Waouhhh
D’abord je précise que je ne connais pas bien Trier, j’ai dormi devant “Breaking the Waves” (sûrement à tort !), j’ai jamais pu voir “Europa” en entier, mais j’ai savouré “Les Idiots”…
Mais là, AntiChrist m’a réellement envie de découvrir ce cinéaste !
Le film est dédié à la mémoire d’Andrei Tarkovsky et je pense que Trier lui a rendu là un vrai hommage sur le fond comme sur la forme. On retrouve aussi d’autres influences comme Lynch (pour l’aspect visionnages multiples afin de préciser son interprétation du film) ou Bergman puisque Trier a réalisé un film qui fonctionne sur énormément de symboles (l’eau, la pluie de glands, les animaux morts, les branchages) ou encore Terrence Malick lorsqu’il filme les arbres en mouvement pour évoquer la vie et la mort.
Plastiquement, le film est sublime, Trier ose des ralentis qu’il compose comme des tableaux, la photographie est transcendée et donne vie à la forêt d’Eden.
Les deux acteurs sont possédés par leurs personnages et exorcisent leurs démons dans un huis clos monstrueux et violent (physiquement et psychologiquement, Trier montre tout, pénétrations sexuelles, pénétrations de la chair, scarifications en gros plan…) pour venir à bout de leurs peurs.
Le film est très dérangeant et déconseillé aux âmes sensibles mais cela en fait une vraie expérience de cinéma comme je les aime !
Je n’ai qu’une hâte, le revoir afin de déchiffrer toutes les clés que Trier a parsemé au sein de la pellicule afin de comprendre au mieux son film…
Ah, tu as aimé ?
Je suis bien d’accord avec toi pour dire que le film contient de magnifiques plans, archi-composés. Des images qui restent gravées dans l’esprit, comme par exemple celle où le couple fait l’amour au milieu d’un charnier. Mais ce que je reproche à Lars Van Trier, c’est justement de n’avoir pensé son film qu’en fonction de ces plans. On a l’impression d’être dans la galerie d’art d’un photographe qui se regarde photographier. Tout ça est plastiquement impressionnant, mais ne fait pas un film. Autrement dit, il manque du liant. Ce n’est qu’une belle démonstration de son incontestable de faiseur d’images mais pas de cinéastes.
Les acteurs sont effectivement impeccables. Je crois qu’il ne viendrait à personne l’idée de contester le prix d’interprétation de Charlotte Gainsbourg. Elle donne tout. Ce qui me gêne, c’est ce à quoi elle le donne. Il y a une chose dont tu n’as pas parlé, c’est la profonde misogynie du film. Dogville était déjà misanthrope, mais il avait au moins le “mérite” de ne pas faire de distinction entre les hommes et les femmes. Là où Antichrist est puant, c’est qu’il désigne les femmes comme l’origine du mal. Lars Van Trier ne leur épargne rien, y compris le bûcher. Normal après tout, ce sont toutes des sorcières… C’est une vision hyper rétrograde de l’humanité qui n’a rien à envie à celle des Mollah intégristes.
La grande question reste : à quel degré faut-il voir le film ? Lars Van Trier est-il vraiment mysogine ou est-ce uniquement un moyen de choquer le bourgeois ? Parce que l’un des buts du film reste tout de même de faire scandale. Voir la prénétration en gros plan, l’excision en gros plan, les tortures gratuites… Mais est-ce vraiment efficace ? Le problème, c’est que le film est tellement éthéré, tellement dans le symbolisme, tellement dans le “m’as-tu vu ?”, le film n’existe tellement pas que ces moments sont complètement inoffensifs. Si au moins Antichrist retournait le coeur à la manière d’un Irréversible, on pourrait avoir de l’estime pour le film. Mais là, non, rien.
Moi, non, je n’aime pas ce film. ![]()
MOz dit:Ah, tu as aimé ?![]()
Je suis bien d'accord avec toi pour dire que le film contient de magnifiques plans, archi-composés. Des images qui restent gravées dans l'esprit, comme par exemple celle où le couple fait l'amour au milieu d'un charnier. Mais ce que je reproche à Lars Van Trier, c'est justement de n'avoir pensé son film qu'en fonction de ces plans. On a l'impression d'être dans la galerie d'art d'un photographe qui se regarde photographier. Tout ça est plastiquement impressionnant, mais ne fait pas un film. Autrement dit, il manque du liant. Ce n'est qu'une belle démonstration de son incontestable de faiseur d'images mais pas de cinéastes.
Les acteurs sont effectivement impeccables. Je crois qu'il ne viendrait à personne l'idée de contester le prix d'interprétation de Charlotte Gainsbourg. Elle donne tout. Ce qui me gêne, c'est ce à quoi elle le donne. Il y a une chose dont tu n'as pas parlé, c'est la profonde mysoginie du film. Dogville était déjà mysanthrope, mais il avait au moins le "mérite" de ne pas faire de distinction entre les hommes et les femmes. Là où Antichrist est puant, c'est qu'il désigne les femmes comme l'origine du mal. Lars Van Trier ne leur épargne rien, y compris le bûcher. Normal après tout, ce sont toutes des sorcières... C'est une vision hyper rétrograde de l'humanité qui n'a rien à envie à celle des Mollah intégristes.
La grande question reste : à quel degré faut-il voir le film ? Lars Van Trier est-il vraiment mysogine ou est-ce uniquement un moyen de choquer le bourgeois ? Parce que l'un des buts du film reste tout de même de faire scandale. Voir la prénétration en gros plan, l'excision en gros plan, les tortures gratuites... Mais est-ce vraiment efficace ? Le problème, c'est que le film est tellement éthéré, tellement dans le symbolisme, tellement dans le "m'as-tu vu ?", le film n'existe tellement pas que ces moments sont complètement inoffensifs. Si au moins Antichrist retournait le coeur à la manière d'un Irréversible, on pourrait avoir de l'estime pour le film. Mais là, non, rien.
Moi, non, je n'aime pas ce film.
Oui j'ai lu plein de gens qui reprochaient au film sa mysogynie mais je pense avoir eu une lecture différente du film. Le film est avant tout un film sur la relation humaine, son rapport à l'autre et à soi, le "Me" en haut de la pyramide des peurs avec ses guillemets qui peut être interprété de plein de manières... Le Moi de Freud ? Moi l'Homme ? Moi la Femme ? Moi Dafoe ? Moi Gainsbourg ?
Et je suis convaincu que le film est bien plus complexe qu'un simple film sur la mysogynie...
Et oui j'ai clairement adoré
Mirmo dit:Et je suis convaincu que le film est bien plus complexe qu'un simple film sur la mysogynie...
Je n'y vois pas un film sur la misogynie, mais un film misogyne. La nuance est de taille. Le personnage de Charlotte Gainsbourg (et à travers lui toutes les femmes) est vraiment montré comme l'incarnation du mal. La femme est représentée comme tentatrice, castratrice, coupable, sadique... Rien de positif ne lui est rattachée. Lars Van Trier semble détester les femmes.
Il y a à boire et à manger avec ce monsieur là.
Les messages véhiculés par son film “Les idiots” étaient vraiment ultra-dérangeants, simplistes et absolument pas porteur d’un idéal de société quel qu’il soit.
J’avais l’impression d’être à l’étape 1 d’une réflexion qui aurait ensuite été poussée et suivies par diverses étapes jusqu’à revenir à l’étape 1 -qui est tout de même facile d’accès et simplifiante- puis reparti, puis revenu avant de ne repartir plus tard…
Bref, il tourne en rond le monsieur ce qui lui fait adopter des théories cycliques et changeantes, le tout étant incohérent et constituant une “moyenne” de philosophie qui semble le satisfaire.
Il y a à boire et à manger avec ce monsieur là.
Il n’y a guère qu’en voyant ses films qu’on a une idée, mais parfois on perd son temps devant.
Sur wiki, ils mettent ces films (je commence par le premier que j’ai vu) :
1994 : L’Hôpital et ses fantômes (Riget), feuilleton
en VO ça s’appelait Kingdom
1996 : Breaking the waves
1997 : L’Hôpital et ses fantômes - 2 (Riget 2), feuilleton
Kingdom II
1998 : Les Idiots (Idioterne)
2000 : Dancer in the Dark
Je n’ai pas vu les suivants.
MrGirafe dit:Sur wiki, ils mettent ces films (je commence par le premier que j'ai vu) :
1994 : L'Hôpital et ses fantômes (Riget), feuilletonen VO ça s'appelait Kingdom
1996 : Breaking the waves![]()
1997 : L'Hôpital et ses fantômes - 2 (Riget 2), feuilletonKingdom II
1998 : Les Idiots (Idioterne)![]()
2000 : Dancer in the Dark![]()
Je n'ai pas vu les suivants.
La VO de L'Hôpital et Ses Fantômes, c'est Riget ou Riget II. "Kingdom" c'est le titre en anglais, c'est tout. Ne pas confondre avec le remake pourrave fait par Stephen King, a.k.a. Kindom Hospital.
Dogville c'était space : un film sans décors. Mais on s'aperçoit qu'on s'en passe très vite très facilement (ça n'apporte pas plus que de voir du théâtre en fait). Par contre, c'est lent et pas bien passionnant pour un film très long. J'ai pas vu la suite.
Le direktor, c'était assez fun. Un film sans réalisateur pour une histoire d'usine sans patron marrante.
greuh
greuh dit:La VO de L'Hôpital et Ses Fantômes, c'est Riget ou Riget II. "Kingdom" c'est le titre en anglais, c'est tout. Ne pas confondre avec le remake pourrave fait par Stephen King, a.k.a. Kindom Hospital.
Et bien j'ai vu Kingdom I et II lors de deux après-midi complets, en septembre 1998, dans une langue étrangère, danois je crois, sous-titré, dans un ciné Europa "arts et essai".
Et c'est un excellent souvenir.
Dans le même cinéma j'ai vu ensuite les idiots
MrGirafe dit:Et bien j'ai vu Kingdom I et II lors de deux après-midi complets, en septembre 1998, dans une langue étrangère, danois je crois, sous-titré, dans un ciné Europa "arts et essai".
Et c'est un excellent souvenir.
Tu m'étonnes.
Saches qu'une saison 3 a été écrite mais ne sortira jamais vu que 5 des acteurs du cast sont morts après Riget saison 2 (Riget veut dire "royaume" en danois, et c'est le nom de l'hôpital).
Je ne crois pas que ça existe en doublé. La langue originale est le danois (ce qui fait quelques gags incompréhensible pour nous autres, quand le suédois n'est pas compris par les autres personnages), donc c'est très probablement la langue dans laquelle tu l'as vu.
greuh
Le talent au service du vide.
Ce gars aime jouer à l’intello glauque pour choquer le bourgeois où ce qu’il imagine être la bien pensée.
Beaucoup de panache dans la photographie qui est au service du rien. Il va plus loin que les autres certes, mais il ne va jamais nul part.
Docteur Mops dit:Le talent au service du vide.
Ce gars aime jouer à l'intello glauque pour choquer le bourgeois où ce qu'il imagine être la bien pensée.
Beaucoup de panache dans la photographie qui est au service du rien. Il va plus loin que les autres certes, mais il ne va jamais nul part.
Une fois de plus, je ne peux qu'être d'accord avec le bon docteur...
Lars von Trier, ça me donne l'impression d'une overdose de provocation et de malsain pour meubler le vide. Au début de sa carrière, il pouvait encore faire illusion, mais ça fait un paquet d'années qu'on a l'impression qu'il ne fait des films que pour le jury du festival de Cannes.
Enfin bon, c'est clairement pas du cinéma pour moi.
shingouz dit:Docteur Mops dit:Le talent au service du vide.
Ce gars aime jouer à l'intello glauque pour choquer le bourgeois où ce qu'il imagine être la bien pensée.
Beaucoup de panache dans la photographie qui est au service du rien. Il va plus loin que les autres certes, mais il ne va jamais nul part.
Une fois de plus, je ne peux qu'être d'accord avec le bon docteur...
Lars von Trier, ça me donne l'impression d'une overdose de provocation et de malsain pour meubler le vide. Au début de sa carrière, il pouvait encore faire illusion, mais ça fait un paquet d'années qu'on a l'impression qu'il ne fait des films que pour le jury du festival de Cannes.
Enfin bon, c'est clairement pas du cinéma pour moi.
As-tu au moins vu le film ?
Le film est justement très loin d'être vide... Il fourmille d'idées et va au bout de son propos. Après je comprends tout à fait qu'on aime ou qu'on déteste mais dire que c'est nul parce que c'est provocant c'est passé à côté de quelque chose ou aller au ciné avec des oeillères...
Mais tu dois sûrement faire partie de ces gens qui dénigrent Pasolini ou Kubrick
De Trier, je n’ai vu que “Breaking the waves”, mais il fait partie des films qui ont bouleversé ma vie.
“Il y a elle et la caméra. Ce tête-à tête enivrant quand elle nous sourit. Et l’on bascule dans ce genre de film qui nous bouleverse, au sens le plus profond du terme. De ces films que je ne vois que peu de fois, voire une seule, tant ils mettent ma vie à bas, la perception que j’en ai, pour mieux la reconstruire. Mais on ne peut pas faire ça tous les jours…
Alors on la regarde se détruire dans cette foi que son sacrifice rendra la vie à son amant, jusqu’à la nausée. Cette envie que l’on a qu’elle ai raison contre toutes nos certitudes, cette compassion qu’elle nous insuffle. C’est un film à vivre, tant il est difficile à raconter, pour moi de le raconter.”
On ne peut pas parler de la misogynie de l’auteur, quand il décrit les femmes comme seules capables, par leur foi et leur amour, de changer le monde, la réalité.
J’ai vu également Breaking the wawes" que j’avais beaucoup aimé à l’époque.
Dancer in the Dark, j’ai commencé à grincer des dents.
Le Dogma m’avait déjà paru extrêmement suspect par sa prétention. C’était un ramassis de concepts réchauffés empruntés pour beaucoup à la Nouvelle Vague et ça ressemblait plus à un discours de propagande d’étudiant d’école d’art en mal de reconnaissance.
Et puis zou, on abandonne le truc parce que d’une part c’est factice et d’autre part Von trier trouve un nouveau filon qui ne colle pas à ses théories fumeuses.
L’exploitation du glauque et du malsain a connu son apogée avec Coppola et Apocalypse Now (il est tombé ensuite dans des principes purement esthétisant avec des films comme Coup de Coeur).
Trier fait un cinéma de la provoque mais voilà d’autres sont passés avant lui et pour faire mouche, il décide d’aller plus loin. Plus loin ne veut pas dire plus profond hélas. Clichés, psychanalyse de pacotille, images chocs gratuites. Lui qui critiquait l’aseptisation du cinéma anglo-saxon est arrivé à s’en fabriquer une en quelques films seulement.
C’est pour moi un pointeur d’usine de la provoque doublé d’un excellent graphiste pour pochette d’albums gothiques.
Pasolini était un précurseur. Je pense effectivement qu’il est souvent surcôté néanmoins par certains critiques.
Vous n’imaginez pas le nombre de gens que je connais qui se vantaient d’avoir vu Salo uniquement pour des raisons de vantardises provocatrices.
Je suis un grand admirateur de Kubrick. C’est pour moi un maître de la réalisation et tout son travail est extrêmement cohérent de son tout premier film au dernier.
Kubrick a un parti pris parfois excessif que certains regrettent.
Ses films sont des mécaniques terribles. Tout comme Hitchcock, chaque plan et chaque mouvement sont millimétrés.
C’est le genre de film que je revois souvent. Une narration porté par une construction cinématographique abstraite.
Trier est un usurpateur. Talentueux certes mais qui fait dans l’esbroufe la plus complète avec ce qui me parait de l’escroquerie intellectuelle.
Vu hier, j’ai bien aimé.
Le Dogma m'avait déjà paru extrêmement suspect par sa prétention. C'était un ramassis de concepts réchauffés empruntés pour beaucoup à la Nouvelle Vague et ça ressemblait plus à un discours de propagande d'étudiant d'école d'art en mal de reconnaissance.
Le seul film que j'ai vu du dogma95 c'est le premier : festen, sans savoir qu'il y avait autour le dogme.
J'ai adoré la manière dont c'était fait, j'ai trouvé le film génial.
Je le conseille à tout le monde.
Il est pas de Trier mais de Vinterberg son acolyte
Vu avant hier.
Je suis très client des films de Lars Von Trier et ce n’est pas le coffret de l’intégrale de ces films trônant sur ma bibliothèque qui viendra démentir. Aussi, j’avais très envie de voir ce film, d’autant qu’il était annoncé comme “le moins bon” de tous ses films.
L’esthétisme est radicalement différent. Oublié le Dogme et la caméra épaule vomitive. L’intro semble même être un pied de nez tellement l’esthétisme y est exagéré. Pourquoi pas. Le reste du film m’a impressionné par ses lumières crues et grises, vraiment sinistre. Ca change d’ambiance.
Je ne pourrais pas dire que c’est un mauvais film. De là à dire qu’il est bon… j’ai du mal aussi. Ce qui me gène dans Antichrist est l’absence de justification rationelle et pertinente. La débauche de violence progressive et le final ne me semble pas toujours justifié. On peine à comprendre les répliques de Dafoe et Gainsbourg, les trois mendiants et tout le reste et alors qu’on essaie de cogiter à l’imbriquement logique qui pourrait justifier ces actes et ces paroles, une vague de violence nous submerge (j’ai bien passé 2 minutes du film la main devant les yeux). Alors mon cerveau ben il suit plus, il analyse pas tout d’un coup si bien qu’il m’a fallu 1h pour digérer un peu tout ça et arriver à en penser quoi que ce soit.
Qu’il veuille faire de “la femme” le symbole du démon (L’antichrist), je trouve ça plutôt amusant quand on voit à quel point dans sa trilogie de la bonté (Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville), la femme représente justement le Christ, offrant a vie pour la salvation des Hommes. Dans Antichrist, la ficèle est grosse, et la femme traitée de sorcière très primairement. Je pense que ce n’est pas le propos du film et qu’il y a à penser au delà de ça.
Charlotte Gainsbourg ne démérite pas et la voir jouer ça après avoir jouer dans prêtes moi ta main :
William Daoe n’est pas mal non plus mais le rôle est moins poussé donc il passe un peu au second plan.
Au final un film étrange qui laisse à penser, mais à penser quoi ? Rien ne permet de le dire.
Mistersims dit:Vu avant hier.
Je suis très client des films de Lars Von Trier et ce n'est pas le coffret de l'intégrale de ces films trônant sur ma bibliothèque qui viendra démentir. Aussi, j'avais très envie de voir ce film, d'autant qu'il était annoncé comme "le moins bon" de tous ses films.
L'esthétisme est radicalement différent. Oublié le Dogme et la caméra épaule vomitive. L'intro semble même être un pied de nez tellement l'esthétisme y est exagéré. Pourquoi pas. Le reste du film m'a impressionné par ses lumières crues et grises, vraiment sinistre. Ca change d'ambiance.
Je ne pourrais pas dire que c'est un mauvais film. De là à dire qu'il est bon... j'ai du mal aussi. Ce qui me gène dans Antichrist est l'absence de justification rationelle et pertinente. La débauche de violence progressive et le final ne me semble pas toujours justifié. On peine à comprendre les répliques de Dafoe et Gainsbourg, les trois mendiants et tout le reste et alors qu'on essaie de cogiter à l'imbriquement logique qui pourrait justifier ces actes et ces paroles, une vague de violence nous submerge (j'ai bien passé 2 minutes du film la main devant les yeux). Alors mon cerveau ben il suit plus, il analyse pas tout d'un coup si bien qu'il m'a fallu 1h pour digérer un peu tout ça et arriver à en penser quoi que ce soit.
Qu'il veuille faire de "la femme" le symbole du démon (L'antichrist), je trouve ça plutôt amusant quand on voit à quel point dans sa trilogie de la bonté (Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville), la femme représente justement le Christ, offrant a vie pour la salvation des Hommes. Dans Antichrist, la ficèle est grosse, et la femme traitée de sorcière très primairement. Je pense que ce n'est pas le propos du film et qu'il y a à penser au delà de ça.
Charlotte Gainsbourg ne démérite pas et la voir jouer ça après avoir jouer dans prêtes moi ta main :William Daoe n'est pas mal non plus mais le rôle est moins poussé donc il passe un peu au second plan.
Au final un film étrange qui laisse à penser, mais à penser quoi ? Rien ne permet de le dire.
Tous les dialogues du film ont un sens mais souvent le dialogue concernant un acte vient avant l'acte lui-même, du coup on ne sait pas bien interpréter le dialogue sur le moment, on reste perplexe et quand l'acte qui correspond a lieu, on a un peu commencé à oublier ce qui avait été dit...
Du coup, le film mérite vraiment plusieurs visions pour être compris
Toutes les clés sont dans le film et aucun détail ou aucun événement ni aucune phrase ne sont anodins !
D’ailleurs je suis fan du renard, je pense que c’est un gros fan de BM raw/underground bien mysanthrope. ![]()
HAha le renard qu’est ce que j’ai ri !
Je ne nies pas la cohérence des propos entre eux mais pour quelle finalité … ?
Moi j’ai pas ri, j’ai bien aimé les trois mendiants en fait.