Des stats :
La fin de l’année 2018 a été très calme chez moi. Plus de boulot, moins de dispos et une fin d’année chargée et précipitée. Ça a cassé la moyenne et on a fait une centaine de parties de moins que les années précédentes.
Quelque chose comme 350 parties.
Mais on est toujours très jeux en couple le soir à la maison.
Pour terminer avec les stats : on a joué à quasiment 100 jeux différents cette année mais souvent plutôt plusieurs fois aux mêmes.
Voici la liste des 11 jeux auxquels on a joué plus de 10 fois (plus de 11 fois même… h-index 11 cette année) :
- Un monde sans fin que j’ai offert en mars pour l’anniversaire de mon amoureuse et qui est rapidement devenu notre chouchou. Peut-être son jeu préféré, s’il n’y avait pas encore et toujours Troyes dans son coeur. Un des jeux qui moi m’amusent le plus. Et le coup de coeur de ma fille de 9 ans. Un véritable carton à la maison. Une bonne vingtaine de parties. Ce jeu est vraiment excellent : tendu, vache et fin dans les choix qu’il propose.
Et tellement plein d’interactions !
Difficile de tout faire à chaque manche (6 tours par manche) mais on trouve toujours un moyen d’y parvenir plus ou moins, c’est hyper satisfaisant. Le gagnant sera celui qui aura réussi à faire le plus de trucs en plus de ceux imposés, déjà pas évidents à boucler en 6 tours.
2, 3 ou 4 joueurs c’est top. Excellent souvenir d’une partie d’anthologie à 4 joueurs où le jeu (via la succession des événements) s’est vraiment acharné contre nous. A tel point qu’on a eu quelques éclats de rire nerveux.
Un seul regret : qu’il n’y ait jamais eu d’extension. On aurait aimé de nouveaux événements.
- Puerto Rico s’est imposé également dans mon panthéon. Une vingtaine de parties. Les mécanismes du jeu souffrent de nombreuses exceptions d’équilibrage qui peuvent gêner un peu ou laisser un sentiment d’inélégance. Mais c’est d’une précision machiavélique. Ce jeu est ce que je connais de plus vache et bourré d’interactions dans les jeux allemands.
Il faut faire attention à tout, c’est redoutable : le choix des rôles par rapport à l’ordre des tours de jeu, la pertinence d’une action choisie non seulement pour soi-même mais également pour favoriser le moins possible les adversaires, la création de pénurie, d’offres et de demandes, des situations de blocages… Toutes ces situations de jeu sont possibles grâce à ces micros points de règles parfois peu intuitifs. Ça vaut le coup de se les farcir.
A côté de ça le jeu est également très stratégique, on distingue au moins 3 axes de stratégies et il faut savoir repérer les bâtiments qui les rendent meilleures ou qui les facilitent. Certains bâtiments font des combinaisons entre eux.
Il y a tellement de choses dans ce jeu que j’adore.
Nous avons rapidement ajouté l’extension incluse dans la nouvelle édition du jeu (et la deluxe). Elle ajoute de nombreux bâtiments et permet des mises en place alternatives, différentes à chaque partie, où la première chose à faire dès le début du jeu devient de regarder ce qui est disponible pour voir quelles stratégies se dégagent.
Beaucoup de partie à 2 joueurs avec une variante non officielle. Les dynamiques du jeu sont différentes à 3 joueurs (sûrement la config. idéale) et encore différentes à 4 joueurs.
Inépuisable et irremplaçable.
- Keltis que je n’ai découvert que cette année. Je possédais depuis longtemps cités perdues et comme nous jouons principalement à 2 joueurs je n’avais jamais ressenti le besoin d’essayer ce jeu. Finalement je l’ai chopé un jour à la ludothèque de Villebon-sur-Yvette (Coucou ! si jamais on me reconnaît…) et je le préfère même aux cités perdues, même à 2 joueurs. Il est moins tendu, il y a moins de frustrations, mais pour un jeu de cartes jouable en une demie heure je préfère le dilettantisme. Nous y avons également pas mal joué avec ma fille ce qui explique qu’il a été sorti entre 15 et 20 fois cette année. Un vrai bon jeu familial.
La version que j’ai fini par acheter inclut l’extension au verso du plateau de jeu et là c’est une tout autre affaire. Le jeu reste familial mais je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, il me fait de gros noeuds au cerveau. Autant que Troyes. Une bonne boîte bien remplie de plaisir de jeu.
- The Game est encore pas mal sorti cette année et a encore contaminé des novices de passage. J’ai encore été à l’origine de quelques achats… Sa grande année c’était l’année dernière où il est tellement sorti que j’ai perdu le compte, mais cette année on s’est encore beaucoup amusé (une grosse quinzaine de parties), et la version The Game extreme a rejoint nos étagères. Je ne suis pas très jeux collaboratifs mais The Game, comme Hanabi a un autre niveau, c’est le jeu coopératif parfait.
- Puerto Rico - le jeu de cartes (réédition de San Juan) a été un petit coup de coeur. On ne retrouve pas toutes les situations de jeu de la version plateau (cf. plus haut) mais il y a pas mal d’interaction et beaucoup de combos. Dans la catégorie “jeu de cartes à 12€ qui tient presque dans la poche et où il suffit de sortir un paquet de cartes, de les mélanger et hop on joue, on fait des combos et on retrouve presque les sensations du jeu de plateau dont il est une adaptation futée” il est difficilement égalable. Bon ok il est tout seul mais il tient bien le rôle.
Il est important de préciser que cette édition inclut une extension avec des nouvelles cartes, de nouvelles stratégies, des rééquilibrages et des bonnes idées. Il faut vite l’inclure pour vraiment savourer le jeu complètement.
- Dans la même gamme, les Châteaux de Bourgogne - le jeu de cartes est également une superbe adaptation. Là par contre on retrouve bien les sensations du jeu de plateau. C’est bourré de bonnes idées, c’est très malin, assez tendu, avec pas mal d’interactions. A la maison on a adoré. Même ma fille a bien accroché. Mon amoureuse et moi sommes fans de la version plateau mais la petite est encore trop jeune pour y jouer, nous sommes donc ravis d’avoir trouvé cette version moins complexe et on trouve qu’elle réussit à restituer les dilemmes et les mécanismes du jeu de plateau. Il y a même quelques différences qu’on trouve très bien pensées, presque mieux pensées. Tiens, j’ai soudainement envie d’y jouer là tout de suite.
- IceCool a été un succès pour les enfants. Mon fils de 5 ans n’est pas doué mais il s’amuse. Moi-même j’ai dû y jouer avec eux une quinzaine de fois.
On a eu de bons moments autour de ce jeu.
- J’ai perdu le compte du nombre de parties de Scopa qu’on a fait cette année. J’ai acheté un jeu de cartes italiennes en Sicile dans une envie de touriste un peu snob et nous y avons joué sur la plage, aux terrasses des cafés, etc. lors de nos deux séjours en Italie cette année. Et même pendant les vacances d’été en Bretagne. D’ailleurs en y jouant avec ma fille on s’est rendu compte que ça se jouait très bien à 3 joueurs.
C’est un jeu de cartes traditionnel italien avec seulement 2 ou 3 subtilités tactiques. Ça se joue en automatique dès qu’on a compris ces 2 ou 3 trucs pour bien jouer mais c’est un petit jeu à la cool.
- La course vers El Dorado a été mon plus grand espoir déçu de 2018. Non pas que le jeu soit mauvais. Non, il et même plutôt très bon. Mais quand on est fan de Dominion comme moi on est foutu face à n’importe quel autre jeu de deckbuilding. A l’opposé de Clank avec sa rivière de cartes toutes tellement diverses qu’on n’a pas le plaisir de préméditer une stratégie, El Dorado ne propose pas assez de cartes. Le système de parcours est super cool, et avec son set de cartes limité et prédéfini on s’amuse à préméditer des stratégies, c’est du deckbuilding réjouissant comme Dominion couplé à un jeu de parcours où on peut se bloquer. En fait j’aime ce jeu mais en l’état il est trop simple pour avoir envie d’y jouer plus d’une douzaine de fois. J’ai besoin de nouvelles cartes à me mettre sous la dent, de possibilités de mises en place alternatives… Et ce n’est pas le module “expert” des cavernes qui suffit à me contenter (au contraire, il rend la progression plus facile…)
D’ailleurs une des grandes désillusions de cette année (j’y reviendrai plus bas) ce sont mes attentes déçues par la première extension de El Dorado. Je ne l’ai pas achetée ni essayée mais après avoir longtemps attendu de voir ce qu’elle allait proposer, je suis déçu de constater qu’il ne s’agit presque pas de nouvelles cartes mais surtout de mécanismes se basant sur le module caverne qui ne m’avait déjà pas satisfait.
Je conserve le jeu de base parce qu’il est bien et parce qu’en l’état il fait un bon jeu familial à jouer avec ma fille, mais aussi surtout parce que j’attends ce que proposerait éventuellement une prochaine extension.
- Très futé. Nous n’avons pas essayé tous les roll and write, et notamment ni Welcome ni Château de Bourgogne le jeu de dés, mais parmi ceux avec des grilles abstraites comme Qwixx, Qwinto, Encore, Dice Stars et donc Très futé c’est ce dernier qui s’est imposé à la maison comme notre roll and write préféré. C’est hyper malin, ça combote quand on atteint des paliers, on trouve toujours quelque chose à faire. C’est parfait dans le genre. Attention toutefois on ne joue pas vraiment pendant le tour des autres. Voilà pourquoi je le conseille surtout à 2 ou 3 joueurs. Et Qwinto reste parfait pour jouer à 4 ou 5 en famille avec mes parents.
- Decrypto est la découverte de notre fin d’année. On a déjà fait une douzaine de parties en un peu plus d’un mois et ça a été notre jeu familial pendant les fêtes, avec mes parents, mon frère et la belle-soeur. Je n’ai pas énormément de jeux d’ambiance et mes préférés sont ceux où il faut se creuser un peu la tête et être malin, comme Linq ou Mystères. Decrypto vient de remplacer Mystères après des années de bons et loyaux services. Je le préfère à Codenames qui m’amuse moins et en fait il me procure le même plaisir de jeu subtil que Linq. Sauf que ce dernier n’a jamais réussi à conquérir mon entourage familial et il ne me restait que mes anciens souvenirs de parties anthologiques. Decrypto lui a fait son nid tout de suite et on enchaîne les parties dans la bonne humeur et la perfidie.
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Quelques belles satisfactions en 2018 :
- avoir ressorti avec succès Witness en 2018. Les précédents couples avec qui on l’avait essayé n’avaient pas accroché. Là on s’est bien marré. Je pense le ressortir avec les mêmes amis en 2019.
- avoir offert Flamme rouge à ma mère et avoir enfin pu nous faire des compétitions en plusieurs étapes avec l’application sur smartphone. Ça démultiplie les enjeux tactiques de ce jeu et ça m’a redonné envie d’y jouer.
- commencer à jouer à des jeux cools avec mon fils de 5 ans. Pyramid (fluch der Mumie) et Nom d’un renard sont ses jeux préférés du moment et j’aime bien y jouer. Surtout le voir s’y éclater.
- avoir été agréablement surpris par mon frère et mon amoureuse, toujours étonnés que je ne connaisse pas tous les jeux, qui ont réussi à me faire découvrir 2 jeux dont je n’avais jamais entendu parler et qui me plaisent beaucoup tous les deux. Il s’agit respectivement de Skull King le jeu de dés qui est un bon jeu de dés d’ambiance et de Haspelknecht qui est mon cadeau de noël et mon dernier gros coup de coeur qui finit bien 2018 et commence 2019 sur les chapeaux de roues.
- avoir été l’initiateur de moments excellents dans le cadre du club verveine et naphtaline autour de jeux comme Puerto Rico et Troyes. Merci aux Trictraciens motivés qui m’ont suivi dans cette idée. On va essayer de revivre de belles choses cette année et un jour il faudra réussir à nous rencontrer autour d’une table !
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Des hauts et des bas :En plus de
Un monde sans fin,
Puerto Rico,
Château de Bourgogne le jeu de cartes et
Decrypto qui ont déjà été cités parce qu’ils ont été parmi les jeux les plus joués cette année, il y a 4 jeux découverts cette année qui m’ont beaucoup plu à différents degrés :
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Orléans auquel j’avais déjà joué en 2015 et 2017 mais que je n’ai réellement découvert que cette année parce que mon pote me l’a prêté et qu’on a pu enchaîner quelques parties tranquillement à la maison (config. idéale surtout pour des jeux un peu costauds). C’est devenu une de mes références, il manque peut-être un tout petit quelque chose pour être incontournable et que je me l’achète (peut-être l’extension
Commerce et Intrigue).
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El Gaucho que Léo m’a prêté parce qu’il savait que ça me plairait. C’est parfait dans le genre. Imaginez une bonne dose de
Keltis avec ce qu’il y a de mieux dans
Dice Town.
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Nom d’un renard, arrivé noël pour mon fils de 5 ans. C’est ingénieux et on s’y amuse beaucoup. Ça faisait longtemps qu’un jeu pour enfant ne m’avait pas à ce point convaincu.
Imaginez une bonne dose de
Qui Est-ce ? et de
Cluedo avec ce qu’il y a de mieux dans
Qui l’a vu ?.
- Et enfin mon immense coup de coeur de noël (oui c’est tout chaud donc j’en suis encore tout émoustillé mais je sens déjà un énorme potentiel d’amour) :
Haspelknecht. Grande surprise dont j’ignorais tout, comme déjà dit plus haut.
Imaginez ce qu’il y a de mieux dans
Shakespeare,
Orléans et
Un monde sans fin et ajoutez des voies de développement et de scoring sur un arbre technologique…
→ Le plaisir subtil et tendu de choisir ses disques actions avec parcimonie pour faire suffisamment d’actions mais en essayant de choper ou conserver la place ô combien importante de premier joueur en n’étant pas trop gourmand.
→ Le plaisir sensoriel et intellectuel de planifier ses actions, même si on ne peut pas faire tout ce qu’on voudrait on réussit toujours à faire quelque chose, en disposant les disques actions sur différents ouvriers de son plateau personnel qui évolue au cours de la partie.
→ Le plaisir vache et vicieux d’empêcher l’adversaire d’avoir les ressources demandées à chaque fin de manche pour qu’il ramasse des points de victoire négatifs, alors qu’on a soi-même eu du mal à tout obtenir mais maintenant que c’est bon on peut se permettre et si en plus en peut en stocker pour préparer la prochaine manche…
Cette année j’ai également joué à d’autres bons jeux qui méritent d’être cités vite fait même s’ils ne m’ont pas autant impressionnés :
Clank (pas à la hauteur du plaisir stratégique et combinatoire de
Dominion),
Keyflower (une seule partie à 2 qui n’a apparemment pas révélé le potentiel du jeu),
Roll for the galaxy et
Rajas of the Ganges (j’ai bien aimé les deux mais pas forcément une énorme envie d’y rejouer à la folie après mes 2 parties chacun) et
Ulm qui lui m’a beaucoup plu mais je n’y ai joué qu’une fois.
Enfin certains jeux ont été des déceptions :
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Istanbul est sympa et bien conçu mais il manque de peps et de tension j’ai trouvé. Il était dans ma wishlist avant que je ne l’essaye.
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Kingdomino et
Queendomino. Je n’attendais rien de spécial d’aucun de ces deux-là mais j’ai eu l’occasion d’y jouer. Bon j’ai eu ce à quoi je m’attendais : rien de spécial.
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Le bien et le malt a été une vraie déception parce que je m’étais vraiment moubourré sur ce jeu. Je l’ai acheté et on y a joué 4 fois. La raison essentielle de ma déception c’est que mon amoureuse ne l’aime pas donc je sais déjà qu’il est voué à croupir. Mais il y a aussi le fait que passées les premières parties à galérer je stagne sur une stratégie qui fonctionne bien et je n’arrive pas à bien jouer autrement, donc ça ronronne carrément. Pourtant il est agréable à jouer, les idées sont chouettes et le matos est au top. A vendre !
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Viva Topo a longtemps fait office de classique pour les enfants de 4/5 ans. Grosse déception pour ma part, c’est mou et automatique. Même mon fils ne le réclame pas.
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Concordia ne m’a pas amusé. Je ne saurais dire pourquoi. Etait dans ma wishlist aussi avant que je ne l’essaye.
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The Game duel ne m’a pas plu. J’adore
The Game en coopératif parce que c’est justement un des seuls jeux coopératifs qui fonctionne vraiment en coopération, et il se passe quelque chose on s’amuse on pleure on rit. La version compétitive m’a semblé inintéressante. Il reste un peu du jeu de base, mais tout ce qui en fait un jeu unique a été enlevé.
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Je débute 2019 avec l’envie d’enchaîner des parties de
Haspelknecht (et j’ai déjà commandé l’extension avant qu’elle ne soit épuisée) et de tâter du
Caylus pour le club verveine et naphtaline (Léo va me prêter le jeu).