Intéressante et recente étude signalée dans Le Monde.
A l’avenir, le pétrole sera plus coûteux et son extraction plus polluante LEMONDE.FR | 19.02.07 | 20h42 • Mis à jour le 19.02.07 | 20h44 a planète recèle 3 600 milliards de barils de pétrole “non conventionnel” enfouis très profondément ou sous forme de pétroles lourds, indique un rapport du cabinet d’études écossais Wood Mackenzie, publié lundi 13 septembre. A ce jour, 8 % de ce pétrole non conventionnel est exploité ou en passe de l’être. Seuls 15 % de ces 3 600 barils correspondent à du pétrole lourd à extra-lourd, le reste étant encore plus difficile à exploiter, précise le cabinet d’études de référence en matière d’hydrocarbures. Washington avance une estimation des réserves mondiales “ultimes” de pétrole à 2 275 milliards de barils. Mais un groupe de pétrogéologues indépendants et pessimistes, réunis au sein de l’ASPO, Association pour l’étude du peak oil, table sur seulement 1 750 milliards de barils. L’étude de Wood Mackenzie souligne que la transition vers les pétroles non conventionnels pourrait devenir nécessaire plus vite que ce qu’affirment en général les experts de l’industrie pétrolière. Bien qu’après 2020, certains champs de pétrole conventionnel majeurs verront encore leur production croître, ces augmentations ne suffiront pas à compenser le déclin des autres principaux champs, précise Wood Mackenzie. DÉCLIN ANNONCÉ DU PÉTROLE CONVENTIONNEL Se reposer de plus en plus sur les pétroles non conventionnels nécessite une réorganisation importante de l’industrie énergétique. L’extraction des pétroles extra-lourds requiert de grandes quantités d’eau, de gaz naturel et de solvants : une opération plus chère, polluante et gourmande en énergie que pour les pétroles conventionnels. Les grandes compagnies occidentales exploitent déjà des roches bitumeuses – un pétrole extra-lourd, notamment au Canada et au Venezuela. Mais le rythme d’investissement dans les pétroles non conventionnels demeure lent. Leur place reste marginale. Dans son rapport de 2005, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) table sur une production de seulement 2 millions de barils par jour (mbj) en 2025. La consommation actuelle tourne autour de 85 mbj. Selon Wood Mackenzie, " après 2020, il n’est pas certain que le pétrole conventionnel sera capable de répondre à l’augmentation de la demande". Le directeur des études économiques de l’AIE, Fatih Birol, prédisait en septembre 2005 dans les colonnes du Monde que les extractions hors pays de l’OPEP – soit la moitié de la production mondiale – amorceront leur déclin “juste après 2010” . D’après Fatih Birol, “la Terre contient beaucoup de pétroles non conventionnels (…) mais il est techniquement impossible et écologiquement malsain d’extraire ces pétroles à un rythme élevé”. Un précédent rapport de Wood Mackenzie indiquait que la taille moyenne des nouveaux champs pétroliers découverts depuis 1999 n’a jamais été aussi faible depuis le début du XXe siècle. LeMonde.fr
A propos du pétrole, ce qui me fait vraiment poiler, c’est que tout le monde s’affole de son petit confort, genre “et comment que je vais faire, moi, si je peux plus payer mon essence ?”, sans penser un instant que le pétrole, c’est aussi un gros, très gros, très très gros paquet de MEDICAMENTS qui disparaissent, entre autres choses.
Ca, les fibres optiques, les nylons, les verres organiques de lunettes… Tout ce qu’on fait en plastique ou en caoutchouc.
Un autre truc : si on trouve une alternative à l’essence suite à la disparition du pétrole, faudra pas oublier aussi les alternatives aux pneus, au goudron/asphalthe/bitume, aux joints de fenêtres, aux plastiques divers, etc.
Heureusement qu’on a la musique et les films en numérique, parce que sans pétrole, pas de DVD ou de CD.
Bon, y’a le recyclage, tout ça, sûr, mais je me plaçais (comme les articles sur l’essence) à l’extrême pour exposer des manques qui me paraissent plus essentiels et irremplaceables que l’essence. greuh.
Jérôme Bonaldi a sorti un livre sur le sujet : “la vie presque sans pétrole” chez PLON.
Je l’ai entendu faire une démonstration étonnante (en particulier) sur l’efficacité de stockage des sacs en plastique qui permettent de stocker pas mal de pétrole, d’énergie, pour une masse très faible… Sous réserve que ceux-ci ne soit pas en train de voler dans nos campagnes.
greuh dit:A propos du pétrole, ce qui me fait vraiment poiler, c'est que tout le monde s'affole de son petit confort, genre "et comment que je vais faire, moi, si je peux plus payer mon essence ?", sans penser un instant que le pétrole, c'est aussi un gros, très gros, très très gros paquet de MEDICAMENTS qui disparaissent, entre autres choses. Ca, les fibres optiques, les nylons, les verres organiques de lunettes... Tout ce qu'on fait en plastique ou en caoutchouc.
Oui et non. En fait, la pétrochimie a permis de synthétiser pléthore de molécules complexes utilisées dans les industries que tu cites. Mais il y a d'autres moyens d'obtenir ces molécules et les expériences actuelles vont dans ce sens. J'ai ainsi vu un laboratoire travaillant sur du plastique provenant de fibres végétales grâce auxquelles on a synthétisé la même molécule que celle issue du pétrole.
Donc des solutions de remplacement, il y en a. Mais elles ne sont aujourd'hui ni aussi pratiques ni aussi économiques que celles offertes par l'actuel pétrole. Elles sortiront du placard au fur et à mesure.
Gageons que les firmes pétrolières doivent elles aussi déjà avoir des plans de rechange dans leurs cartons, histoire de ne pas se trouver prises au dépourvu, une fois la pénurie venue... Pour l'instant, cela ne les intéresse pas d'exploiter ce filon, c'est moins rentable que le pétrole... Ah capitalisme, quand tu nous tiens....
Le problème du pétrole et aussi une des raisons de son succès est sa polyvalence d’usage (synthèse chimique, carburants de toutes sortes etc…) qu’on ne retrouvera pas dans un seul composé.
Il va falloir trouver une alternative pour chacun des usage qu’on en faisait et là se pose le problème, car si l’on sait faire de l’ethanol a partir de plein de trucs en fait (ok les voitures continueront de rouler) on n’a pas encore d’alternative au kerosène, rien qui puisse fournir une energie necessaire au décollage d’un avion et là ya blocage. A terme certains prévoient un déclin des transports aériens et avec un ralentissement global des echanges internationaux etc…
Jusqu’a la nouvelle découverte magique? Les avions a uranium (Welcome on Iran Airlines!)?
Groove dit:on n'a pas encore d'alternative au kerosène, rien qui puisse fournir une energie necessaire au décollage d'un avion et là ya blocage. A terme certains prévoient un déclin des transports aériens et avec un ralentissement global des echanges internationaux etc... Jusqu'a la nouvelle découverte magique? Les avions a uranium (Welcome on Iran Airlines!)?
Je serais assez prêt à parier sur le retour des Zeppelin. D'ailleurs on peut trouver sur le ouèbe trace de quelques projets industriels des dernières années, plus gros, plus surs, fonctionant au solaire, etc. La plupart se sont vautrés, probablement apparus trop tôt. Mais dans quelques années, qui sait... Bon d'accord il me faudra trois jours de traversée pour venir acheter des jeux en France, mais au moins j'aurai le temps d'y jouer au retour
En tout cas, ce qui est probable, c'est que même si l'on continue à voyager presque comme aujourd'hui, on prendra plus de temps. Caramba, prendre le temps, et ne pas le rendre, une valeur en hausse. Estupendo.
Le zeppelin est une alternative séduisante, mais n’enterrons pas l’aviation trop vite. Tous les constructeurs aéronautiques savent pertinemment qu’il leur faudra changer leur fusil d’épaule d’ici un demi-siècle. Et quand l’argent apâte, c’est drôle comme les idées fusent !
Qui vivra, verra. Mais en tout cas, revoir des zeppelin dans nos cieux ne serait pas pour me déplaire.
Don Lopertuis dit:Tous les constructeurs aéronautiques savent pertinemment qu'il leur faudra changer leur fusil d'épaule d'ici un demi-siècle. Et quand l'argent apâte, c'est drôle comme les idées fusent !
Une question aux petits chimistes présents sur le site : faisant fi de toute considération pratique (encombrement notamment), quel combustible actuellement maîtrisé par l'homme peut-il fournir une énergie nécessaire au décollage d'un avion de ligne ? Les autres énergies fossiles (charbon, gaz), c'est un peu court... Le nucléaire ? Quoi d'autre ?
El comandante dit:Une question aux petits chimistes présents sur le site : faisant fi de toute considération pratique (encombrement notamment), quel combustible actuellement maîtrisé par l'homme peut-il fournir une énergie nécessaire au décollage d'un avion de ligne ? Les autres énergies fossiles (charbon, gaz), c'est un peu court... Le nucléaire ? Quoi d'autre ?
Sans etre spécialiste, je pense que la meilleure piste, c'est l'hydrogène (à bruler hein, pas question de fusion nucléaire ou autre ). Non polluant, je pense qu'il est parfaitement maitrisé technologiquement. Le pb, c'est qu'il faudrait trouver des mines d'hydrogène Parce que le fabriquer, on sait faire (facile, on l'a appris en seconde, meme si je me doute que dans l'industrie ça se passe pas pareil qu'en TP). Dépenser moins d'energie à le fabriquer que ce qu'on en retirera, ça me parait déja plus hasardeux. Et faire en sorte que ce soit rentable... c'est une autre histoire.
L'autre piste c'est les carburants issus de l'agriculture... perso, j'y crois pas pour des tas de raisons. Pour moi, c'est plus une tentative de reconversion de l'agriculture que la recherche d'un nouveau carburant.
Sinon, y a plus qu'a attendre l'avion electrique.. mais il va falloir de sacrées piles
Haykel dit:Sans etre spécialiste, je pense que la meilleure piste, c'est l'hydrogène (à bruler hein, pas question de fusion nucléaire ou autre ). Non polluant, je pense qu'il est parfaitement maitrisé technologiquement.
Entièrement d'accord : son seul rejet est de la vapeur d'eau tout à fait récupérable. Par contre, quand on voit l'énergie nécessaire à sa production, il y a de quoi frémir ! Soit il faudra des processus moins couteux en énergie, soit trouver des sources d'énergie considérables : fusion ?
L'autre piste c'est les carburants issus de l'agriculture... perso, j'y crois pas pour des tas de raisons. Pour moi, c'est plus une tentative de reconversion de l'agriculture que la recherche d'un nouveau carburant.
Le problème c'est moins la reconversion recherchée de l'agriculture, que les surfaces qu'il faudrait pour produire les plantes nécessaires à la production de carburant "vert". La totalité de nos surfaces cultivables ne suffirait pas à produire ce qu'il faut pour nos besoins.
Haykel dit:Sans etre spécialiste, je pense que la meilleure piste, c'est l'hydrogène (à bruler hein, pas question de fusion nucléaire ou autre ). Non polluant, je pense qu'il est parfaitement maitrisé technologiquement.
Entièrement d'accord : son seul rejet est de la vapeur d'eau tout à fait récupérable. Par contre, quand on voit l'énergie nécessaire à sa production, il y a de quoi frémir ! Soit il faudra des processus moins couteux en énergie, soit trouver des sources d'énergie considérables : fusion ?
Pour info, les derniere recherches montrent que les batteries a haute densite sont bien plus rentables que les fuel cells. En clair, a termes, pour un volume donne on pourra stocker bien plus d'energie dans une batterie que dans un reservoir d'H2. Et la source ideallement sera solaire et/ou fusion.
Pour répondre sur l’industrie médicamenteuse : oui, on sait produire du benzene autrement, mais à des coûts faramineux et en quantité très faible. Alors que le crackage/vapocrackage en fournit quantité. Le trou de la sécu risque pas de réduire
Wasabi dit:Pour info, les derniere recherches montrent que les batteries a haute densite sont bien plus rentables que les fuel cells. En clair, a termes, pour un volume donne on pourra stocker bien plus d'energie dans une batterie que dans un reservoir d'H2. Et la source ideallement sera solaire et/ou fusion.
Wasabi dit:Pour info, les derniere recherches montrent que les batteries a haute densite sont bien plus rentables que les fuel cells. En clair, a termes, pour un volume donne on pourra stocker bien plus d'energie dans une batterie que dans un reservoir d'H2. Et la source ideallement sera solaire et/ou fusion.
pour un avion de ligne ?
non, je n'avais pas vu que vous parliez d'avion de ligne. J'imagine que le jour ou il n'y aura plus que les avions de ligne qui consomment du petrole, ca ne sera plus vraiment un probleme.
Jer dit:On aura des avions à propulsion nucléaire, comme le B-36 modifié mis au point dans les années 1950 par les américains. Airbus devrait en toucher un mot à Areva.
Ahem
En cas de crash, bonjour la pollution!
Sans compter qu'on avait pris quelque libertés avec la protection de l'équipage et de l'environnement, et que la propulsion nucléaire du fameux B36 modifié ne servait que d'appoint, à titre expérimental.
Mais lisez donc La Décroissance (qui devient mensuel d’ailleurs!), il y a vraiment de quoi réfléchir!!! Ce n’est pas simple de le trouver! Indépendant car pas financé par la sacro-sainte publicité.