[Cantaloop]
Cantaloop est un jeu de Friedemann Findeisen, édité chez Lookout, que j’avais reperé en préparant le post sur les possibles nominations au Kennerspiel.
Le jeu est clairement inspiré par les point-and-click sur PC. On incarne un personnage qui doit résoudre des puzzles tout en explorant un environnement assez ouvert, avec une histoire interactive en fil rouge. Le post est normalement sans spoiler ;).
L’auteur
Friedemann Findeisen est un artiste assez éclectique puisqu’il fait de la musique, théorise la composition musicale et anime une grosse chaîne youtube sur ce sujet. Sa vidéo sur la prononciation de son nom donne un bon aperçu du personnage.
L’éditeur
on ne présente plus Lookout (Agricola et Rosenberg, Patchwork, Grand Austria Hotel, etc…). Ils se lancent dans leur propre gamme de jeux-aventures dans les pas de Kosmos (Exit, Adventure Games).
Les illustrateurs
On retrouve l’atelier189 de Klemens Franz derrière les illustrations. Ils ont été accompagnés par deux artistes freelance, Johannes Lott et Kerstin Buzelan. Je trouve les illustrations particulièrement réussies puisqu’elles participent à l’ambiance du jeu.
Le principe
On se retrouve avec un livre-jeu, un paquet de cartes, un décodeur et une grille permettant de cocher les différents points de passage du jeu.
On a un livre à spirales qui est fonctionnel. On aurait préféré du papier plus épais pour faciliter la navigation dans les différents chapitres mais tout a bien tenu.
Les cartes sont stockées dans des petites boites attachées au livre. C’est un poil agaçant de sortir et remettre les cartes assez régulièrement, mais encore une fois c’est fonctionnel.
On va associer les cartes entre elles ou avec des les illustrations du jeu pour obtenir des codes qui nous permettront d’avancer dans l’intrigue. Le jeu laisse une part non-négligeable à l’exploration, on a donc un sentiment de liberté très sympa ce qui nous permet d’avancer sur plusieurs fronts à la fois.
On a un décodeur qui nous permet de décrypter les codes pour récupérer les informations nécessaires.
L’ambiance
Un des gros plus selon moi. L’ambiance de l’histoire correspond à ce que laisse suggérer la couverture: de la série B 80’s 90’s à la sauce californienne, avec le ton qui va bien. L’humour est aussi intégré aux mécanismes du jeu, ce qui rend vraiment l’expérience très plaisante. Ce n’est clairement pas fait pour les enfants. Je dirais 12/14 ans minimum en fonction du curseur de chacun.
L’intérêt principal du jeu réside dans l’interaction avec les puzzles et les différents éléments du jeu plus que dans l’arc narratif général. Le jeu a d’ailleurs été découpé en 3 livres. Je pense qu’on pourra prendre tout la mesure de l’histoire à la fin de la trilogie.
La difficulté
Je ne suis pas un habitué du genre. Honte à moi, je n’ai pas encore joué à Unlock, un Exit ou un Time Stories. Par contre, j’ai fait pas mal d’escape room mais j’ai toujours été meilleur en soutien dans une équipe plutôt qu’un joueur qui pense out-of-the-box.
J’ai joué en solo, et j’ai buté sur quelques combinaisons que j’ai trouvées personnellement plutôt difficiles.
Le système d’aide/d’indice est malgré tout bien foutu et je ne me suis jamais senti desarmé.
Le système de jeu est lui très facile à prendre en main.
Jouer à 2 aurait sûrement permis d’appréhender certaines situations avec un regard frais.
J’aurais aussi dû prendre plus de notes pour pouvoir mieux me rappeler des éléments que j’avais mis en suspens.
J’ai passé 7/8 heures dessus, mais je ne suis pas du genre hyper patient/ni hyper rigoureux et j’ai toujours préféré prendre un indice plutôt que de me sentir bloqué, mais ca n’a pas du tout nui à mon plaisir.
Le bilan
J’ai passé un très bon moment. Je trimballais mon livre dès que j’avais un moment de libre. On s’amuse à tenter des trucs sans se prendre la tête puis à prendre du recul pour s’assurer qu’on a rien laissé de côté. Par contre, il faut un minimum de rigueur dans l’organisation pour ne pas oublier des éléments en cours de partie (ce qui n’est pas mon fort, et une des raisons pour laquelle je ne joue jamais en solo).
J’ai hâte de voir la suite de l’histoire et les 2 livres suivants. L’auteur travaille aussi sur des déclinaisons pour enfants et pour des familles.
Par contre, il faut maîtriser l’anglais un minimum, surtout pour profiter des touches humoristiques.
Pour ceux que ça intéresse, il y a un PNP qui sert de prologue sur le site de l’éditeur.
Je ne pense qu’il obtienne une nomination au Kennerspiel au vu de la concurrence mais on a bon candidat pour une recommandation !