[Liberté]
libération prévu le mardi 16 octobre
Le chanteur du groupe Noir Désir, condamné à huit ans de prison pour des coups mortels sur sa compagne Marie Trintignant en juillet 2003 en Lituanie, va sortir de prison, mardi 16 octobre, après avoir purgé la moitié de sa peine. Sa libération"interviendra effectivement le 16 octobre", a annoncé un communiqué du procureur de la République, Paul Michel.
Le vice-président du tribunal de grande instance de Toulouse, chargé de l'application des peines, Philippe Laflaquière,"a fondé sa décision notamment sur les efforts de réadaptation sociale faits par le condamné ainsi que sur ses perspectives de réinsertion sociale et professionnelle", souligne le communiqué."Le parquet de Toulouse ne s'était pas opposé à cette demande [de libération conditionnelle] lors du débat contradictoire organisé le 20 septembre" au centre de détention de Muret, en Haute-Garonne, où le chanteur est détenu depuis fin septembre 2004, a rappelé le procureur.
Le juge de l'application des peines de Mont-de-Marsan, dans les Landes, où Bertrand Cantat est domicilié, sera chargé du suivi de la mesure de libération conditionnelle, a ajouté le communiqué. "Je me réjouis de cette décision, qui permettra à Bertrand Cantat de reconstruire son avenir et de décider ce qu'il fera sur le plan artistique", a indiqué Me Olivier Metzner, son défenseur. Il n'est pas sûr de reprendre la chanson, a-t-il précisé.
CONTRÔLE ET ASSISTANCE PSYCHOLOGIQUE
Bertrand Cantat sera soumis à des mesures de contrôle et d'assistance psychologique pendant un an après sa libération, et il devra s'abstenir d'évoquer l'affaire notamment sur scène ou dans toute œuvre audiovisuelle.
Cette mesure de libération est conforme au régime français de l'exécution des peines, qui prévoit une possibilité de libération anticipée si le détenu montre un comportement positif en détention, s'il présente des garanties de réinsertion à l'extérieur et a indemnisé complètement ses victimes.
Bertrand Cantat a indemnisé deux des quatre enfants de Marie Trintigant, ainsi que l'assureur de la maison de production du téléfilm que la comédienne tournait au moment de sa mort. Ces indemnisations ont été en partie financées par les recettes des ventes d'un album "live" compilé avec d'anciens enregistrements et mis au point par les membres du groupe avec Bertrand Cantat, alors en détention.
Bertrand Cantat remplissant tous ces critères, ni le parquet, ni les psychologues, ni l'administration pénitentiaire ne se sont opposés à sa libération lors de l'audience qui s'est tenue à huis clos le 20 septembre devant un juge d'application des peines. Seule Nadine Trintignant, mère de la victime, qui ne pouvait légalement être représentée à cette audience, a tenté en vain de s'opposer à la sortie de celui qui a provoqué la mort de sa fille, en écrivant notamment au président Nicolas Sarkozy. Elle estimait qu'une libération qu'elle juge prématurée donnerait "un signal négatif" en matière de violences faites aux femmes.
Topkewl heureux de voir une justice intelligente