[Watizit]
Le Marly nouveau est arrivé ! Ou presque. Il est en cours de route et les festivaliers cannois en découvrirons les saveurs fruitées presque en même temps que les boutiques. Voilà un auteur un peu rare dont toutes les créations sont attendues avec impatience.
Watizit (qui ne portait pas encore ce nom) a déjà été aperçu lors de divers manifestations ludique de France et de Navarre. Hervé Marly y revisite à sa façon (maligne et arsouille) un classique du genre : le jeu de devinettes par dessins. On pourrait croire que tout a déjà été fait dans le genre. Et bien non. Surprise !
Dans Watizit, chaque joueur se voit muni d’une ardoise blanche en forme de panneau d’interdiction (donc rond avec des bords rouges pour ceusses qui n’ont pas leur code), d’un marqueur effaçable et de 3 cartes. Des cartes, il y en a plein mais on les use trois par trois.
Ces cartes viennent se poser les unes à côté des autres pour former des combinaisons de concepts assez étranges. En Marlynie, il est interdit de faire des choses très très étranges, voire même des choses qu’on aurait pas imaginé… Ce qui n’est pas une raison pour ne pas les interdire.
Par exemple, il est interdit aux vaches de skier sur l’île… Non. Ne posez pas de questions ! C’est la loi c’est tout ! Notre boulot à nous c’est de gribouiller le panneau d’interdiction qui permet de faire comprendre ça. Pour vérifier que nous sommes pertinent nous montrerons notre joli panneau aux autres joueurs qui devront deviner quelle interdiction nous venons de dessiner.
Comme un panneau doit se comprendre assez vite (même avec ce thème à la noix), les joueurs devineurs n’ont que le temps d’un sablier. Le premier qui trouve l’intégralité de l’interdiction marquera 3 points. Et le dessinateur aussi.
On ne sera pas trop méchant non plus ! Des vaches qui skient dans l’île c’est bon aussi. Sinon c’est trop vache…
Une manche se compose donc de 3 cartes que l’on met dans l’ordre. Cela permet d’avoir 3 interdictions pour la manche. Pour se mettre en jambes, la première ne comporte que deux concepts. Les deux suivantes seront composées de trois. Forcément, l’aléa du tirage nous donnera de délicieuses propositions grotesques qui sont déjà une composante du plaisir du jeu.
On peut jouer aussi en équipe (4 à 8 joueurs) et si l’on joue avec des enfants, on peut leur accorder un point par concept deviné.
Séance de test avec l'équipe de Fun Forge : Défense de ligoter les ornithorynques à crête suivi par Défense de peser les licornes à gros ventre. Ils s'en sortent super bien !
Forcément vous allez me dire qu’il faut savoir dessiner et que vous justement… Et je vous dirais que non ! On peut très bien s’en sortir avec des bonshommes bâtons ou des bonshommes têtards si vous êtes un peu régressif. Le but du jeu n’est pas d’être réaliste mais compréhensible. En fait c’est surtout notre logique iconographique qui est mise à l’épreuve. Soyez rassuré, ça ne fait pas mal et ça muscle les zygomatiques. Même quand on perd. Surtout quand on perd en fait.
Ce qui est étonnant dans les parties, c’est le premier regard. Vous verrez la tête des joueurs qui découvrent atterrés notre gribouillis puis… après quelques secondes d’hilarité ou de paralysie cérébrale, les mots vont commencer à fuser sous vos acquiescements ou dénégations. Par contre pas le droit de parler et pas de le droit d’écrire des lettres sur le panneau : ce serait de la triche !
La technique dite "séquentielle". Plus simple pour débuter mais les pros s'y refusent...
Tiens, pendant que j’y suis… Saviez-vous que le slogan « Il est interdit d’interdire » n’est à l’origine pas un slogan étudiant de 68 ? En fait c’est un slogan inventé par le magnifique Jean Yanne pour se moquer des manifestants. Mais comme ça les a fait rire aussi, le slogan c’est quand même retrouvé sur les murs de Paris. Ce qui est encore plus drôle c’est que certains hommes politiques contemporains s’en servent pour démontrer que ces jeunes vandales n’avaient rien dans la caboche en proférant des slogans aussi débiles. Le mieux c’est quand même de se renseigner un peu avant… Du coup, peut-être que dans quelques années, des politiciens incultes trouveront quand dans les années 2020, il y avait des panneaux d’interdiction vraiment ridicules. Tout fout le camp ma bonne dame ! Y nous bousille tout avec leur Spounic ! Heureusement qu’on peut rire encore avec une bonne Marlynade !
Pour une fois que c’est bon de tomber dans le panneau…