Yamataï d’émotions

Yamataï d’émotions

Salut à tous, je me présente : je suis Marc, et vous avez peut être entendu parler de moi comme co auteur de Yamataï. J’ai 36 ans, j’aime la nature et le sport, et comme j’habite la belle ville d’Annecy, j’en profite pour faire du vélo et de l’escalade. Quand mon dos me laisse tranquille, je joue au basket : j’adore l’importance de l’espace dans ce jeu. Dans la vie je suis ingénieur. Mon métier c’est de trouver des solutions pour que nos voitures deviennent un peu moins polluantes. J’ai posé des brevets à ce sujet mais c’est une autre histoire !

Il y a quelques années, j’ai commencé à réfléchir à ce qui allait devenir Yamataï. Ce qui m’a le plus marqué dans cette aventure, c’est la palette d’émotions ressenties au fil du projet. Des émotions pures ou mélangées, parfois floues, parfois nettes. Comme un tableau, un kaléidoscope de sentiments en mouvement. C’est cela que j’ai envie de partager avec vous dans cet article.

Raconter l’histoire de Yamataï chronologiquement n’aurait pas eu de sens. J’ai plutôt choisi d’écrire cet article comme un patchwork d’émotions choisies. Le meilleur moyen de retranscrire la magie du processus de création !


Joie

Je pense que je me souviendrais longtemps de ce coup de fil. Un feu d’artifice, vous allez voir. J’étais dans la voiture, il faisait nuit. Appel de Bruno (kit main libre, ne vous inquiétez pas). « Days Of Wonder fait le jeu !». Alors comme Bruno fait souvent des blagues et que ça paraissait trop énorme, je ne l’ai pas cru. Il faut dire que Days Of Wonder, c’est véritablement un graal ludique, un rêve pour bien des auteurs. Mais c’était la vérité. Je ne sais plus ce qu’on s’est dit ensuite. Mais je me rappelle bien qu’une fois l’appel terminé, j’ai mis la radio à fond et chanté en roulant jusqu’à la maison. Chanté à tue-tête dans la nuit, comme un fou dans ma voiture. En pleine nuit, un feu d’artifice de joie aux couleurs de la boite de Yamataï !

La boîte de Yamataï parmi ses illustres prédécesseurs chez Days Of Wonder.

Découragement

Après 2 rendez-vous éditeur non concluants, il faut recommencer. Réfléchir. Imprimer. Découper. Tester (merci encore à vous les testeurs de l’ombre). Constater les nouveaux problèmes. Recommencer. Très probablement pour rien. Sûrement pour rien. Pause de 1 mois. Ça repart. Break de 3 mois. A voir la somme de carton que les prototypes successifs représentent, et la réflexion derrière chaque carton, le découragement est tout proche… Surtout qu’au début du projet, j’étais seul. Pas de binôme pour partager les doutes, ou encore prendre la relève quand je n’ai plus d’énergie.

Quelques versions du prototype (parfois plusieurs par photo), avant et après début du travail avec Bruno.

Connivence

Imaginer et développer un jeu, c’est aussi rejoindre la petite communauté du jeu. De façon totalement informelle et facile.

Accueilli chez Tric Trac il y a peu, on se sent à la maison. Heureusement car j’avais un sacré trac. Comprenez : ouvrir la toute 1ère boite de mon 1er jeu, en live dans la Tric Trac TV, avec à ma table Phal, Adrien et Bruno. Excusez du peu ! Alors merci à la Team d'Orléans pour la bonne humeur et la simplicité.

Entre auteurs, on se comprend en un rien de temps, on peut parler franchement : cette relation est très particulière. Je veux citer Bruno bien entendu. Mister Jack est un des 1ers jeux de ma ludothèque (acheté à Annecy bien avant que je n’y emménage). Je suis fan, à tel point qu'au début je n’osais pas aller rencontrer Bruno. Pourtant c’était simple. Je pense que les auteurs sont des gens simples et Bruno n’y fait pas exception. Il y a aussi Cédric Millet, mon pote de jeux, le 1er auteur que j’ai côtoyé. Un monument de motivation et de travail. J’en reparle juste après. Et Matthew Dunstan : un super chic type, humble et pourtant absolument brillant. En plus nous avons les mêmes goûts ludiques : on va faire un jeu ensemble, c’est décidé. De jour comme au « Off », les discussions avec Cédrick Chaboussit, Florian Sirieix ou Seb Duj sont toujours un régal, car quel que soit le registre de la discussion, ça colle directement. J’ai aussi hâte de faire connaissance avec les « artistes » de la Cafetière : Antoine Bauza, Ludovic Maublanc (Mister Jack c’est aussi Ludo!!!) et leurs compères.

L’ambiance de mon Cannes 2017 était absolument parfaite, avec Cédric et Matthew. En plus, Greg, Hervé et Laurent, amis de longue date étaient avec nous. Ils nous aident comme testeurs, assistants, soutiens, organisateurs… Merci les amis!

Je suis à l’aise avec mes pairs, on partage quelque chose de si fort qu’on a l’impression de se connaitre de longue date. Parfaite connivence.

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Cédric fait tourner « Meeple Circus » au FIJ 2017. Superbe jeu à venir chez Matagot. As d’or 2018 ?

Impulsion

Avant de débuter le projet Yamataï, j’aimais assez les jeux pour m’être souvent posé la question d’en créer un. Je me disais que je commencerais quand j’aurais la bonne idée, mais sans chercher vraiment. J’en restais là. Et puis mon pote Cédric s’est mis à construire des jeux avec une énergie hallucinante. 1 proto. Puis 2, et 3. Il a eu de supers idées. C’est en l’observant que je me suis dit : « pourquoi pas moi » et que j’ai commencé à réellement réfléchir. D’autre part, « Santiago » m’a toujours fasciné. C’est un superbe jeu de Claudia Hely et Roman Pelek. J’en ai tiré cette idée d’un « flux », idée que j’ai retournée dans tous les sens et qui a servi de point de départ pour Yamataï. Qui aurait pu deviner ce lointain lien de parenté ?

Depuis Yamataï, de nouvelles impulsions sont arrivées. Elles m’ont notamment conduit à deux autres jeux très différents. Le 1er est "L’île au Trésor" chez Matagot, un jeu de chasse au trésor familial. Le jeu est très ouvert, et décuple la sensation de fouille. On doit même écrire sur le plateau! "Wild Olympics" (titre provisoire) sera publié chez BLAM ! C'est un jeu d’ambiance et de rapidité basé sur une mécanique très innovante. Je pense que vous allez bien vous marrer!

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« L’ile au trésor » à Cannes FIJ 2017.

Sérénité

Concevoir un jeu, c’est aussi passer beaucoup de moments entre amis : Bruno et Julien en particulier pour Yamataï. Ce genre de moment permet de faire connaissance en mode « accéléré », d’avancer efficacement sur le projet, mais surtout de se changer les idées. La détente qui en résulte est comparable à celle de la pratique d’un sport, car on mobilise tout son esprit pour une réaliser quelque chose d’agréable. Ci-dessous, chez Julien, avec Bruno, on est vraiment sereins.

Bruno avait probablement remporté la partie : le jeu devenait de mieux en mieux réglé :-)

Préoccupation

Lors du développement, nous faisions avec Bruno les analyses suite à nos tests le samedi matin. Nous exprimions chacun ce qui nous avait plu, ainsi que les problèmes à traiter. Concernant les problèmes, on était d’accord. Ensuite venait la recherche de solution. Chacun avait anticipé et déjà réfléchi à des propositions. Parfois ça collait. Parfois ça ne collait pas du tout. Alors on discutait. On ne lâchait pas et pour un petit point de détail on pouvait argumenter une heure. Chaque proposition était contestée, débattue. Ça devenait parfois usant, décourageant et fatiguant. J’appelle ça nos « séances canapé d’auteur», en mode psychothérapie de groupe. Parfois je restais préoccupé du test de la prochaine version du proto.

Lorsque Bruno arrivait avec le proto suivant, j’avais souvent une bonne surprise. Mes doléances étaient prises en compte, même lorsque le débat avait terminé en ma défaveur.

Fierté

Vous étiez nombreux à Cannes, des gens sympas à venir demander une dédicace. A mes côtés, Messieurs Cathala et Fleury. Derrière nous, 12 tables occupées en permanences par tant de joueurs et de parties différentes. Pas loin, l’équipe de Days, avec Alexiane, Franck et Adrien aux petits soins. Cyrille, directeur artistique, qui était représenté par son travail remarquable. Ce Cannes 2017 était à peine croyable. Alors oui, vraiment, aujourd’hui, je suis très fier d’avoir réalisé Yamataï à vos côtés. Et je vous dis à bientôt pour partager de nouveaux kaléidoscopes à émotions : je parle bien sûr de jeux !

FIJ Cannes 2017 – Photo par Greg

21 « J'aime »

Merci pour ce panel d’émotions, et merci pour cette sympathique rencontre le temps d’une dédicace à Cannes 2017. L’achat du jeu pour ma part s’était fait “à l’aveugle”, sans essayer, sur un coup de tête; le stand étant toujours surpeuplé. Depuis le retour à la maison, j’ai enfin pu tester la bête et toutes les promesses sont tenues!! C’est beau, c’est fluide, de longues minutes de plaisir en perspective!!! Alors Merci Marc et j’attendrai tes prochaines créations

3 « J'aime »

J’n’ai pas acheté Yamataï… pas encore… peut-être jamais, mais là n’est pas vraiment le sujet. Ce qui l’est, en revanche, c’est votre bonheur qui transparaissait à l’écran il y a quasiment 3 semaines, celui qui éclabousse l’objectif de ces photos partagées du FIJ 2017, et puis vos mots, et ce choix de l’approche émotionnelle plus que technique au moment d’écrire ce carnet de route.
J’attendais d’un jeu qu’il me touche, toujours, qu’il me fasse vivre une aventure, souvent. Et puis, avec le temps, en rencontrant peu à peu quelques acteurs de ce milieu passionnant, je me suis aperçu que ses coulisses pouvaient aussi provoquer ces émois, des sourires d’expériences partagées, des peines d’instants manqués, ou même de véritables joies pour les rêves accomplis.
Aujourd’hui, je trouve ces bulles extraludiques, ces expériences de vie, toutes aussi importantes dans mon approche du jeu que le média lui-même. Et ce matin (bon, ok, il est midi : mais nous sommes un dimanche !!!), à vous lire, à apprécier le thème emprunté pour votre article, je suis heureux, modestement… pour vous, pour le bonheur que ces heur(t)es vous ont procuré, pour ce sourire et cet oeil pétillant. Tout simplement heureux.
Ma journée commence bien.

6 « J'aime »

Merci beaucoup ce partage très touchant. :slight_smile: Je te souhaite plein de succès pour tes futurs projets et je suis très contente d’avoir été ta première Poupette en dédicace. :wink:

D’ailleurs si Pepette passe par là, salutations! :-)))

2 « J'aime »

très beau témoignage. Même si on ne se sent pas prêts à affronter ce type de jeux pour le moment (on préfère les familiaux, famille nombreuse oblige), le succès que vous rencontrez, et le bonheur que vous partagez sont tout à votre honneur. Good Job. Et bravo et merci aussi à tous ceux que vous citez. La Tribu Cata

1 « J'aime »

Félicitations ! J’ai joué à Cannes et c’est très prenant ! Juste par curiosité, comment s’est faite la rencontre avec Bruno et la décision de faire le jeu ensemble ? Encore bravo

2 « J'aime »

Vous avez mis, Bruno et toi, la barre très haute pour les prochains. Encore une partie cette aprèm, très tendue, avec des stratégies orientées par les spécialistes, une autour des points d’honneur, l’autre avec l’argent. 71 à 70 pour les premiers.

2 « J'aime »

Merci :slight_smile: C est un ami commun qui a fait les présentations. La décision de faire le jeu ensemble s est faite petit a petit: au départ Bruno m a donné de petits conseils, puis on a joué de plus en plus souvent. A un moment Bruno m’a proposé une direction qui m a beaucoup plue. C’était parti pour un co design. J ajoute, car on me pose souvent la question, que selon moi notre contribution est extrêmement équilibrée :wink:

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Go go go les mecs d’Annecy !! Qu’est-ce-qu’on est forts quand même :sunglasses:

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Impatient teinté d’inquiétude :
Tel était notre état avant d’aller chercher notre Yamataï dans notre échoppe préférée. Allions nous savoir nous guider dans cet archipel aux méandres au moins aussi nombreux que les voies possibles pour atteindre le suprême prestige ?
Disons le tout de suite, mes deux fils et moi sommes à des années lumière des scores évoqués plus haut.
Mais quel bonheur, quel étonnement de voir que des règles si peu nombreuses et si simples peuvent produire un jeu aussi riche.
Votre bonheur fait plaisir, croyez bien que vous nous le faites partager à travers nos parties.

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waouw, super, impatient de le recevoir à la maison.

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Nous avons en tout cas été très emballé par notre première partie, hier avec ma femme. Au début nous avions peut que cela se rapproche trop de Five Tribes, mais pas du tout en fait.

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Hello,
Super article, très sympa à suivre, et effectivement votre bonheur était palpable en vous voyant au FIJ (je n’ai pas osé vous déranger, vous étiez toujours bien entouré lorsque je vous ai croisé). Moi aussi Annécien et auteur de mon 1er jeu pour Essen 2016 (Sabbat Magica), j’espère avoir l’occasion de pouvoir échanger avec vous lors d’un salon (ou d’une manifestation sur Annecy).
Bravo pour Yamataï, quelle belle entrée dans le monde du jeu !

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Acheté à Cannes et je ne suis pas déçu. Très bon jeu.

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Acheté a Annecy ce Week End avec une dédicace de Marc Paquien. Son sourire et sa gentillesse a été le soleil de cesamedi pluvieux.
Super et Superbe jeu !!!

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Mes scores, 71 à 70, c’est à deux. A 3 ou 4, je pense qu’on fait beaucoup moins.

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Drôle d’idée de faire dédicacer un jeu par le frère (Manuel) de l’auteur (Marc).

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Marc, je suis passé plusieurs fois devant le stand DoW au FIJ, toujours bondé. Et que dire de la file d’attente pour les dédicaces, énorme !!! J’aurai pu faire la queue mais avec les enfants qui m’accompagnait ce n’était pas gérable.
Félicitations, ce succès est mérité, j’ai déjà convaincu 2 amis qui l’ont acheté (la trictrac TV est un gros atout pour cela).

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Ravi d’avoir pu partager cette aventure avec toi Marc.

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71 ? J’avais cru comprendre que ça se gagnait en une 30aine de points !