Sherinford dit:Je trouve succulent de reprocher à un auteur son manque de rigueur quant on a la foi. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité.
Attention, il y a deux choses.... Croire est effectivement un acte de foi qui ne se décide pas, et ne se raisonne pas. Croire qu'il y a une vérité révélée dans un livre un texte un écrit, des paroles relève effectivement de l'acte de foi qui n'est pas "raisonnable".
Néanmoins à partir de cela, On peut avoir plusieurs remarques...
D'abord, du coté des croyants, il y a la théologie et l'exégèse qui sont des disciplines souvent assez pointues et plutôt exigeantes intellectuellement et souvent menées avec une grande rigueur (en effet elles ont souvent l'obligation de se reposer sur le texte). On pourrait discuter de la différence entre le protestantisme et le catholicisme dans la capacité du premier à re-interroger le texte et dans le second à l'intégrer au dogme. Ou surtout des libertés tragiques parfois prises dans le passé avec cette exigence
Maintenant il y a aussi l'analyse extérieure du phénomène religieux et là on est souvent dans le n'importe quoi. D'abord beaucoup de lieux communs, d'approximations et d'analogies plus ou moins discutables. Ainsi dans un sujet qui me passionne l'Inquisition (période j'en conviens dramatique), les approximations sont légions:
- le fait qu'un tribunal ne s'installe qu'à la demande du pouvoir temporel (avec des intentions très séculières) est négligé,
o les cathares sont massacrés aussi pour des raisons de géopolitique.
o les vaudois pour des raisons de trouble public
o les sorcières anglaises idem...
o Jeanne d'Arc, d'après vous?
La taux de condamnation à mort est souvent sur-estimé notamment y compris par rapport aux tribunaux civils de la même époque.
On ne frappe que les relaps.... bref une notion de (certes discutable) seconde chance dont je ne suis pas sur que notre civilisation moderne adopte l'idée....
o la pratique de la torture (oui c'est mal) est limitée (à un niveau parfaitement inacceptable) ce qui est une nouveauté dans le droit
Ici, l'idée n'est pas de défendre l'Inquisition (c'est indéfendable) mais la présenter comme le fruit exclusif de la religion c'est peut-être inexact, le faire à dessein peut-être malhonnête
Bref un grand nombre de simplifications (et je n'ai pris qu'un exemple), de mélanges des époques, des lieux et des problématiques, qui laisse un goût étrange pour des ouvrages pronant la Raison.
Je ne parle pas du business sous jacent (je renvoie à l'article sur le business de l'athéisme, numéro spécial "booksellers" de la revue Books))