les 2 pièces supplémentaires pour celui qui a le soutien d’un Conseiller en fin de partie peuvent faire basculer une partie…
En fin de partie chaque joueur va s’efforcer de scorer au maximum en peuplant les bâtiments de son quartier selon les besoins spécifiés sur la carte bâtiment. Trop de gnomes sans logis fixe et ce sera autant de points négatifs en fin de partie.
Clairement c’est en cela que Gnomopolis est un jeu à la fois original et très subtil. Certes c’est un jeu d’optimisation et de combo où l’on doit gérer au mieux ses meeples gnomes et leur spécialité. Mais il faut en même temps avoir en permanence en tête la fin de partie : à savoir que chaque nouvel habitant doit pouvoir être logé/employé…et ça c’est un beau casse tête !
Ajoutez à cela que les conditions de fin de partie (un joueur doit avoir construit 6 bâtiments OU toutes les pièces de la réserve ont été distribuées OU (mais cela me semble plus rare) il n’y a plus de gnome disponible dans la réserve commune en attente d’être recruté) arrivent assez vite quand même. N’espérez pas jouer tranquille pépère à Gnomopolis : c’est un sprint où chaque tour de jeu doit être bien pensé…
Je n’ai pas tenu les comptes exacts, mais en gros, à chacune de mes parties, il y a eu environ 10/12 tours de jeu.
En fait, vu que je suis un joueur assidu de Dominion (le père de tous les jeux de deck-building!), je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre ces 2 jeux. L’action du Conseiller militaire par exemple c’est équivalent au « +2 cartes ». L’action du parchemin correspondant au gnomejaune « marchand » c’est équivalent au « +2 pièces ». L’action du Bâtiment Atelier est très proche d’une carte comme « Agrandissement » où l’on défausse une carte pour en prendre une autre plus puissante et plus chère, etc….
Et bien entendu, je suis fan de toutes ces petites actions diverses et variées qui vont permettre à chacun d’améliorer son deck/mug comme il l’entend ! Mais attention, il y a une différence cruciale entre Gnomopolis et Dominion : là où dans Dominion il va y avoir peut être 30 ou 40 tours de jeu en fonction des parties, dans Gnomopolis cela va aller environ 4 fois plus vite !!!
Comme cela se fait de plus en plus dans les jeux modernes, les auteurs ont prévus une version solo à leur jeu. Je l’ai essayée et franchement je n’ai pas été conquis. Il n’y a pas de « bot » adversaire et comme la fin de partie est déclenchable plus ou moins rapidement par nous-mêmes, on ne sait pas trop à un moment donné s’il vaut mieux la déclencher ou non… Selon moi, le mode solo est à oublier ; jouez-y plutôt à 2, 3 ou 4 joueurs. Comme souvent, toutes ces configs tournent bien et à 2 joueurs c’est plus tactique, tandis qu’à 4 joueurs c’est un peu plus chaotique.
Gnomopolis est un jeu magnifique, dynamique et tendu. Assez simple et rapide et donc accessible à toutes et tous, mais pour moi c’est avant tout un jeu très « technique »…et donc je le conseille plus à des joueurs un peu chevronnés qu’à des débutants ou à des familles.
Ludiquement votre.