c'est pour un sondage : 56 = 82%

La valse des sondages déboussole la campagne


Huit enquêtes d’opinion par semaine. Des premiers tours simulés entre des candidats, dont une bonne demi-douzaine ne sont pas encore sûrs d’obtenir les 500 signatures qui leur permettront de se présenter. Des seconds tours virtuels entre des hommes et des femmes qui peut-être ne pourront jamais y figurer. Des sondages réalisés avant une émission de télévision censée marquer une étape politique importante, mais publiés après.

Et une valse de chiffres qui alimentent les gros titres des journaux. Samedi 17 février, Le Parisien titrait en “une” : “Elle décroche”, en référence à un sondage du CSA où Ségolène Royal… gagnait pourtant 1 point d’intentions de vote, mais était donnée largement battue au second tour par Nicolas Sarkozy (45 % - 55 %). Lundi 19 février, Le Figaro assurait : “Nicolas Sarkozy prend le large”, en référence à un sondage de la Sofres qui enregistrait une hausse de 1 point des intentions de vote en sa faveur au premier tour et une Ségolène Royal qui ne bougeait pas.



Mercredi 21 février, Le Parisien publie un nouveau sondage du CSA, réalisé le 20 février, au lendemain de l’émission de Ségolène Royal sur TF1. Il montre une progression de 2 points de la candidate socialiste (29 % des intentions de vote) et une baisse de 5 points de Nicolas Sarkozy (28 %). Mme Royal “retrouve donc, selon le quotidien, de l’oxygène”. Considérant que près de 50 % des personnes interrogées se rangent elles-mêmes dans les “indécis”, cela a-t-il un sens ? Le spectre de la manipulation médiatico-sondagière ne risque-t-il pas de hanter le reste de la campagne ?

Mardi, le député (PS) Jean-Christophe Cambadélis, soutien de Ségolène Royal, s’est ému après la publication de deux sondages de l’IFOP et d’IPSOS réalisés avant le 19 février, jour de la prestation de sa candidate sur TF1, mais publiés le jour même ou après. Ces deux enquêtes donnent Mme Royal en baisse et mesurent une hypothèse de deuxième tour dans lequel figurerait François Bayrou… qui, selon l’IFOP, battrait et Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

LES “MOUVEMENTS”, PAS LES “NIVEAUX”

“Il est déjà difficilement acceptable qu’un sondage fait le samedi soit publié le mardi pour donner un sens négatif à l’émission de Ségolène Royal du lundi soir sur TF1, a donc dénoncé M. Cambadélis. Mais il est pour le moins grotesque, qu’un candidat comme François Bayrou, qui, selon le même institut, n’est pas au second tour, puisse battre tout le monde au second tour justement.”

Y a-t-il eu cependant manipulation dans le choix des dates auxquelles sont réalisés ces sondages ? Tout ce qui relève des baromètres d’intention de vote réalisés par les grands instituts est le résultat d’enquêtes de terrains programmées à l’avance, presque toujours les mêmes jours d’une semaine. Ils sont ensuite publiés selon la décision des clients qui les commandent. Le Point fait ainsi réaliser son sondage Ipsos toutes les deux semaines, toujours aux mêmes dates, boucle ses pages le mardi pour une parution le jeudi. Il n’a rien changé à sa règle. L’IFOP, lui, a bien réalisé son sondage du 13 au 15 février mais LCI ne l’a rendu public que le lundi 19, jour de la prestation télévisée de Mme Royal. “Le sondage a été prêt jeudi soir”, explique l’IFOP. “Nous l’avons publié lundi, précise-t-on à LCI, parce que l’actualité de l’émission de Mme Royal sur TF1 le rendait justement intéressant : comment allait-elle s’en sortir alors qu’elle baissait ?”

La volonté de créer un contexte de tension politique avant l’émission de TF1 (qui appartient au même groupe que LCI) n’est sans doute pas étrangère à l’affaire… Le conseiller sondage de Mme Royal, Gérard Le Gall, adepte pour sa part des enquêtes d’opinion, relativise d’ailleurs les critiques qui viennent de son propre camp : “La vérité est qu’il ne faut jamais oublier que si les sondages mesurent relativement correctement les mouvements, ils ne prédisent pas toujours bien les niveaux.”

DEUXIÈMES TOURS VIRTUELS

Le fait de tester des deuxièmes tours virtuels entre des candidats qui ne passent pas le premier tour dans les mêmes enquêtes est en revanche une nouveauté de cette campagne. A dire vrai, pratiquement tous les grands instituts le font, la plupart du temps depuis le mois de décembre 2006. C’est le cas de la Sofres, d’Ipsos, du CSA, de l’IFOP, de LH2. “Nous testons huit ou neuf configurations de deuxième tour, précise ainsi Frédéric Dabi, directeur du département opinion de l’IFOP, dans lesquels nous pouvons tester Jean-Marie Le Pen, François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et même Jacques Chirac.”

Les sondeurs reconnaissent entre eux que c’est là l’un des effets du 21 avril 2002. Pratiquement aucune enquête n’avait mesuré un deuxième tour entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. “2002 a obligé les instituts à prendre aujourd’hui au sérieux ce qui n’apparaît pas forcément sérieux. En somme, les sondeurs, pour se protéger, se sont mis à mesurer les possibles”, sourit encore Gérard Le Gall. Cela explique certains des effets “grotesques” évoqués par M. Cambadélis, puisqu’un François Bayrou qui ne passait pas la barre du premier tour dans le sondage de l’IFOP battait en revanche au second tour Ségolène Royal (54/46) et Nicolas Sarkozy (52/48).

Dans ces cas-là, les commentaires peuvent devenir des exercices de haute voltige. Ainsi, le directeur des études de l’IFOP, Frédéric Dabi, commentant à l’AFP le sondage de son institut, a-t-il expliqué clairement que ces seconds tours victorieux mais théoriques de François Bayrou “crédibilisent sa candidature”. “Il peut apparaître comme une sorte de rempart contre Nicolas Sarkozy et l’effet vote utile pourrait jouer en sa faveur, face à une candidate socialiste dont la campagne ne semble pas prendre.”

Quelques heures plus tard, il reconnaissait devant Le Monde, que “l’électorat de M. Bayrou est extrêmement volatil, puisque si 48 % des sondés affirment pouvoir encore changer d’avis, ce chiffre est de 68 % pour M. Bayrou”.

Raphaëlle Bacqué
Article paru dans l’édition du 22.02.07 du

Le Monde

imho dit:
Christophe dit:ne peut-on dire que ça donne une vague idée d'au moins "quelque chose" ? :kingboulet:

que les formulaires de sondage sont préformatés pareils? :mrgreen: :clownpouic:


Ca n'est pas une ânerie : regarde les parcours des responsables de ces boîtes : mêmes études, mêmes lectures, mêmes univers sociaux, mêmes parcours, mêmes boulots qu'ils se sont refilés... C'est ça la pensée unique, non, quand l'abondance ne signifie pas diversité.

Je n’ai pas tout lu mais juste une petite idée. Les sondés sont des personnes qui répondent à des sondages “supplémentaires” de leur plein gré. Ces personnes là ne sont pas là totalement au hasard, c’est parce qu’elles correspondent à certains critères pour pouvoir obtenir un panel de la population française et notamment parce qu’elles veulent bien répondre au sondage.

Ce sont donc des personnes plus aptes à utiliser leur droit civique et qui auraient plus tendance à aller voter que les autres personnes.

Vous pensez quoi de ça?

Ce sont donc des personnes plus aptes à utiliser leur droit civique et qui auraient plus tendance à aller voter que les autres personnes.

Prouve le. Ou donne une piste qui permettrai d'avancer un lien de cause à effet pour le premier point.
Les sondés sont des personnes qui répondent à des sondages "supplémentaires" de leur plein gré. Ces personnes là ne sont pas là totalement au hasard, c'est parce qu'elles correspondent à certains critères pour pouvoir obtenir un panel de la population française et notamment parce qu'elles veulent bien répondre au sondage.


En fait, c'est une question de logique: si le panel de sondés est idéalement choisi (parfaitement représentatif), à la question "allez-vous voter" un % de sondés identique à la moyenne nationale répondra "oui" et idem pour "non".

A partir de là, on ne posera la question et ne conservera dans la mailing list pour le choix du candidat que les sondés qui iront voter. Donc on obtient 100% de votant théoriques parmis les sondés restants. Ce qui est l'intéret de la chose. Mais on a alors selectionné et notre échantillon est rerésentatif uniquement de la population des votants. Et pas des Français en général.

Par contre, je ne voit pas ce qui laisserait supposer qu'une personne répondant à un sondage serait "plus apte" (drôle d'expression?) à "utiliser ses droits civiques"? A moins que "apte à utiliser ses droits civiques" soit équivalent pour toi à "aller voter". :roll:

Par plus apte, ça n’est pas une question de capacité mais de volonté. En anglais, ça serait “more willing to”…

Scoubi dit:Par plus apte, ça n'est pas une question de capacité mais de volonté. En anglais, ça serait "more willing to"...


...et en français "plus enclin à", "plus désireux de".
Never mind.

Yep…

C’était hier matin lors de la revue de presse de France Inter, la journaliste expliquait, à propos des sondages, que les sondeurs réagissaient auprès des sondés en leur disant que leurs choix étaient complètement incohérents et à cette remarque, les sondés donnaient la réponse suivante “depuis le temps que vous nous manipulez, on peut tout aussi bien s’y mettre”…

Bon et puis avec Laurence Parisot responsable du MEDEF, les sondages, sur une echelle de 0 à 7 du “je m’en fout total” est bien au niveau 2500 !

Sarkozy l'emporte avec 50,5% au second tour : l'écart se resserre (sondage IFOP)
24.02.07
un sondage IFOP confirme le net resserrement de l'écart entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, qui recueilleraient chacun 28% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle, la première gagnant 2,5 points et le second perdant 4 points.
Selon cette enquête à paraître dans le Journal du Dimanche, la deuxième entièrement réalisée après l'émission télévisée de Mme Royal lundi dernier sur TF1, M. Sarkozy l'emporterait le 6 mai sur la députée PS par 50,5% contre 49,5%.

Ce sondage, réalisé les 22 et 34 février, est le 29ème sondage consécutif réalisé depuis le 15 janvier, au lendemain du congrès d'investiture de l'UMP, qui donne M. Sarkozy vainqueur au second tour.
Un sondage CSA réalisé le 20 février donnait 29% à Mme Royal (+2) au premier tour et 28% à M. Sarkozy (-5), le ministre de l'Intérieur l'emportant le 6 mai par 51% contre 49%.
Lors de son enquête précédente réalisée du 13 au 15 février, l'IFOP donnait M. Sarkozy vainqueur le 6 mai par 53% contre 47% à Mme Royal.
...
Sondage réalisé par téléphone les 22 et 23 février auprès d'un échantillon national de 889 personnes, inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).


(Sources: Le Monde)


Vu la marge d'erreur de tels sondages, le titre n'est-il pas sujet à caution?

Déjà 51 contre 49...Mais là 50,5 contre 49,5. La marge d'erreur doit être plus grande que la différence de points des candidats non?

Mais cela permet de parler de 28 éme sondage consécutif, puis 29 éme donnant la victoire à sarkozy...Manipulation?
forest dit:Yep...
Bon et puis avec Laurence Parisot responsable du MEDEF, les sondages, sur une echelle de 0 à 7 du "je m'en fout total" est bien au niveau 2500 !


Tu fais référence au fait que Parisot est Présidente - Directrice Générale du Groupe Ifop?

La même info reprise par L’Express

samedi 24 février 2007, mis à jour à 18:26
L’écart se resserre entre Sarkozy et Royal, selon l’Ifop
Reuters
Nicolas Sarkozy, en recul de quatre points, et Ségolène Royal, en hausse de 2,5 points, sont désormais à égalité à 28% d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle, selon un sondage Ifop à paraître dans Le Journal du Dimanche.
L’écart se resserre aussi au second tour entre le candidat de l’UMP et la candidate socialiste, crédités respectivement de 50,5% et 49,5%.
Dans la précédente enquête réalisée du 13 au 15 février, Nicolas Sarkozy était donné vainqueur avec 53% des voix contre 47% à Ségolène Royal.

Selon Le Figaro
2007Publié le 24 février 2007 à 17h28
Sarkozy gagnerait avec 50,5% au second tour
Un sondage IFOP réalisé les 22 et 23 février confirme le net resserrement de l’écart entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, qui recueilleraient chacun 28% d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle, la première gagnant 2,5 points et le second perdant 4 points. Selon cette enquête à paraître dans le Journal du Dimanche, la deuxième entièrement réalisée après l’émission télévisée de Royal lundi dernier sur TF1, les deux candidats seraient au coude à coude au second tour, Sarkozy l’emportant le 6 mai sur la députée PS par 50,5% contre 49,5%. Bayrou est crédité de 17% des voix (+ 1) et Le Pen de 11,5 % (+ 0,5).
(Avec AFP).


Allo? Alain Minc?

" un pour tous et tous pourris"…

Moi ce que j’en pense, j’en ai composé une chanson trankilou chez moi avec ma guitare et mon PC, faites pas trop attention à mes qualités vocales…très limitées !

http://video.google.fr/videoplay?docid= … 0395&hl=fr

Sondages:le putsch inaperçu par Daniel Schneiderman dans Libé.fr

un excellent article…