J’entendais tout à l’heure à la radio Suzanne George (une des responsables d’Attac, je crois) dire que la part de la valeur ajoutée qui revient au capital était passée en 30 ans de 20 à 40% (et donc que la part de la valeur ajoutée utilisée pour payer les gens était passée de 75% à 60%).
Je veux bien la croire, mais y a-t-il des confirmateurs dans la place ?
Connaissez-vous des études sérieuses (et très accessibles) sur la question ?
je confirme, du moins j’ai lu un article qui allait dans le même sens dans The Economist il y a quelques semaines/mois.
Les chiffres de mémoire c’était de 30/70 (capital/travail) il y a 25 ou 30 ans à 55/45 (capital/travail) aujourd’hui. Dans les pays occidentaux je crois. A vérifier quand même.
j’essaierai de retrouver l’article à l’occasion et je le posterai.
On produit avec de moins en moins de main d’oeuvre, et comme on ne rémunère pas les outils qui nous remplacent, la part de valeur ajoutée afférante au travail est mécaniquement de plus en plus faible.
Oui, ça c’est un aspect de la question que je n’avais pas réalisé…
Dans ces conditions, la proportion de la valeur ajoutée revenant au capital va continuer d’augmenter avec le progrès de la technologie et l’arrivée de machines plus sophistiquées, plus productives et plus chères.
Peut-on alors éviter que le nombre de chômeurs augmente ?
Jack dit:On produit avec de moins en moins de main d'oeuvre, et comme on ne rémunère pas les outils qui nous remplacent, la part de valeur ajoutée afférante au travail est mécaniquement de plus en plus faible.
C'est vite dit, ça ! Les outils de travail, on ne les rémunère pas, mais on les amortit ! Ca revient un peu au même !
De plus, ça ne s'applique qu'au secteur industriel, pas aux services (en tous cas, pas de la même façon)...
arthemix dit:Jack dit:On produit avec de moins en moins de main d'oeuvre, et comme on ne rémunère pas les outils qui nous remplacent, la part de valeur ajoutée afférante au travail est mécaniquement de plus en plus faible.
C'est vite dit, ça ! Les outils de travail, on ne les rémunère pas, mais on les amortit ! Ca revient un peu au même !
Ben oui, ça augmente la part de rémunération du capital, quoi !
Il y a aussi l’effet “délocalisation” je pense: on va chercher de la main d’oeuvre moins chère, mais les outils de production (des produits manufacturés donc) ont à peu pres le meme prix partout, d’où un glissement de la répartition vers le capital
Potrick dit:
Dans ces conditions, la proportion de la valeur ajoutée revenant au capital va continuer d'augmenter avec le progrès de la technologie et l'arrivée de machines plus sophistiquées, plus productives et plus chères.
Peut-on alors éviter que le nombre de chômeurs augmente ?
Il y a de plus en plus de gens qui sont des "capitalistes" non ?
Combien de fonctionnaires ne cotisent pas à la PREFON, ou combien de salariés du privé n'ont pas de PERP ? de moins en moins je pense.
Les fonds de pensions sont quasiment généralisés.
De même pour la participation dans le privé.
Et je ne parle pas de la multitude de gens qui ont des CODEVI (COmpte pour le DEVeloppement Industriel), des SICAV et autres.
Du coup, si la part de la valeur ajoutée a augmenté, elle est probablement aussi plus répartie (même si bien sûr quelques-uns concentrent toujours énormément de richesses).
google
Faut taper : partage valeur ajoutée capital travail
Ou des mots comme ça et on trouve pleins d’études sérieuses.
Potrick dit:
Peut-on alors éviter que le nombre de chômeurs augmente ?
A mon avis non.
Tous les efforts des entreprises se tournent vers une production avec le minimum de salariés, même dans le service, dans ma boîte (cabinet d'expertise comptable) on met en place des outils destinés à assister les comptables et les juristes à la place des collaborateurs et des secrétaires.
Dans l'industrie, c'est la loi.
Dans l'agriculture, on ne fait que ça depuis 50 ans.
L'Etat cherche aussi à diminuer sa masse salariale en supprimant le plus possible d'emplois publics.
Il y aura de plus en plus d'inactifs, c'est prévu depuis longtemps (cf les analyses prospectives des années 80).
Ca s’appelle: “faire plus de profits en rendant le monde plus pauvre”. C’est une abbération économico-algébrique.
Comme ceux qui pensent que les resources terrestres sont inépuisables (débat proche, mais différent).
ben dit:Ca s'appelle: "faire plus de profits en rendant le monde plus pauvre". C'est une abbération économico-algébrique.
Je ne suis pas économiste, mais va voir le lien qu'a donné Mattintheweb et ce n'est pas du tout ce qui apparait. C'est même tout le contraire.
En 70, 36% de la population mondiale était pauvre (- de 1 $ / jour

en 2000, 19%
et les prévision donne 10% de pauvres dans le monde en 2015.
Le monde devient donc "plus riche"
bigsam dit:
Je ne suis pas économiste, mais va voir le lien qu'a donné Mattintheweb et ce n'est pas du tout ce qui apparait. C'est même tout le contraire.
En 70, 36% de la population mondiale était pauvre (- de 1 $ / jour)
en 2000, 19%
et les prévision donne 10% de pauvres dans le monde en 2015.
Le monde devient donc "plus riche"
Oui, et même en France, mais il ne faut pas confondre pauvreté économique et pauvreté sociale.
Dans les années 50, un ouvrier travaillant 6 jours par semaine et ne pouvant pas se payer la télé était objectivement plus heureux qu'un chômeur d'aujourd'hui avec sa Playstation et son téléphone portable.
Il n'est pas suffisant de mesurer le pouvoir d'achat (qui ne cesse d'augmenter quoique les grincheux en disent) pour apprécier le bien-être social.
Ouaip,
Je me garderais bien de parler de “bonheur objectif” mais je te rejoins sur le fait que le niveau de vie ne fait pas tout.
C’est pour ça d’ailleurs que dans les statistiques du lien il y a aussi la mortalité des enfants (qui donne une indication du niveau social).
Dans d’autres études, il y a aussi des données telles que le niveau d’éducation et même pour finir des choses plus subjectives comme le bien-être (souvent à base de sondages d’opinions)
Je ne sais pas trop si on parle en france ou dans le monde.
Mais, en moyenne, la population s’enrichit.
La capitalisme a permis une augmentation de la richesse sans précédent dans l’histoire .
Par contre, actuellement, le fossé et les écarts entre (par exemple les premiers déciles et derniers déciles) s’accroissent, ce qui engendre des sitations difficilement soutenables.
Frédérick dit:
Par contre, actuellement, le fossé et les écarts entre (par exemple les premiers déciles et derniers déciles) s'accroissent, ce qui engendre des sitations difficilement soutenables.
Oui, c'est le décalage qui crée la frustration.
De fait, c'est le désir (non satisfait) qui rend malheureux.