[Dixit][Et Toque !][Mysterium][Mysterium : Hidden Signs]
La sortie deMysterium Hidden Signs, la 1ère extension de Mysterium, approche à grands pas. Primé par l’As d’Or Jeu de l’Année en 2016, ce jeu d’enquête et de communication est basé sur le principe d’interprétation d’images et d’associations d’idées. Les illustrations sont au cœur du jeu et nous avons voulu en savoir plus sur l'un des illustrateurs qui se cache derrière : Xavier Collette.
Libellud : Bonjour Xavier, peux-tu présenter ton parcours professionnel ?
Xavier Collette : Oui, je peux tenter... Je m'appelle donc Xavier Collette (avec deux "L", c'est important), belge exilé en Bretagne, connu sur la toile sous le pseudo de Coliandre.
J'ai tout d'abord eu un parcours assez classique, orienté science, dans l'optique d'études d'ingénieur. Finalement, le domaine artistique a pris le dessus au fil du temps, et après une petite période à l'université de Liège (en Belgique), j'ai suivi un cursus de graphisme à l'Ecole Supérieure d'Arts Saint-Luc de Liège (toujours en Belgique).
Suite à ça, j'ai commencé à travailler pour quelques couvertures de livres, et comme concept artist dans le studio de jeux vidéo 10Tacle Belgium. Juste après, le travail de freelance est arrivé, dans plusieurs domaines : jeu de rôle (Qin, Kuro), couvertures (pour Bragelonne, Pocket Jeunesse, Hachette, Nathan, Critic), concepts (Ubisoft, Nki), BD (Alice au pays des merveilles, Soufflevent, qui est toujours en cours), livres jeunesse (Le chat qui avait peur des ombres, Le Gondolier des ténèbres, Le petit bois du dimanche soir, Seigneur Puma), et finalement, depuis quelques années maintenant (déjà), le jeu de société (Timeline, Croc, Noé, Et Toque !, Les trois petits cochons, Sultaniya, Abyss, Dixit, et bien sûr, Mysterium).
Libellud : Comment es-tu arrivé dans le milieu du jeu de société ?
Xavier Collette : Le hasard, n'étant pas vraiment moi-même un joueur.
Ce sont deux sociétés qui m'ont contacté plus ou moins en même temps. Bombyx d'une part, pour travailler sur la première couverture de Timeline. Et de l'autre côté.... Libellud, pour Et Toque !.
Libellud : Pour quelle raison as-tu accepté de travailler sur le projet Mysterium ?
Xavier Collette : Premièrement, parce que je connaissais Libellud et que les deux expériences (Et Toque ! et Dixit) s'étaient extrêmement bien passées. Ensuite, il est vrai qu'il y avait un facteur supplémentaire, un directeur artistique. C'est d'ailleurs lui (Stéphane Gantiez, à l'époque) qui était venu me chercher pour Mysterium. Il m'a présenté le projet, pensait que je pouvais faire le boulot. Après quelques discussions, il m'a convaincu, et j'étais sûr que l'expérience allait encore être passionnante.
Libellud : As-tu pris connaissance du travail des illustrateurs de la version polonaise du jeu ? Est-ce que cela t’as influencé ?
Xavier Collette : Alors oui, quand on m'a présenté le jeu, et le travail qu'il y avait à faire, j'ai reçu toutes les références (donc les images) de la version précédente. Toutefois, je ne m'y suis pas attardé, car je pense que cela aurait eu, au final, une mauvaise influence. Sachant que j'aurais essayé de "refaire pareil" inconsciemment. Alors que le but était tout de même de donner une nouvelle image au jeu.
Libellud : Comment ton travail s'est-il articulé sachant qu’une partie des illustrations (les cartes visions) existait déjà ?
Xavier Collette : Tout le travail sur Mysterium était vraiment un travail d'équipe avec Stéphane Gantiez. Je recevais le briefing, je faisais un croquis, pour un personnage, par exemple. Ensuite, après validation, je terminais le perso (la photo que l'on voit sur chaque carte). Stéphane faisait ensuite une mise en page rapide des divers éléments qui devaient y figurer. Et je reprenais la suite, pour remettre le tout au propre. Parfois, il repassait sur le fichier définitif pour ajuster quelques couleurs.
Pour les décors, le schéma était le même, sans l'étape de la mise en page, évidemment.
Concernant les cartes armes, ce ne sont que des objets, donc en général, une bonne recherche sur le net suffit à trouver une référence. Donc on est encore plus simple... là, en général, je faisais une proposition (quasi finale), et il y avait juste une validation.
Donc les cartes visions n'ont eu... absolument aucun rôle dans la réalisation des autres cartes du jeu de mon côté.
Libellud : Pour l’ensemble de ton travail sur le jeu, quelles ont été tes sources d’inspiration ?
Xavier Collette : Mes références personnelles… Je pense que si Stéphane Gantiez est venu vers moi pour ce projet, c'est parce qu'il avait vu quelque chose qui l'intéressait dans les univers que je peux proposer. Et effectivement, quand il a mentionné l'Ecosse, l'époque du jeu, l'ambiance... ce n'était pas bien difficile pour moi, vu que cela se rapprochait fortement des choses que j'aime.
Libellud : Comment ton travail autour de la couverture de la boite et du paravent s'est-il passé ? Avais-tu un "brief" à respecter ou étais-tu plutôt libre ?
Xavier Collette : Pour le paravent, Stéphane Gantiez avait déjà une idée précise oui. Il y avait même un montage rapide pour que ce soit facile. Donc en gros, c'était surtout de la réalisation. Une grande illustration, donc, longue à faire, mais pas si compliquée que cela.
Quant à la couverture, juste l'idée de la voiture allant vers le manoir, et également un petit montage. Il ne restait plus qu'à reprendre tout cela avec mon propre style. On est allé assez vite, que ce soit le paravent ou la couverture, en fait... il faut dire qu'on avait pas mal de points communs, donc une bonne facilité à s'entendre.
Libellud : Comment le travail sur l’extension s'est-il passé ? Le fait d’être en terrain connu était-il plus facile ?
Xavier Collette : Oui et non.
Oui parce que c'est un univers que l'on connait, et que forcément, c'est toujours un plaisir d'y revenir quand la première expérience avait été agréable.
Non, parce que c'était quelques mois plus tard, que j'avais fait d'autres projets entre temps (principalement de la BD) et comme j'aime assez bien changer de style d'un projet à l'autre, et bien il faut un petit temps d'adaptation pour reprendre celui qu'on avait la première fois.
Pour le reste, tout s'est déroulé exactement comme la première fois !