Je te survivrais
<img src=“https://cdn.trictrac.net/documents/formats/news_xlarge/documents/originals/ee/48/955766e6471fea682277359fa2aa870b5644.jpeg” alt=““Twin It” vous allez en prendre plein les mirettes”/>Combien il est dur et cruel, tel Jean-Pierre François et son unique tube, de rebondir quand on a créé une légende unique.
Bien qu’ayant décliné (et je pèse mes mots) le concept jusqu’à la lie, Thomas Vuarchex ne s’est jamais vraiment remis de sa co création du “Jungle Speed”.
Je ne reprendrais pas ici les nombreuses polémiques entourant les implications curieuses entre son compère Pieric Yakovenko et lui alors qu’il avait fait venir celui-ci d’un ex pays de l’union soviétique pour pallier aux déficiences de règles qui se posaient dans les premières versions du jeu qui, je le rappelle, ne possédait ni cartes ni totem mais des dés et une piste (on rejouait sur un double).
Un destin terrible
Le spectaculaire succès du jeu entraina vite les deux jeunes étudiants en rupture scolaire dans une vie de débauche et de luxure qui mit un point quasi définitif à la brillante carrière qui s’offrait à eux.
Malgré quelques vaines tentatives pour changer radicalement de style et quelques prototypes peu aboutis sur des jeux de gestion comme le très intrigants “Les aventuriers de la chaudière tubulaire” ou “Marchands de tiges filetées diamètre 14”, Thomas Vuarchex garda de ses échecs dans le jeu de gestion un ressentiment tenace envers les pousseurs de pions.
C’est ainsi qu’il créa la Ligue Intégriste des Jeux d’Ambiance. Un mouvement dont les attaques rageuses ont bien failli venir à bout des serveurs de ce site heureusement protégé par des amateurs de jeux de gestion qui bossent tous dans le domaine informatique.
C’est finalement lors d’une de ses nombreuses cures de désintoxication aux states qu’apparut pour la première fois l’imagerie qui allait désormais le hanter.
Renonçant définitivement à concevoir un objet par trop complexe et dans un esprit non dénué de ressentiment envers cette profession ajouté à sa passion immodérée pour les oeuvres de Vasarely, il décida de livrer ses angoisses sous formes de peintures des années 70.
Une descente aux enfers
Là encore, il fut confronté à l’indifférence tintée de mépris des galeristes et ce n’est qu’après plusieurs années de désespérantes démarches que les éditions Cocktail Games lui offrirent un pont d’or tout en voyant là une manière habile de pratiquer une défiscalisation intéressante en participant à une œuvre de salubrité privée.
Ayant remarqué que l’artiste, pour aller plus vite, avait recopié plusieurs des motifs psychédéliques, ils décidèrent d’en faire un jeu.
Imaginez donc une affiche de 55x78 composée de 390 formes patatoïdes toutes différentes sauf 5 paires.
Imaginez vous dans un lieu tranquille propre à la méditation, au recueillement personnel, où l’esprit se vide tout autant que le corps, les yeux fixés sur des motifs hypnotisant.
Imaginez comment, après une quête assidue du doublon, vous ne sentirez plus vos jambes pendant au moins un quart d’heure.
Imaginez ce que vont penser vos proches en vous voyant sortir de ce lieu exigu quand ils découvriront votre regard hagard et vos yeux injectés de sang.
Imaginez que ce poster casse-tête existe vraiment et que des boutiques le vendent 13€.
Imaginez-vous pouvoir rester le même après ça…
Je te survivrais disais Jean-Pierre François mais il ne le fit pas.
Vous aussi aujourd’hui vous pouvez aider un auteur dans le creux de la vague tout en adoptant un poster étrange qui va détruire la vie de vos amis.
Devenez des Twinitautes ! Ça fait branché, c’est participatif, communautaire, utile, résosocialisant.
Imaginez que vous cliquiez ici pour aller sur le site de Twin It !
“Twin It !”
Un poster casse-pied tête de Thomas Vuarchex
Illustré si l’on peut dire par le même
Publié chez Cocktail Games & Ystari
Distribué par Asmodee
Pour 1 à plein de gens d’au moins 5… 6 ans ?
Accessibilité tout public mais voyant
Disponible le 21 octobre dans les 13€
NDLR : Il semblerait que l’inefficacité de l’auteur à résoudre ce casse-tête et les douleurs dans les jambes qui ont suivi les phases de recherche dans la plus petite pièce des locaux de Tric Trac ont eu pour conséquence d’introduire dans cette annonce des éléments assez peu crédibles voire un tantinet inventés et vengeurs. Les lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes. Sinon tant pis.