J’ai l’immense plaisir de vous proposer mes tests sur TricTrac (en espérant que cela sera réciproque) avec la très aimable autorisation de Monsieur Phal, et le jeu qui inaugure cette nouvelle catégorie est Medieval Academy.
Qui l’aurait cru les plus grands chevaliers au service d’Arthur le 42ième sont tous allés à l’académie pour apprendre les rudiments de la joute, du service royal, du combat de dragon, de la générosité, de la culture, mais aussi de la drague, euh pardon de la galanterie. Qui l’aurait cru ? Pas moi avant de jouer à Medieval Academy de Blue Cocker. Un vaste programme que vous allez devoir supporter si vous voulez devenir un preux chevalier. Êtes-vous prêt à enfiler armure, et autres apparats et entrer dans la Medieval Academy ? Un test en exclu avant la sortie du jeu dans vos meilleures boutiques à la fin de la semaine pour moins de 30€.
« Medieval Academy »
Un jeu de Nicolas Poncin
Illustré par Piérô La lune
Publié chez Blue Cocker
2 à 5 joueurs
à partir de 8 ans
Langues des règles: France, Royaume-Unis
Durée: 30 minutes
Prix: 30 €
Les règles :
Medieval Academy se compose de 7 plateaux nommés entraînements : galanterie, joutes, tournois, études, service du roi, quêtes et enfin charité. Le but du jeu est de réussir à placer aux meilleures places de ces plateaux, afin de gagner le plus de points de victoire. En début de tour, les joueurs reçoivent 5 cartes, ces cartes sont en rapport avec les entraînements (les plateaux), les valeurs indiquées dessus vont de 2 à 5, sauf pour certaines où la valeur 2 n’existe pas (études, tournois et joutes). Les joueurs vont alors choisir parmi ces 5 cartes celles qui les intéressent le plus, puis vont faire passer leur main au joueur suivant, du draft. Une fois que tous les joueurs ont tous choisi leurs 5 cartes, la seconde partie commence.
Dans celle-ci les joueurs vont choisir la carte qu’ils veulent jouer pour faire avancer leur pion dans l’entraînement qui les intéresse. On débute par le fayot (le premier joueur désigné par un joli jeton épée), et ainsi de suite. L’astuce va donc être de jouer les bonnes cartes au bon moment (en sachant que la dernière est défaussée), pour avancer et devancer ses adversaires. On ne peut pas tout faire dans un tour, et c’est ici que le jeu prend toute sa saveur, car on ne subit pas sa main, on l’a choisi. Certains entraînements rapportent des points après chaque tour (les joutes, les tournois), un autre des points à la fin du 3ième et 6ième (le dernier) tour, il s’agit du service du roi, d’autres encore des malus les études et la charité qui se comptabilise qu’à la fin tout comme la quête.
L’idée va être donc de gérer au mieux sa main pour se placer le mieux possible aussi bien pour gagner des points immédiatement que sur la longueur. C’est fluide, c’est rapide, c’est malin, bref c’est bien !
Le jeu comporte de nombreuses variantes, une pour chaque entraînement, il s’agit de règles avancées, très bien pensées, qui offrent de nouvelles expériences et permettent au jeu de se renouveler. Elles sont loin d’être superficielles et sont un véritable plus, surtout que le matériel nécessaire à celles-ci a été ajouté directement dans la boite.
Le matériel :
Je fus agréablement surpris en ouvrant la boite, je ne m’attendais pas à autant de matériel. C’est donc avec plaisir que j’ai dépunché mes petits écussons, et ainsi découvert petit à petit Medieval Academy. Pour tout vous dire j’ai bien passé plusieurs minutes juste à regarder les plaques et les cartes. En tout honnêteté (c’est bien ce que l’on me demande) j’ai vraiment bien aimé le matériel, aussi bien au niveau du style des illustrations, un mélange entre parodie et caricature qui rend vraiment bien et permet aux joueurs de bien entrer dans le thème. Qu’au niveau de la qualité de celui-ci, tout est de qualité et bien balisé pour que les joueurs ne s’y perdent pas, j’ai vraiment été surpris par cette qualité pour un premier jeu de ce nouvel éditeur. Juste histoire de dire que rien n’est parfait mon seul reproche ira aux pions verts et bleus qui sont trop proches en termes de colorimétrie. C’est très grave ça ! En fait non. Tout ceci tient dans une boite à la bonne taille, qui n’est pas trop grande. Continuez comme ça, M. le patron de Blue Cocker c’est parfait !
Le ressenti durant les parties :
Les règles se lisent bien et assez vite, du coup les parties débutent rapidement. Le premier tour de chauffe est un peu compliqué, le temps de bien trouvé ses marques, la partie draft ne pose aucun problème, les interrogations seraient plus au niveau des décomptes des points, le temps de s’habituer, mais rien d’insurmontable.
Le premier tour passé on commence alors à deviner les subtilités de chaque plateau, et voir comment tout ceci se goupille, et à ce dire « ah mais non le hasard ne va pas tout faire, il va falloir ruser ! ». Premier gros décompte après 3 tours et l’on peste de ne pas avoir mieux servi le roi (entendez par là avoir fait de la lèche), et d’avoir pris des malus en n’étant pas assez le nez dans les livres de la bibliothèque. Puis la fin arrive assez vite, on compte ses points, on découvre avec stupeur que l’on a vraiment été mauvais et le premier avis, à vif, sur le jeu tombe : c’était bien sympa, à quand la deuxième ?
Les ressentis sont excellents, et l’envie de tester autre chose vient naturellement à la fin des parties. Et lorsque l’on perd nous n’avons pas ce sentiment injuste de malchance, mais juste la certitude que n’avons pas assez optimisé certaines positions. Aucun ressenti négatif ou d’injustice ne vient entacher cela. Très bonne première approche.
J’ai testé le jeu avec des enfants (entre autres), et celui-ci est aussi parfaitement adapté à partir de 7/8 ans, ils ne seront pas les derniers pour vous faire des crasses et commenter la partie, les bougres. Le jeu est également prévu pour être joué à deux, mais celui-ci comprend alors de jouer avec un adversaire neutre, chose que je n’aime pas, le jeu est donc toujours aussi bon, mais ne prévoyez pas son achat que dans ce but, car Medieval Academy est bien meilleur à plusieurs, que ce soit pour son ambiance bien plus loufoque, que pour sa profondeur, vous passeriez à côté de quelque chose et ça serait vraiment dommage. Pour pallier à cela le jeu propose tout de même une seconde version de règles pour 2 joueurs, la variante Lancelot, qui retire alors le joueur neutre, une très bonne initiative. Medieval Academy a donc été pensé pour être joué avec plusieurs niveaux ou styles de jeu, et cela quelque soit le nombre de joueurs, en prenant en compte les défauts qui peuvent parfois exister dans certaine variante assez classique, afin de maximiser l’expérience de jeu.
La durée de vie :
Les parties sont vraiment différentes, que ce soit au niveau de cartes que l’on a en main ou bien de la façon de les jouer et des interactions avec les autres, ce qui fait qu’aucune parties ne se ressemblent. De plus, les nombreuses variantes (pas superflues, mais bien pensées) viennent renouveler l’expérience en la rendant plus complète ou complexe, à vous ensuite de choisir votre manière de jouer. L’ambiance autour de la table est au rendez-vous, on réfléchit sans se prendre trop la tête, je suis donc sûr d’une chose Medieval Academy ressortira pour d’autres parties c’est certain.
Mon avis :
Le premier jeu d’un nouvel éditeur est toujours une attente étrange, tiré entre les craintes d’un jeu fait sans expérience, d’un manque de moyen ou d’approfondissement. Donc même si le thème me plaisait bien, je n’attendais pas grand-chose de Medieval Academy, ni dans un sens ni dans l’autre, et une fois la première partie terminée j’étais emballé. Il s’agit là d’un excellent jeu qui arrive à bien se placer dans diverses catégories : jeu de placement, jeu d’ambiance, jeu familial, jeu de cartes. Il arrive à combiner tous ces aspects et à proposer une expérience rafraîchissante et surtout de qualité. Je suis donc très heureux d’avoir débuté l’année 2014 avec un jeu de cette qualité et n’ai qu’une envie découvrir le prochain jeu de Blue Cocker.
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