[CINE] Sin City

Budnic dit:J'attends donc aussi les prochains (si suites il doit y avoir), en espérant qu'il y aura une vraie histoire (avec un début, un milieu et une fin) développée dans tout le film.
Le 2 et le 3 sont déjà annoncés. Par contre moi j'ai vraiment aimé le fait que le film ne raconte pas une histoire unique, ni même entière... C'est un monde sans héros (ou avec plein de héros, choisissez), et en fait, l'univers, ou plutôt la ville (Sin City ;)) est la véritable héroïne du film (et de la bd). C'est pour moi toute la signification de la dernière phrase du film, dites par un personnage récurrent mais totalement secondaire : un truc du genre "Si on peut payer, on peut tout trouver à Sin City." (je ne pense pas que ça soit vraiment un spoiler :roll:).
Bref, j'ai adoré me faire balader de destins en destins, sans avoir besoin de connaître les histoires de tous les personnages, etc.
Plus j'y pense et plus je me dis que ce film ne ressemble à aucun autre, à tout point de vue...
Mattintheweb dit:j'ai vraiment aimé le fait que le film ne raconte pas une histoire unique, ni même entière... C'est un monde sans héros (ou avec plein de héros, choisissez), et en fait, l'univers, ou plutôt la ville (Sin City ;)) est la véritable héroïne du film (et de la bd). (...)
Bref, j'ai adoré me faire balader de destins en destins, sans avoir besoin de connaître les histoires de tous les personnages, etc.
Plus j'y pense et plus je me dis que ce film ne ressemble à aucun autre, à tout point de vue...


En fait, à mon goût, il y a trop ou trop peu de héros/personnages. Ceux incarnés par Bruce Willis et Mickey Rourke sont quand même vachement mis en avant. Un Michael Madsen aurait mérité un rôle un peu plus lourd.

Par ailleurs, le fait de se tenir à une seule histoire n'empêche pas la focalisation sur la ville et moins sur le héros. (Le fait d'intituler le film Sin City justement devrait d'ailleurs suffire.)
C'est ce qui se passe dans Bruges-la-morte, le roman de Georges Rodenbach. OK, c'est un autre univers : symboliste et étheré, mais ça marche : on suit la trajectoire d'un homme qui s'enferme et entretient le malheur de son veuvage, mais rencontre un jour le sosie de sa femme. Il se lie avec ce sosie et le fait peu à peu ressembler complètement à sa femme. L'atmosphère de la ville aidant, il sombre dans la folie et finit par tuer sa nouvelle compagne. Il y a une histoire, un héros, mais le personnage principal, c'est bien la ville : une ville tout en canaux, en silence et en religiosité, une ville morte qui appelle la mort à travers tout un jeu de résonances, allusions, coïncidences, ...

Bon, maintenant ne plonge pas sur le bouquin de Rodenbach en croyant y retrouver l'univers de Miller, il n'y a rien de commun ! Mais c'est sur le principe, sur la manière de développer le scénario que je reviens et établis ce parallèle. Maintenant, c'est aussi être tatillon, hein, je ne m'en cache pas.

Sinon, comme équivalent ou proche, je citerais les Batman, mais ceux de Tim Burton (auxquels le sieur Miller a collaboré). Vous en voyez d'autres?

[mode spoiler on]
Ce que j’ai trouvé dommage, c’est d’avoir des points communs entre les histoires (le bar, les méchants, la ferme, etc…), mais que ça ne soit pas plus exploité. Si c’était juste pour dire que tout ce petit monde se croise, ben, c’est léger…
[mode spoiler off]

arthemix dit:[mode spoiler on]
Ce que j'ai trouvé dommage, c'est d'avoir des points communs entre les histoires (le bar, les méchants, la ferme, etc...), mais que ça ne soit pas plus exploité. Si c'était juste pour dire que tout ce petit monde se croise, ben, c'est léger...[mode spoiler off]
[mode spoiler toujours on]Ouais c'est bizarre moi c'est ce qui m'a plu... Ca donne une autre dimension à l'univers, ça ajoute au fait que Sin City ne répond pas à une logique ou un sens particulier, mais que les histoires et les destins s'y croisent parfois, sans forcément avoir de sens les uns par rapport aux autres. En gros, c'est un joyeux bordel, c'est l'anarchie, et ça me plaît plutôt, ça change des scénarii linéaires qu'on voit partout..[mode spoiler encore off]
Par ailleurs, je me corrige un peu par rapport à ce que j'ai dit plus haut... je croyais que la bd était beaucoup plus fournie qu'en réalité, et je pense que pas mal de personnages réapparaitront dans les 2 prochians films ([mode spoiler une fois de plus on]notamment l'énigmatique Dwight, Miho, Gail, Marv bien sûr, et pourquoi pas Hartigan aussi, puisque Rodriguez n'est pas trop à cheval sur la chronologie ;))[mode spoiler finalement off]
Au final, c'est vrai que certains n'aimeront pas l'univers ou la narration, mais au niveau de la réalisation, je trouve ce film proche de la perfection... :roll:
elv dit:Une comparaison BD/ciné de quelques plans :
C'est là

:shock: Superbe!

je vais moi aussi poser ma pierre…

J’ai toutes les bd de Sin city chez moi. J’adore. J’ai donc beaucoup apprécié le film pour sa fidélité à l’oeuvre originale.

Mais une petite question trottait dans ma tête en sortant de la séance… quel est l’intérêt de faire une adaptation si fidèle que finalement elle n’apporte rien de plus, rien de nouveau… :) ?

J’aime me poser des questions inutiles… c’est tellement plus beau lorsque c’est inutile…

Budnic dit:J'attends donc aussi les prochains (si suites il doit y avoir), en espérant qu'il y aura une vraie histoire (avec un début, un milieu et une fin) développée dans tout le film.

Il me semble avoir lu que les suivants ne raconteraient qu'une unique histoire.
LoloClav dit:
Mais une petite question trottait dans ma tête en sortant de la séance... quel est l'intérêt de faire une adaptation si fidèle que finalement elle n'apporte rien de plus, rien de nouveau... :) ?


Je ne voulais pas casser l'ambiance, mais je me suis fait la même réflexion...

Si je veux lire un bd, je lis une bd, si je veux voir un film, je vais au cinoche...mais voir une bd au cinoche...je ne suis pas convaincu... :?

Bon, je précise quand même, j'ai aimé le film, il faut bien le reconnaître, mais je me demande si je l'ai aimé parceque je ne connaissais pas l'histoire et l'univers de Franck Miller...

Je me suis procuré les bd depuis, que je ne les ai pas encore lu...je me demande quel sera ma réaction lors de ma vision de la suite du film...

Wait and see...mais les articles que j'ai lu à droite à gauche sur la façon dont Rodriguez "réalise" ses films ne m'ont pas rassuré...

Wait and see....
Corbax dit:Bon, je précise quand même, j'ai aimé le film, il faut bien le reconnaître, mais je me demande si je l'ai aimé parceque je ne connaissais pas l'histoire et l'univers de Franck Miller...

J'avais lu les BD, et du coup je n'ai pas eu beaucoup de surprises. Effectivement c'est un peu le défaut d'une adaptation super fidèle.
D'un autre côté voir les personnages et la ville prendre vie m'a bcp plu! Faut voir aussi que les lecteurs de la BD ne représentent sans doute qu'une petite partie des spectateurs.

En gros, si c’est fidèle ça sert à rien et si ça ne l’est pas c’est un navet ? :lol: :lol:

:wink:

Bon, sérieusement. Pour moi, il n’y a jamais “rien d’essentiel” dans un film, un livre ou une BD : ce n’est que du plaisir, de la reflexion et de la culture… rien de réellement vital (et pourtant je ne peux m’en passer).
Quand un de ces mediums en adapte un autre il s’agit à mon sens de découvrir la vision d’un homme, sa perception, sa sensibilité.

Dans le cas de l’extrème fidélité de Sin City, le plus grand intérêt est pour moi le don de mouvement qu’offre la pelloche.
L’adaptation est complexe (pas seulement au niveau technique) surtout pour ce qui est du cadrage. Dans une BD, la case à un format libre et un langage propre alors qu’au ciné ce même cadre est imposé (Premier défi !).
Ensuite arrive le mouvement et le rythme du montage et ça c’est pas une mince affaire : donner vie !
L’apport de la musique et du son sont deux nouveaux paramètres à l’original qui en est dépourvu.

- mouvement
- cadrage
- montage et rythme
- bande son

Voilà les quatres points qui me font envie dans la découverte d’une adaptation de ce type.
De plus, c’est aussi un excellent moyen pour un large public (et ceci grâce à l’emploi de stars comme Willis et Alba) de donner envie de lire cette BD.
En effet j’ai été agréablement surpris de voir, sur Allo Ciné et ailleurs, des internautes découvrir Miller et son oeuvre et donc de vouloir se plonger dedans.

:wink:

elv dit:
Corbax dit:Bon, je précise quand même, j'ai aimé le film, il faut bien le reconnaître, mais je me demande si je l'ai aimé parceque je ne connaissais pas l'histoire et l'univers de Franck Miller...

J'avais lu les BD, et du coup je n'ai pas eu beaucoup de surprises. Effectivement c'est un peu le défaut d'une adaptation super fidèle.

Etre fidèle, à mon avis, n'est pas retranscrire plan par plan, dialogue par dialogue, le matériel d'originine...Pour moi, c'est plustôt savoir en extraire la moëlle, la substance essentielle, et la retranscrire en exploitant au mieux le médium cinéma...
Je n'ai pas le sentiment que ça a été penser comme ça ici, même si c'est "défendable" d'avoir tenter de reproduire les planches de Miller et c'est à mon avis l'intérêt du film...
elv dit:
D'un autre côté voir les personnages et la ville prendre vie m'a bcp plu!

Je n'en doute pas, et c'est un plaisir compréhensible
elv dit:Faut voir aussi que les lecteurs de la BD ne représentent sans doute qu'une petite partie des spectateurs.


Je ne trouve pas que c'est une raison suffisante pour les ignorer et prendre ça par dessus la jambe...

Bon, cela étant dit, je le répête, j'ai bien aimé le film...mais j'aimais des reserves sur l'intérêt d'une telle entreprise, voila... :wink:

Sin City, le film, peut être apprécié par rapport aux BD initiales de Miller, mais aussi par rapport à d’autres films et au cinéma en général. De ce fait, cette adaptation a du sens parce qu’elle montre non seulement une autre manière d’adapter une BD (combien de plantage dans ce domaines…) mais aussi une autre manière de faire du cinéma. Et peut-être que ce film aura une influence sur des gens qui ne sont pas fans de BD mais de cinéma et qui tireront de ce film des leçons de cinéma…

Par ailleurs, il est toujours tentant de tenter de transposer un monde d’un média à l’autre : du roman ou de la BD au film, mais aussi du film à la série télé par exemple, etc. Les codes de narration et de structure de l’histoire sont à chaque fois différents et permettent de mettre en avant les caractéristiques profondes du monde de départ. L’adaptation amène parfois une perte, parfois un gain : perte par rapport au média initial, gain par rapport au média d’arrivée.
Ainsi par exemple : Voyage au bout de la nuit en BD (ou roman graphique) par Tardi ; Les aventures de Nestor Burma en BD et en télé, …

Ainsi l’univers Sin City de Miller, c’est un travail graphique en noir et blanc qui ne peut avoir son équivalent strict au cinéma, c’est aussi une moralité ambiante qui touche à tous ses personnages, c’est aussi une certaine violence, et d’autres choses encore. La violence, elle, passe au cinéma, le cynisme aussi. Les dialogues, eux, passent sans doute moins… A vous de continuer la liste…

Dans un tout autre genre mais dans le même média, la question de l’adaptation se pose depuis 50 pour les aventures de Tintin…

Ici, on réagit encore à chaud (les fans des BD de Miller se sont manifestés d’emblée) mais avec le temps, ce(s) film(s) auront vécu leur vie propre. [De la même manière qu’un adjectif ou un adverbe vit sa vie propre en s’éloignant parfois du sens du substantif d’origine… également, vraiment, …]