Via Appia, en français sur les étals

[Via Appia]

Mais pas partout, pas encore

Via Appia, en français sur les étals

Chers amis pousseurs de Kubenbois, chers adorateurs de la fine subtilité allemande, voici que la dernière nouveauté Queen Games, l’éditeur qui court après le Spiel des Jahres comme le Qatar après les clubs de foot, arrive sur les étals des boutiques du monde et donc un peu en France aussi, mais pas partout encore.

“Via Appia” de Michael Feldkötter est donc édité par Queen Games, ce qui veut dire règle multilingue dans la boite et donc le français (ou presque*). Et donc, les boutiques les plus à la pointe le proposent et les autres ne devraient pas tarder.

Alors qu’est ce que donc que ce “Via Appia”. Simple, la Via Appia est une des routes dont l’histoire a retenu le nom. Appius Claudius Caecus, autour de 312 avant J.C., voulait une route pour joindre Rome à Capoue, alors ni une ni deux, on tailla des pavés et on usa des esclaves pour construire la « reine des voies » comme l’appelaient les Romains. Michael Feldkötter et Queen Games nous propose donc de construire cette célèbre route, l’une des voies romaines les mieux conservées, car toujours visible à notre époque.

Default


“Via Appia” est un pur jeu à l’allemande, il suffit de regarder le matériel pour s’en apercevoir. Un plateau, des pions en bois, des paravents, des tuiles bonus… Tout y est. Mais nous sommes dans du léger. Attention, nous ne sommes pas dans de l’utra-familial non plus. Non. Nous sommes dans l’entre-deux. « Via Appia » est ce genre de jeu où ce que vous allez faire est simple, évident, puisque vous allez, à votre tour, exécuter 1 action parmi 4 possible et que l’idée est d’optimiser l’enchainement de ces actions, mais elles semblent si logiques que n’importe qui sera capable de les appréhender. Je dis bien « appréhender » et non pas forcément « jouer à la perfection »…

L’idée générale est la suivante. Vous allez devoir récolter des « pierres » que vous allez transformer en « dalles ». « Dalles » que vous allez poser sur le plateau pour construire la « route ». « Route » sur laquelle vous allez faire avancer votre pion « voyageur » afin de marquer des points et récolter des Bonus quand vous allez atteindre des villes. Pour faire tout cela, vous allez parfois avoir besoin de « sesterces » (l’argent de l’époque, pour ceux qui auraient séché les cours d’histoire ou pas lu « Astérix »).

Donc, à votre tour, vous allez effectuer une action parmi ces 4 :

Revenu : vous choisissez une carte « revenu » parmi les 7 disponible et encore face visible, et vous prenez ou les « Pierres » indiquées en bas de la carte, ou l’argent indiqué en haut de la carte. Là, il y a déjà une subtilité. En effet, une fois qu’une carte « Revenu » prise par un joueur, elle est mise face cachée et ne peut plus être prise. Donc, plus on avance, moins il y en a. Sauf que lorsqu’il ne reste plus que 3 cartes pour votre choix, vous prenez et les « Pierres » et les « Sesterces ». Et s’il ne vous reste plus qu’une carte, et donc plus de choix, vous aurez une plaquette Bonus pour une des autres actions…

Carrière : quand vous avez des « Pierres », vous devez les transformer, et là, on a un truc amusant : la « Glissière ». Vous allez poser 2 de vos « Pierres » au bord d’un tas d’autres « pierres » entre deux bordures et vous allez pousser, doucement, l’ensemble avec la « glissière ». Forcément, en poussant, vous allez faire tomber les « pierres » à l’autre bout. Ces « pierres » qui tombent, vous allez les échanger contre des « Dalles » de mêmes tailles ou les vendre contre des « sesterces ».

Default


Construction : Si vous avez des « Dalles », vous allez pouvoir en poser 1 ou 2 sur la Via Appia afin de créer un chemin praticable. Je vous épargne les détails, mais il y a des règles de pose précise et de la stratégie, parce que c’est là que vous allez marquer des points. La pose d’une grande « Dalle » vous rapportera 5 points, alors qu’une moyenne vous en donnera 3, là où une petite ne vous fera avancer au score que de 1. Vous pourrez recevoir le cas échéant des plaquettes Bonus…

Voyage : Si vous choisissez cette action, vous allez faire avancer votre pion personnage sur la Via, mais cela va vous coûter de sous ! Avancer son personnage apporte plusieurs choses. La première, des points Bonus lorsque vous atteignez des villes, surtout si vous êtes le premier. La seconde, une des conditions de fin de partie, car lorsque le pion d’un joueur atteint la dernière ville, la partie va prendre fin… Le fait de voyager est donc subtil, surtout que les règles pour les déplacements vont vous permettre de jouer au plus malin, ou tout du moins d’essayer de jouer au plus malin…


Oui, mais comment je gagne ?

Le jeu prend fin si la première plaquette de points de victoire est prise sur la dernière ville ou si la Via Appia est entièrement construite. Là, on compte les points. Le joueur avec le plus de Sesterces marque 2 points en bonus, on rajoute les points des plaquettes récupérées sur les villes et autres bonus qui trainent. Le joueur qui a posé le plus de « Dalles » reçoit 8 points, le second 4… Et celui qui au final a le plus de points est déclaré « Grand Vainqueur ». La classe et la gloire pour l’éternité.

Si tout cela n’est pas clair, la règle complète en français est disponible chez l’éditeur. Vous verrez, c’est assez simple, très classique, si ce n’est cette histoire de transformation de « pierres » à base de « poussette » grâce à la « glissière »…

“Via Appia” est (presque) dispo, vous le trouverez à un prix qui tourne autour de 50€ (en dessous en général), ce qui est assurément au-dessus de ce qui se pratique généralement, mais qui risque de devenir la norme pour ce type de jeu où l’éditeur remplit la boîte de matériel, surtout avec du bois et du carton épais, et fait de petit tirage…

:arrow_forward: La page chez l’éditeur avec la règle en VF, cliquez là !

“Via Appia”
Un jeu de Michael Feldkötter
Illustré par “on ne sait pas encore qui”
Publié chez Queen Games
Pour 2 à 4 joueur dès 8 ans
Disponibilité : là, mais en import

1 « J'aime »

Cette histoire de poussette de jetons ça fait un peu penser aux "machines à sous" de fête foraine, où on met des pièces pour pousser des pièces pour gagner des pièces pour remettre les pièces pour... [ellipse narrative]... 500 000 points pour gagner un service à fondue.

Franchement là on sort du kubenbois pur beurre pour retrouver le frisson de Las Vegas, y'a clairement des efforts de faits pour plaire au plus grand nombre !

je trouve ça original cette histoire de glissière. Mêler le stratégique à une genre de "hasard" de la glissière c'est sympa. (ça me rappelle la tour de shogun)

Mon Dieu, un vieux mécanisme réutilisé sur un thème romain, Peut-être le nouveau Augustus ! :)

Queen Games affiche effectivement des prix élevés en France (moins en Allemagne me semble-t-il).

Repos Prod aussi est un éditeur cher.

Cette politique ne peut marcher qu'avec des jeux particulièrement appréciés.

En tout cas, pour les règles en vrai français de chez nous, il y a apparemment un net progrès mais peut mieux faire.
traduire Strasse par rue pour parler de voies qui relient une ville à une autre ça me semble quand même un peu léger.
relevé aussi: Les différentes pierres sont disposées au hasard de sorte qu‘il y ait une nouvelle constellation à chaque partie.

rien de grave, on comprend mais c'est dommage.

Edit: j'ai raté la plus belle, je viens à l'instant de me rendre compte que le Brindes dont il est question dans les règles VF n'est autre que Brindisi.

En fait pour Brindes cela peut se justifier... Historiquement, on utilisait sur les cartes des toponymes latins et / ou francisés et l'habitude est restée d'en utiliser certains notamment dans un contexte historique ou littéraire. Certains sont restés (Cologne) d'autres s'effacent peu à peu...Maintenant faut-il toujours utiliser la toponymie moderne et du pays (Roma, London,..) ?

C'est l'usage qui en décide.