Bonjour,
Vu les différents retours, je souhaiterais réagir…
Concernant la Bière…
C’est un constat qui est maintenant acquis de tous : les Brasseries sont dans la moyenne supérieures dans les trois aspects : Revenus intéressants, deux PVs de liaisons et PVs d’activations.
De plus, toute les Brasseries voient leur pose hyper flexible car ne nécessitent que du Fer (même pas la moindre alternance avec du Charbon pour freiner un Brasseur).
La Bière produite est le centre névralgique dont la majorité des PVs (Vente et Rails) dépendent…
C’est pourquoi je pense que la moindre Brasserie posée par un joueur doit entrainer une analyse de tous les autres joueurs, toutes affaires cessantes, afin de déterminer les intentions du poseur de Brasserie… Le but affiché est d’éviter l’apparition d’un Brasseur fou qui risquerait d’enclencher un BIC…
Surtout si ce joueur persiste et signe en continuant à en poser, les autres doivent cesser leur occupations et poser eux-mêmes de la Brasserie jusqu’à ce que les velléités de déséquilibre aboutissent à un statu quo…
Oui… Cela peut sembler scripté mais aux Échecs, on dit que la menace est plus forte que l’exécution, donc je pense que sur le long terme, on aura plus droit à un genre d’impasse mexicaine à ce niveau-là…
C’est pourquoi, je pense que la stratégie BIC décrite plus haut est condamnée à disparaitre tôt ou tard du rang des stratégies efficaces et ne fonctionnera pleinement que lorsque la différence de niveau d’expérience entre joueurs est trop prononcée… La Bière est un outil, pas une fin en soi.
Je vois très bien les futures poses de Brasserie devenir de courtes “réactions en chaine” pour tenir tous les joueurs en respect avant que chacun ne retourne à ses occupations…
Concernant la stratégie gros Bâtiments…
Là, je pense que pour le moment, aucune démonstration de leur échec n’a réellement émergée… En attendant, jurisprudence ou pas, il faut juste choisir si on fait confiance ou non à Roxley pour leur travail sur le jeu… J’ai confiance… Mais plus que cela, dans le cadre de la recherche sur la stratégie gros Bâtiments, Brass Birmingham est loin d’être un calvaire à jouer… Au contraire, il est tellement passionnant qu’après chaque partie, je suis impatient d’y revenir pour améliorer mon jeu et gommer les erreurs que j’ai pu identifiées… Je ne pense pas être le seul dans ce cas, on aura donc des réponses tôt ou tard…Sur cette question, je rejoins T-Bow : une version online serait un énorme avantage… Pas trop pour y jouer moi-même, mais avec un tel outil, une dissection stratégique pertinente peut émerger très vite…
Loin de moi l’idée de la dévorer… C’est plutôt comme dans toute bonne dissertation bien construite, l’introduction pose une problématique (ici la viabilité de la stratégie gros Bâtiments), le développement présente la réflexion et la conclusion répond à l’introduction avec les idées du développement…
Dans une telle production, je me précipiterai sur la conclusion…
C’est un peu comme pour Tzolk’in : un jeu que j’adore et auquel je ne joue pas assez à mon goût. Les analyses stratégiques sont légions, je n’en ai lu aucune et ne le ferai sûrement jamais… Mais le fait qu’elles existent me rassure pour au moins mes 200 prochaines parties, si je parviens un jour à les jouer… * toussote *
Ensuite…
Pour commencer, oui…
La pose des Bâtiments dits de Vente (Manufactures, Poteries et Filatures) est très tactique. C’est sûrement dû au mécanisme de Vente qu dépend de la Bière dont la présence n’est pas suffisamment fiable voire pérenne…
Mais des actions ponctuellement dictées par la tactique n’empêche pas d’avoir un fil rouge stratégique et d’envisager d’aller vers de gros Bâtiments. En tout cas, c’est l’œuvre d’une partie entière à décider dès le début…
Évidemment, l’adaptation, dont il faut faire preuve durant une partie, obligera parfois à faire des concessions, quelques écarts, mais une fois l’événement imprévu géré, il faudra juger si revenir sur le fil rouge est toujours viable ou sinon, objectivement, dans quelle mesure…
Pour cela, je pense qu’il faut planifier des “schémas de pose”, c’est-à-dire considérer, à chaque évolution du contexte de jeu, un ensemble de paramètres permettant de juger si la situation continue d’être favorable pour le Bâtiment de Vente qu’on cherche à poser puis à activer… Et, le cas échéant, de la viabilité de chercher à tendre vers cette situation favorable.
Parmi ces paramètres à prendre en compte on a :
- Les cartes dont on dispose. En particulier, l’estimation de la première main est cruciale pour ne pas risquer de “caler” au milieu du chemin. L’acquisition de Jokers doit être prise en compte afin de simplifier la mise en œuvre de la stratégie
- La distribution des tuiles Marchands. Bien identifier leur position par rapport aux emplacements des Bâtiments qu’on veut construire afin de sélectionner les meilleurs d’entre eux : ce sont ces derniers qui doivent être occupées de manière pérenne avec des Bâtiments de niveau II et plus.
- Les possibilités d’accès à la Bière. C’est le paramètre le plus complexe à estimer car difficile à prévoir… L’accès à la Bière dépend beaucoup de ce que feront les adversaires. Voir le paragraphe ci-dessus de ce post sur les Brasseries.
- Les développements à réaliser. Je pense que cet aspect DEVRA être scripté au maximum pour tendre vers le maximum d’efficacité… Le but est des développements est d’avoir à disposition les “bons” Bâtiments à construire au “bon” moment avec le minimum de perte de temps. Les Manufactures, vu leur nombre, sont celles qui vont avoir le plus besoin d’un tel plan de développement théorique raisonné à appliquer du mieux qu’on peut.
- Les coûts et contraintes de construction. Cet aspect est un paramètre de Développement. On le verra ci-dessous
C’est cela qui permettra de déterminer ce qui est faisable et ce qui est utopique…
Selon la situation, on pourra être amené à conclure que tel gros Bâtiment envisagé n’est, raisonnablement, plus à l’ordre du jour… Et il faudra que ce soit acté le plus tôt possible.
En tout cas, avec l’expérience de mes parties jouées, mon but, quand je décide de me lancer dans un axe stratégique d’un type de Bâtiment donné, est de trouver les enchainements de contexte favorable qui me permettront d’alterner développement/construction et activation.
Je ne fais pas les plus gros Bâtiments ? C’est pas grave… J’essaie d’analyser ce qui m’a empêché et de jouer sur ce curseur à la prochaine partie…
Ce qui me frustre encore, c’est que je fais encore trop souvent des erreurs qui n’ont rien à voir et qui “masquent” la vraie problématique…
Voyons maintenant le paramètre des coûts et contraintes de construction
Filatures
Poser les Filatures de niveau III et IV. La vulnérabilité principale de ce Bâtiment est qu’à partir du niveau II, les Filatures ont besoin de Charbon… il faut donc en parallèle penser à l’acheminement vers des sources de Charbon. Au-delà des Brasseurs, un Poseur de Rails est à surveiller de très près car il “pompe” aussi sur cette ressource…
De base, je ne vois pas autre chose que de lutter sur le même terrain : il pose des Rails ? Réponse : Mines de Charbon + Rails pour lui contester son monopole et on revient aux Filatures dès qu’il s’est “calmé” (ou qu’on a réussi à le calmer ?)
Poteries
Poser les Poteries de niveau III et Niveau V. Par exemple sur la partie où j’ai moi-même mené cette stratégie, j’ai certes échoué de 5 PVs, mais le problème ne venait pas de ma pose des gros Bâtiments que je pense avoir relativement bien gérée mais plutôt des manœuvres préparatoires encore trop imprécises : trop de perte de temps…
A part la fameuse Poterie de niveau I, toute les autres nécessitent du Charbon. Le travail d’approvisionnement est encore plus délicat que pour les Filatures car les Emplacements de Poteries ne sont pas nombreux (4 sur le Plateau) et qu’il n’y a qu’une tuile Marchand qui ne fait que de la Poterie…
Pour l’activation, le travail est grandement facilité si le plateau déborde de Bière : un joueur Poterie a donc tout intérêt à provoquer la construction des Brasseries… Constructions à laquelle il participera aussi bien sûr…
En tout cas, les Filatures et les Poteries ont un point commun, ils sont les plus “faciles” à mener au bout puisqu’ils n’ont que quatre niveaux : ce sont les Bâtiments qui peuvent le mieux représenter une sorte de zone de confort pour un joueur de Brass Lancashire.
Manufactures
C’est le Bâtiment le plus difficile à appréhender dans sa globalité, je pense… En tout cas, pour un joueur de Brass Lancashire, cela doit être déroutant, voire faire peur, de considérer un Bâtiment qui a huit niveaux !!
Le nombre d’actions entre Brass Birmingham et Brass Lancashire étant le même, si on veut “taquiner” les derniers niveaux de Manufactures, il faudra beaucoup développer. Cela signifie que l’accès au Fer devra être très surveillé et que les Usines sidérurgiques feront partie de la stratégie pour que les développements ne coûtent pas trop cher.
Après, pour choisir au mieux vers quelles Manufactures tendre (VI, VII ou VIII), cela dépend du contexte et de l’accès aux matières premières que sont le Fer et le Charbon… le Charbon requis par les Manufactures V et VII oblige à analyser et préparer au plus tôt le réseau d’acheminement alors que les Manufactures VI et VIII en sont indépendantes… Mais il n’en reste pas moins qu’il y a un but à se fixer avant de changer de cap pour gêner ses adversaires et lutter sur le monopole qu’ils essaient d’arracher…
En effet, de ce que je remarque, c’est qu’un joueur, qui veut partir sur de gros Bâtiments, décide tôt jusqu’où il veut aller (nonobstant les ajustements à sa stratégie en cours de route pour ne pas aller dans le mur), fait tout pour arriver vite à son but et, s’il y parvient, ouvrir un autre axe par la suite : cela a été souvent mon cas aussi…
C’est pourquoi, j’ai du mal à voir les axes stratégiques trop monomaniaques comme véritablement envisageables : Les autres joueurs posent des problèmes qui obligent à s’adapter, on aura tôt ou tard besoin de charbon, il faut contribuer au réseau (quitte à anticiper sur ses vrais besoins si on considère un spot trop juteux), etc.
Mais en tout cas, je me refuse pour le moment à considérer Brass Birmingham comme inférieur à Brass Lancashire… Plus moderne, peut-être à la limite… mais bon, pour moi, tout ce qui concerne Brass est moderne !!!Mais ce qui est sûr, c’est que les deux jeux ont une approche et des enjeux radicalement différents. : une Filature de niveau IV de Brass Lancashire n’a rien à voir avec son homologue de Brass Birmingham… en terme de développement et d’approche…
Et je suis d’accord avec T-Bow : je pense aussi que Brass Birmingham ne se résume pas qu’à faire de la Bière et des Rails…
a++
Manubis.