Burn out ludique de son partenaire

beurge dit :Oulà ça a l'air bien triste Uphir… :(

Pas le moins du monde ! D'abord, j'aime jouer en solo pour appréhender les règles, me faire mon "trip", me raconter mon histoire. Et en général, le simple fait d'installer la table suscite sa curiosité (et / ou celle de mon fils). Je lui explique alors le fluff (plutôt que les règles), et je vois si elle accroche à l'histoire que l'on va raconter. Les mécaniques l'intéressent bien moins que l'histoire que l'on raconte à deux (ou plus), même si elle peut être une redoutable compétitrice !

Mais l'idée, c'est surtout de la faire jouer à ce qu'elle aime, pas de la "forcer" ! Et ainsi, j'arrive même à la faire jouer à des wargames.

Sasha dit :
cetrod dit :
- jouer c'est partager avec ou contre : quand on est mal, le plaisir renvoie à la douleur... ; quand on cherche l'autre on ne veut plus de jeu "circulaire" (ordre du tour comme des spermatozoides = jeu de gestion en gros) mais du face à face (= wargame, poutre, interaction) ; quand on l'a trouvé on veut aussi du coop ou de l'abstrait/ jeu de "coucou" (scrabble); quand on rêve (ou vouloir s'échapper), on veut du jdr ou du beau.

Pourquoi tu joues = pourquoi tu joues pas  : il y a autant de réponse que d'être humain et de situation données à un moment M sur notre chemin de vie.


Y'a ceux qui ont peur et veulent compenser dans le jeu, ceux qui ne veulent plus sentir ou alors autre chose, et ceux qui joue pour jouer...

A+

JCVD sort de ce corps !

Hahahahaha tu m'a tuer. C'est tellement ça !
yes

Sinon pour ma part, je suis et est toujours été un gros joueur (jeu vidéo puis jds). Ma femme ne partageant à la base pas cette passion et ne voulant pas non forcément l'avoir à mes côtés lors de mes soirée jeux (qui sont un échappatoire à la vie de couple) tout c'est très bien passé.
Je fais mes soirée jeux à l'association de ma ville, avec mes deux groupes d'amis et de temps à autre on joue avec ma femme seuls ou avec mes parents.

Pas de burn out en vu pour moi car cela me permet de garder la tête hors de l'eau justement. Et pour nous deux non plus étant donner qu'elle s'adonne au jeu uniquement lorsqu'elle le veut.

Nous jouions beaucoup à 4 , ma femme,  moi même un couple d’amis…l’arrivée des enfants a fait que progressivement ma femme a joué de moins en moins…maintenant elle joue de façon épisodique…elle m’a dit que çe qui l’avait lassé c’est d’être obligé d’assimiler de nouvelles regles quasiment à chaque fois…trop de jeux tue le jeu…
Maintenant elle joue un peu à 4 avec moi et mes filles sinon mon activité ludique c’est en dehors de la maison avec des amis et en festivals et pour ca elle me laisse la liberté de profiter de ma passion sans contrainte…avec le recul je pense que ma femme et l’amie de l’autre couple jouaient surtout pour nous faire plaisir…je dois accepter que c’est ma passion les jeux et pas la sienne…

Chez nous je ne parlerais pas de Burn out mais simplement de fatigue physique et mentale.

A la Base c’est moi le “gros joueur” de la famille ma femme aime jouer aussi mais pas a la meme fréquence.

Nous sommes mariés avec 4 gosses et des boulots très chronophage surtout celui de ma femme( moi je bosse a 5 minutes de la maison donc meme avec un gros temps de travail je suis rentré le midi et le soir je suis rapidement a la maison ca aide)  le matin elle part a 7h30 et ne rentre que le soir vers 19h40 et ca 5 jours par semaine donc vous vous doutez bien que le soir elle n’est plus en état de jouer et surtout meme si je gère les gosses et le ménage elle tient a faire a manger (sa passion) . Du coup la semaine nous ne jouons pas meme si de temps en temps je lance une sonde sur un jeu au format court, par contre le week end( pas tous) la nous pouvons faire des après midi jeu.
Aucunes frustrations pour ma part car premierement ma femme et moi nous connaissons depuis le collège (ca feras 34 ans cette année ) donc ca aide a la comprendre et ensuite parce que j’ai un petit cercle d’amis (3 joueurs) qui passent de temps en temps pour jouer a la maison, et j’ai aussi mon beau frère et ma belle soeur qui aiment jouer donc quand ils passent nous voir la personne y échappe .

En plus des évolutions normales de la vie (couple, enfants, job, âge,autres loisirs etc…) je pense que la surproduction de jeux à laquelle on est arrivée depuis 5/6 ans a généré chez de nombreux groupes un effet très contre-productif.

Qui n’a jamais entendu/prononcé un “Encore un nouveau jeu?..” plein de lassitude.…Un nouveau jeu implique intégrer de nouvelles règles, pour un investissement peu rentable car il y aura encore bientôt “Un Autre nouveau jeu”.

De fait, on multiplie les extensions de jeux existants, on écrit de plus en plus souvent sur la boîte “de 1 à X joueurs”, pour préciser que même tout seul ce sera l’éclate, et alors que jadis on bavait en attendant le nouveau Kramer/Rosenberg/Cathala/Bauza, désormais on s’en fout carrément tellement on en pond chaque année.

Bref, ma ludothèque est passée de 800 jeux à 80, donnés, vendus, offerts…
Je n’intègre plus qu’une à deux boîtes nouvelle.s par an, en fonction de critères très précis, je joue souvent seul, j’invente mes propres variantes solo, je ne force surtout plus personne à jouer et découvrir si je pressens une réticence (je ne souhaite plus expliquer des règles à des déconneurs inattentifs, car c’est un travail important que la didactique d’une règle) et j’adore creuser les stratégies de jeux qui ont fait date dans mon aventure ludique, même s’ils ont 5, 10 ou 20 ans.


                           

eldarh dit :Tu entends quoi par "burn out'" ? Le terme me parait un peu fort.
Une lassitude ? Un désintérêt ? Un dégoût ? 

Tout à fait d'accord le terme n'est pas du tout approprié mais vendeur sûrement.
La plupart des gens connaissent le terme ils ne savent pas du tout ce que c'est.

lassitude dégoût c'est plutôt ça qui est traité dans ici

Iskander dit :Merci Uphir, beurge, znokiss et palferso pour vos témoignages!

Attention, je parle de burn-out parce que quelqu'un jouait fréquement, et puis a arrêté, comme l'exemple de palferso. Si la personne n'a jamais joué, ce n'est bien sûr pas un burn-out.

Aussi, bien que j'utilise le mot burn-out, ce n'est pas "l'état médical" de burn-out, mais simplement le fait que quelqu'un qui jouait souvent a arrêté de jouer de façon prolongée, alors que matériellement et en termes de temps ça restait possible.

Du coup c'est effectivement de la lassitude et un ecoeurement.

sinon comme beaucoup je vois avec ma femme on jouait souvent et à des jeux assez important du type Roads and boats mais maintenant pour pouvoir faire un jeu avec elle il faut que je lui demande peut-être 10 x pour qu'elle veuille. Seulement pour des jeux rapide 30-45 minutes.

Pas 10 fois le meme jours 

Il faut passer au jeu de rôle. laugh

De mon côté j’essaye de ménager ma femme pour éviter le burn-out. Si au début on jouait 2 fois par semaine : mercredi et samedi on joue ensemble maintenant uniquement le samedi (et encore pas toujours).
Ma femme n’étant pas aussi passionnée que moi, elle fait souvent des efforts pour me faire plaisir. Je ne veux donc pas en abuser. C’est déjà bien cool de sa part. Et je comprendrais si elle veut jouer qu’une fois par mois, voir plus du tout. Puis j’ai la chance d’aimer jouer en solo également.

Et si c’était nous qui étions boulimiques, plutôt ?

Proute dit :Et si c'était nous qui étions boulimiques, plutôt ?

Je pense aussi

je ne pense pas quand même.
1 jeu d’1h-1h30 par weekend c’est pas trop je trouve.

Je suis passé moi-même par un burn-out ludique il y a environ deux ans. Trop de jeux achetés sur un coup de tête ou à cause du “Buzz”, trop de sorties en même temps et trop peu de temps pour jouer, peu de compagnons disponibles pour jouer régulièrement aux mêmes jeux, des soirées à jouer aux dernières acquisitions puis vite passer aux suivantes, tout ça aura eu raison de ma motivation à jouer.

j’ai lâché l’affaire pour me consacrer à d’autres hobby comme la peinture de figurines et la lecture.
je suivais de loin l’actualité des sorties de jeux mais sans y revenir.
Puis j’ai rencontré de nouveaux joueurs, moins centrés sur l’achat de jeux et de nouveautés à tout prix. Nous nous voyons à Un rythme de maximum 2 fois par mois.
Ça nous permet d’approfondir certains jeux, et je suis aussi devenu plus sélectif dans mes achats qu’avant. 


Avec ma femme nous jouions au moins une fois par semaines. Je jouais surtout avec elle a du familial ( aventuriers du rail, Carcassonne…) A la naissance de nos jumeaux les séances à la maison se sont arrêtées net. Ils ont 4 ans et je commence à « jouer » avec eux. Aujourd’hui c’était Labyrinthe junior édition pyjamask. De mon côté je joue toutes les semaines en association et depuis peu j’ai converti quelques collègues à Azul le midi. Plus que l’envie c’est vraiment l’enervie qui lui manque. Peut-être que qd les enfants seront plus grands cela reviendra


Merci beaucoup pour l’ensemble de vos retours, comme je l’espérais ils permettent d’élargir et contextualiser ce que chacun de nous vit.

Parmi les éléments émergeant des témoignages il y a l’évolution de la pratique du jeu de société : de la découverte à la pratique passionnée, le jeu de société prend une place structurelle et continue dans la vie du passionné, ce qui rend impossible pour son partenaire d’y jouer simplement “pour faire plaisir”.

Une pratique structurelle du jeu peut aussi parasiter la relation, si trop de temps partagé devient du temps joué. Afin de l’éviter il est nécessaire de trouver un nouveau équilibre, qui fait que la pratique du jeu évolue alors soit vers une pratique solo, et ou diversifiée à l’extérieur de la maison. En même la pratique à la maison est plus cadrée et espacée dans le temps (1 ou 2 x par mois, par exemple).

En parlant de parasitage de la relation, il y a bien une différence entre jouer ensemble à deux, ou jouer ensemble mais aussi avec d’autres joueurs. Le jeu à deux est plus délicat car impactant plus fortement la relation, mais je ne pense pas qu’on puisse généraliser, pour certains le jeu à deux est une bonne solution, pour d’autres jouer ensemble avec d’autres est plus facile. Dans mon cas j’ai observé que ma compagne est beaucoup plus ouverte dans sa pratique du jeu lorsqu’on joue avec d’autres, lorsqu’on joue à deux elle devient beaucoup plus sélective dans ce qui l’intéresse de jouer.

Un autre élément qui ressort est que la pratique du jeu de société semble être une activité “fragile”, dans le sens où on la pratique lorsque l’on se sent bien et en forme. Après tout le jeu demande souvent de la concentration et effort, et les aléas de la vie, enfants, maladie ou  l’humeur déprimée éteignent souvent l’envie de jouer. Quelque part le jeu ne serait donc pas une pratique “de refuge”, à laquelle on s’adonne lorsque “ça va pas bien”?

Autre élément potentiellement problématique est la rotation trop importante des jeux. Apprendre à jouer est un effort, et trop de nouveauté peut rapidement lasser, tout en empêchant le joueur de capitaliser sur son expérience, limitant l’attachement et familiarité qu’on peut développer avec la pratique d’un jeu. Je pense que ceci explique aussi pourquoi les joueurs veulent essayer autant de jeux lorsqu’ils jouent “hors de la maison”. Après tout la découverte est un élément normal du développement d’une passion, mais il faut sans doute bien la canaliser (conventions, soirées au club), pour éviter l’usure à la maison.

Quelque chose que j’ai moins vu que je ne le croyais est que le type de jeu qu’on joue puisse être un problème (genre jeu trop conflictuel, etc). Je crois que les joueurs sont prêts à s’adapter aux affinités de leur partenaire pour jouer ^_^)

En tout cas je pense que tout ceci sont des processus normaux, et pas un problème en soi. Par exemple pour certains même si le jeu commence comme une pratique partagée, par la suite ça devient un espace personnel qui permet justement de souffler “hors de la relation”.

La pratique du jeu peu donc évoluer dans toute sortes de directions, et il y a toujours une solution. Ceci étant dit il y a parfois des problèmes, j’ai par exemple une connaissance pour laquelle le temps de jeu est un enjeu problématique. S’il joue à la maison c’est aussi avec d’autres joueurs car sa campagne n’est pas trop intéressée, mais elle parasite quand même. Et jouer dehors lui est aussi problématique. Mais là je pense qu’on rentre dans les difficultés relationnelles qui dépassent le cadre du jeu en lui même.

Apres pour rebondir  j’entend aussi souvent “encore un nouveau jeu ???” c’est vrai qu’avec le nombre de sorties a l’année ça commence a lasser même pour moi, donc du coup j’ai opté pour la réduction de ma ludothèque afin de ne pas faire qu’apprendre des règles pour y jouer 3 fois.
Je suis passé de la boulimie d’achat a une gestion sereine de la ludothèque familiale et des achats pour celle ci et du coup ca fait du bien.

Je me rends compte que l’on pourrait facilement faire l’amalgame avec les relations sexuelles intra-couple, pour beaucoup de points cités.

Hades dit :Je me rends compte que l'on pourrait facilement faire l'amalgame avec les relations sexuelles intra-couple, pour beaucoup de points cités.

Tu veux dire principalement le fait de se tourner vers une activité solo ?

el payo dit :
Hades dit :Je me rends compte que l'on pourrait facilement faire l'amalgame avec les relations sexuelles intra-couple, pour beaucoup de points cités.

Tu veux dire principalement le fait de se tourner vers une activité solo ?

j'ai penser la même chose au bout de quelques réponses yes
ça marche aussi pour les cas de pratiques avec partenaire(s) extérieurs au couple...

on pourrait réécrire le sujet complet dans ce sens