[Hanabi][Les Poilus]
Il est parfois des projets de jeux où la simple lecture des règles fait TILT ; immédiatement elle donne envie de voir ce que ça donne en vrai, elle motive… et celui dont il est question ici est de ceux-là ! Bien sûr, ça n’enlève rien à une possible déception finale mais ne boudons pas notre plaisir.
D’autant qu’ici, après le jeu “Les poilus”, bien que cela ne soit qu’un concours de circonstances, nous sommes encore dans la période du centenaire de la première guerre mondiale et que justement le jeu dont il est question évoque une des batailles les plus terribles de cette période : Verdun.
Vincent Bonnard… dans la vraie vie… si ! si !
Son auteur, Vincent Bonnard n’est pas un inconnu du monde ludique, loin s’en faut. Il travaille avec motivation et compétence en tant que responsable à l’Espace Ludique Marcel Aymé de la ville d’Issy-les-Moulineaux et est rédacteur pour Plato, le chouette magazine papier dédié à toutes ces boites de jeux que nous affectionnons tant. C’est l’éditeur Sit Down qui publiera ce jeu qui n’est pas pour tout de suite.
A mon commandement…
Quatre joueurs donc se répartiront en deux équipes de deux, l’un prenant le rôle d’un général et l’autre du sergent pour chacun des deux opposants de cet affrontement.
A tour de rôle et en commençant par le général qui a l’initiative, changeante à chaque tour, le général choisit une de ses huit cartes et la pose face cachée : Il transmet ses ordres !
Au dos de cette carte, deux personnages parmi les quatre existants : artilleur, éclaireur, fantassin, recruteur. Seulement, un de ses deux personnages est un leurre, et seul l’autre est présent sur l’autre face.
Ici, le général français propose le fantassin ou le recruteur (infirmier dans le prototype)
(Photo du prototype, D.Delhez)
Le sergent va choisir un des personnages, tentant de comprendre sans communication aucune, le choix de son général : Joue-t-il en réaction au choix du général adverse s’il n’a pas l’initiative ? y aurait-il une urgence sur le terrain (des cartes Forêt, Plaines et Verdun) à traiter d’abord ?..
Si les choix du général et du sergent correspondent, alors le personnage choisi est activé. Seulement, là encore, certain personnage permette des actions diverses et le sergent aura préalablement choisi la carte et donc l’action de son choix, :
- Le recruteur recrute ;
- l’artilleur charge le canon, ou tire avec ;
- l’éclaireur par en reconnaissance sur Verdun, ou sabote le canon adverse ;
- le fantassin creuse une tranchée, avance ou tire ;
Ici, le sergent a choisi la bonne carte avec le fantassin. L’action de tir sera réalisé, éliminant un meeple à l’armée adverse (2 au départ et jusqu’à 3 maximum)
(photo du prototype, D.Delhez)
S’il n’y a pas de correspondance, la carte du général reste sur la table, face visible, et il sera possible de l’activer par le sergent au tour d’après en toute certitude… mais est-ce que ce sera encore le bon moment ?
L’objectif est militaire, forcément, et le jeu s’arrêtera à la prise de Verdun (en sachant qu’il y a, là encore, un petit twist car il y a deux cartes Verdun : l’une est l’objectif réel, l’autre est une embuscade dans laquelle tombe l’armée qui s’y déplace) ou à l’annihilation de l’armée adverse.
Soldat, allons voir si le proto
Qui ce matin était incognito…
Ce petit mécanisme à la Hanabi, un des succès d’Antonie Bauza co-édité par Cocktail Games et les XII singes, pour l’utilisation des deux côtés d’une carte et les informations partielles et conditionnées, nous a séduit. Cela amène simplement et concrètement ce qui est appelé le brouillard de guerre, cette incertitude et cette difficulté dans la chaîne de commandement.
Comme il n’y a pas de communication verbale, ne reste que l’analyse : analyse de la situation, de ce qui s’est joué aux tours précédents et de notre partenaire, de ce que l’on devine ou croit deviner, de ce que l’on connaît ou croit connaitre. Puis vient ensuite le petit moment du battement de coeur à la révélation de la carte, comme à Hanabi, lorsque l’on choisit de jouer une carte qu’on ne connaît que par les informations données par les collègues et qu’on espère avoir bien compris.
Enfin, le choix du Sergent sur l’action joué sera prépondérante et là, au général d’en prendre bonne note pour les choix suivants… non, vraiment, ça sent bon !
Ici, quasiment une mise en place… en fait, il n’y a que le canon allemand qui devrait être retourné car au départ, les canons ne sont pas chargés.
(photo du prototype, D.Delhez)
En tout cas, nous restons à l’affût pour vous tenir au courant de l’évolution de ce petit jeu (une partie est annoncée en 15 minutes)