Tour à dés, de Qustul à chez vous

[Machi Koro][Wallenstein]

Tour à dés, de Qustul à chez vous

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Nous voyons de plus en plus de curieux instruments de jeu fleurir sur les tables des joueurs : des tours à dés. D’où nous vient donc cette nouvelle mode ?

On peut dire que c’est le jeu Wallenstein qui a remis à l’ordre du jour cet instrument. Alors même que Wallenstein ne proposait pas une véritable tour à dés mais une tour à cubes. Construit sur le même modèle qu’une tour à dés, la tour de Wallenstein retient certains cubes en son sein tandis que d’autres, déséquilibrés, s’échappent en créant ainsi une distribution aléatoire ou presque.

Les tours à dés que vous trouvez en boutique en ce moment servent quant à elles à provoquer un roulement du dé de telle sorte que le résultat est exempt de manipulation de petits malins habiles et pour éviter le fameux dé qui ne roule pas ou qui se casse.

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Les modèles disponibles vont du plus simple au plus élaboré. Vous en trouverez d’ailleurs une dans la boutique à goudizes de Tric Trac aux couleurs du jeu Miniville.

Si la chose est dans l’air du temps, elle nous vient en réalité de très loin.

A priori, ce sont les romains qui se sont les premier posés la question de la pureté du lancer de dé. Il faut dire qu’ils étaient très joueurs. La tour à dés est alors appelée pyrgus ou turricula soit la petite tour.

Le principe est simple, une série de paliers en pentes font rebondir le ou les dés avant qu’ils ne ressortent par une bouche, dévoilant ainsi le résultat après un petit suspens agrémenté d’un doux bruit de bringuebalance. On comprend immédiatement qu’en plus de réguler une possible triche, la chose est également un plaisir des sens.

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La première tour est découverte dans les années 30 en Égypte (Nubie) à Qustul. Elle mesure 16 cm de hauteur et est datée du 4e siècle et elle est en bois.

La deuxième est encore plus impressionnante. Elle fut découverte à Vettweiss-Froitzheim (Allemagne). Constituée de bronze, elle mesure 22,5 cm de haut avec l’inscription (entre autres) Utere felix vivas (Utilise, soit chanceux et vis). Suspendu au dessus de la bouche, trois clochettes tintaient à la sortie des dés. Elle a été datée aux alentours de 370-380. On en trouvera d’autres en Angleterre et au Portugal.

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On trouve également une référence écrite dans Etymologiaie de l’évêque Isidore de Séville qui indiquait au VIIe siècle que Tabula luditor pyrgo, calculis, tesserisque (un jeu de table se joue avec un pyrgus, des pions et des dés). De la à en déduire que l’usage de la tour n’était pas rare, il n’y a qu’un pas. Celles-ci vraisemblablement fabriquées en bois auraient, en grande partie, disparues avec le temps.

Vous trouverez en lien, un site italien spécialisé dans la reproduction d’objets anciens. Vous y trouverez la fameuse tour allemande reconstituée en neuve. Je n’ai pas demandé le prix. Si votre bourse est vide alors pas de souci avec cette petite vidéo (en anglais) expliquant comment se fabriquer la sienne.

Et si vous vous mettez aux travaux manuels, n’oubliez pas de nous poster vos œuvres.

► Le site de Labortemporis : clic !

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J'aime les jeux. J'aime l'Histoire, j'aime les jeux d'Histoire et l'Histoire des jeux.... bref merci pour l'article !!!!

4 « J'aime »

Super Article merci PhD Mops !

Damn, Paul speak too fast for me...

Il y a aussi une petite tour chez sajouvit mais plus simple. Je l’utilise sur les tables de jeu encombrées comme Zombicide ou Bloodbowl car elle est compact.