Les versus ont bien évolué au fil du temps, changeant de forme, de ton, testant diverses idées pour, je pense, commencer à se stabiliser. Malgré cela je pense qu’il était intéressant de rappeler l’idée principale derrière ces versus, qui ne sont au fond que des prétextes. Des prétextes pour vous présenter deux jeux, vous montrer ce qui les rapproche ou les différencie, vous proposer un autre jeu dans un style que vous avez apprécié, ou encore pour avoir un point de comparaison simple pour apprécier une nouveauté. Au final, savoir qui à « gagné » ou non n’a que peu d’importance. Quant au ton léger ou basique, c’est volontaire, car je souhaite dans cette rubrique aller à l’essentiel sans me perdre dans des explications plus complexes, j’ai d’autres rubriques pour cela.
Je trouvais intéressant de refaire un point et de revoir avec vous l’essence même des versus. Je profite de cette introduction pour vous indiquer que lundi j’ai lancé sur le blog Les 1D Ludiques un sondage (à choix multiples) pour voir quel versus vous aimeriez lire. Donc n’hésitez pas à y répondre, merci par avance.
Point de comparaison : mécanique de choix d’action et de gestion
Avoir une grande famille en forme ou gérer le soleil vous semblera totalement opposé ou bien sans grands rapport, et je suis bien d’accord avec vous. Enfin sur le papier, car une fois devant Hélios et Descendance ce choix devient plus limpide. Les deux jeux vous proposent de gérer un domaine, et pour cela vous allez devoir choisir avec soin vos actions parmi celles proposées pour l’ensemble des joueurs. C’est sur ce point que j’ai décidé de comparer et de présenter ces deux jeux qui se ressemblent davantage qu’on ne pourrait le croire.
Les mécaniques de Descendance sont assez simples à prendre en main. C’est bien huilé, logique, avec de nombreux choix entre les différentes manières de faire des points. À votre tour de jeu vous choisissez quelle ressource vous allez prendre et quelle action vous allez choisir, à vous ensuite d’optimiser l’ensemble pour récolter le maximum de points.
Je dirais pourtant qu’Hélios pousse cette gestion et ces larges possibilités encore plus loin : tout s’imbrique et les parties sont intenses car le nombre de tours est limité, vos choix devant être cruciaux pour réussir à scorer au mieux.
Bien que les mécaniques de Descendance soient originales et bien pensées, j’attribue ce point à Hélios qui nous propose une expérience évolutive et intense dans laquelle chaque action compte.
Hélios possède des règles assez complexes, avec de nombreux points à prendre en compte. Descendance n’est pas forcément plus léger, mais la plupart des actions à faire se situent sur le plateau principal avec une logique sous-jacente grâce à un réalisme bien présent. Je ne proposerais pas Hélios à de jeunes joueurs, alors que Descendance pourra convenir à de nouveaux joueurs si les jeux modernes ne leur sont pas inconnus. Je pense en toute sincérité que Descendance est plus accessible, ses règles étant moins complexes et les actions à effectuer moins nombreuses à retenir, le point lui revient donc.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les deux jeux ne sont pas avares en matériel, les deux boites étant remplies jusqu’à ras bord. Plateaux, pions en bois, jetons en carton et autres pièces en plastiques, on trouve de tout. Malgré cela je pense qu’il y en a encore plus dans Hélios. Au niveau de la qualité, les deux éditeurs connaissent leur métier et cela se ressent, car il n’y a rien à reprocher aux deux jeux au niveau de la qualité ou de l’ergonomie. Malgré les qualités indéniables de Descendance, un effort tout particulier a été fait sur Hélios, à l’image des petits sacs aux effigies des personnages ou encore des multiples rappels. Le point lui revient donc de peu.
Les deux jeux proposent de jouer de 2 à 4 joueurs, ce n’est donc pas sur ce terrain qu’il faudra les comparer, mais plutôt sur celui de la durée d’une partie et des configurations. Descendance dure 60 à 90 minutes, tandis qu’Hélios se joue en 45 minutes. Au-delà de ce point, les parties sont plus dynamiques et actives dans Hélios car chaque coup compte, ce qui fait que le point lui revient.
Descendance ou Hélios ne sont clairement pas des jeux que l’on sort pour un entre-deux. Ce sont des jeux assez longs à mettre en place et qui demandent un investissement temporel et intellectuel. Si vous aimez les jeux à l’allemande avec des cubes en bois et un thème parfois un peu en retrait, les deux devraient vous satisfaire. Pour ma part, et du coup c’est très subjectif, je pense que j’aurais plus tendance à sortir Descendance, car malgré son gameplay riche, il sera plus simple de le sortir avec un large panel de joueur qu’Hélios qui est plus exigeant. Couplé au fait que la mise en place est un brin plus longue pour Hélios, Descendance remporte ce point.
Ahlala qu’est-ce qu’on rigole ! En fait oui ça m’est déjà arrivé de bien rigoler autour de Descendance, en faisant un vrai carnage dans les « pépés », mais bon ce n’est pas le créneau de ces deux jeux, ni leur but premier. On ne les rangerait pas dans la catégorie des jeux d’ambiance. Je vais donc devoir une nouvelle fois me reporter sur leurs thèmes. D’un côté, on a la gestion d’une ferme au sein d’un village sur plusieurs générations, idée mécanique brillante et bien utilisée dans le jeu, et de l’autre un jeu de création de royaume avec la gestion d’une communauté, avec ici une mécanique basée sur le soleil très intéressante et originale. Le bon sens voudrait qu’il y ait égalité, pourtant l’originalité de ces deux mécaniques fait qu’il serait plus juste qu’un des deux ressorte plus. Et quel dilemme ! Lorsque j’ai découvert Descendance j’ai trouvé l’idée principale vraiment novatrice et intéressante, qui renouvelait ce style de jeu. Bien qu’Hélios soit aussi original grâce au rôle du soleil, je n’ai pas ressenti cette même surprise en y jouant, du coup je préfère attribuer ce point à Descendance qui a su me surprendre.
Comme je l’ai indiqué sur le point précédent, les deux jeux possèdent des idées novatrices et tout à fait intéressantes, qui offrent des expériences totalement différentes. J’ai pourtant tendance à trouver l’idée initiale de Descendance plus originale, gérer ainsi une famille sur plusieurs générations en devant faire des choix pour garder tel ou tel membre est vraiment brillant. Et quelque part, Hélios et son soleil effectuant des révolutions régénératrices est également très intéressants. Les deux jeux proposant des concepts différents mais tout aussi intéressants, il est normal, je trouve, de parler d’égalité.
Je sais que ce point est souvent sujet à controverse. Pourtant, je trouve que c’est important de vous expliquer ce que vous trouverez dans la boîte et donc de vous donner une idée des prix. Je vous l’avais indiqué dans le point Matériel, les deux boites sont généreusement garnies. Vous trouverez Hélios pour environ 45€, tandis qu’acquérir Descendance vous demandera de débourser environ 32€, mais sa valeur initiale était plus haute. Il est à noter qu’il existe une extension nommée l’auberge. Hélios possède un peu plus de matériel, Descendance est plus vieux, je pense que tout ceci s’équilibre, et nous amène à un match nul.
Descendance est plus accessible qu’Hélios, qui lui est plus exigeant. Il serait pour autant dommage de bouder votre plaisir si jamais vous possédez déjà Descendance, car si les deux jeux possèdent en commun le fait de gérer son domaine et de faire des choix pour scorer ou agrandir son pouvoir, ils proposent des expériences vraiment différentes qui se complètent très bien.
Points forts/Points faibles :
Hélios
+ beaucoup de beau matériel
+ une mécanique intéressante
+ des parties assez courtes pour cette catégorie
- Des règles assez complexes à retenir
- Une certaine frustration du au faible nombre de tours
Descendance
+ Une mécanique vraiment originale
+ Un jeu dont le thème est bien intégré et fluide
+ Une boite bien remplie
- Des parties parfois un peu longues
- Un hasard de pioche qui peut gêner certaines personnes
Et le petit tableau pour résumer tout ça.
Merci à Chips pour sa correction, et je vous donne rendez-vous sur les 1D Ludiques pour d’autres versus, tests et articles.