Eric dit:(...)Et à ce niveau de là de malignité(...)
malice ou alors, c'est un lapsus et il est assez proche finalement de ce qui peut se passer dans nos prisons à l'heure actuelle (Caractère grave d'une affection ou d'une tumeur ayant tendance à se généraliser) .
Kouynemum dit: juste pour noter que je ne pose pas la question en terme de "travestissement" d'une réalité, ni même en terme de critique. pour moi, c'est une réflexion sur le risque potentiel d'une double perception extrême, qui lui aussi fait partie de la réalité.
certes, mais en ce cas, quelle "solution" apporter à ce problème que tu soulèves qui ne serait pas pire que le mal ?
Kouynemum dit: juste pour noter que je ne pose pas la question en terme de "travestissement" d'une réalité, ni même en terme de critique. pour moi, c'est une réflexion sur le risque potentiel d'une double perception extrême, qui lui aussi fait partie de la réalité.
certes, mais en ce cas, quelle "solution" apporter à ce problème que tu soulèves qui ne serait pas pire que le mal ?
il n'y pas de "solution" au sens où on peut régler le problème définitivement d'une façon ou d'une autre. ce que je crois, c'est que ce film intelligent ouvre énormément de pistes, qu'elles soient sociales ou individuelles et que c'est maintenant, alors qu'il est visible du grand public qu'il faut en discuter et les explorer, à travers les médias, les assos, les clubs, les animations autours du ciné,...etc...bref, en tout lieu de communication propice à un peu de discussion, comme ici, aussi, par exemple, et permettre de purger les visions caricaturales de ce qu'il n'est pas : un hymne aux cailleras. mais une réflexion sur l'incarcération, sur le système pénitentiaire, sur l'individu en danger extrême, sur les rapports de pouvoir en milieu clos, sur les retours à l'extérieur, sur la vie, la mort, le temps, la perpétuité, le remords, la dette, la vengeance, la confiance, l'amitié, l'intégration, la langue, l'éducation...et j'en oublie sûrement. edit : ce qui est remarquable c'est que tous ces aspects profonds sont traités sans intellectualisme; ce qui permet à n'importe qui de les appréhender même instinctivement.
Eric dit:Chacun est libre de ne pas aimer un film bien sûr ou même un type de cinéma mais cette référence constante au "téléfilm" me fait toujours me demander si, on est pas définitivement rentré dans une vision du cinéma calibrée par le cinéma américain. Le cinéma anglais, c'est aussi du téléfilm ? Et les téléfilms américains ne font-ils pas un peu trop cinéma ? C'est quoi un "téléfilm" ?
je ne sais pas expliquer ça quand je vois un film français la plupart du temps je n'ai pas l'impression de voir un film , mais un vrai téléfilm est pour les meilleurs une sous série télé. c'est a dire que le fait de le voir en salle ne se justifie pas , a la télé c'est aussi bien et je ne perd rien dans le cas présent le film est intéressant , et bien joué claustrophobique , mais a la télé ça aurait fait tout pareil
Maintenant le cinéma anglais ne me fait pas cet effet , ni le cinéma espagnol ou allemand d'ailleurs
Eric dit:Ben ce qui me gêne c'est que par téléfilm, j'ai surtout l'impression qu'Adel voulait dire : y a pas de méga effets spéciaux, de grand cinémascope, d'images léchées pour justifier un grand écran alors autant le voir à la télévision. Bref, une vision très calibrée de ce que doit être le cinéma et même si j'aime beaucoup le ciné américain et ses blockbusters, je regretterai de ne voir plus que cela en salle. Il est vrai que je préfère être dans une salle obscure que chez moi devant la télé tant l'immersion est plus forte au ciné (j'ai une sale tendance à toujours faire autre chose devant la télé.) Un prophète est un film carcéral bien filmé (sans effet de caméra à la mode ni prétentieux) avec de très bons acteurs, pas du tout prise de tête intello, mais fine. Les personnages sont typés sans être caricaturaux, le film est réaliste et donc amoral.
Et je rajouterai que la réalisation d'Un Prophète crée vraiment la claustrophobie donc l'intérêt de le voir dans le noir d'une salle de cinéma est plus que justifié.
Je valide totalement, la dernière fois qu'un film m'a pris aux tripes comme ça au cinéma, c'était y'a un sacré bout de temps (peut-être There Will Be Blood)...
Je l’ai vu hier soir. J’avais beaucoup aimé le précédent film d’Audiard (“De battre mon coeur s’est arrêté”) et je dois reconnaître que “Un Prophète” est encore meilleur. Ce film est une merveille. Audiard est un grand réalisateur, qui raconte là une histoire de gangster dépassant certaines des productions américaines du genre. Il a trouvé un acteur épatant, et surtout, il utilise parfaitement Niels Arestrup, qui a une présence phénoménale. Les premières minutes sont d’une tension éprouvante, et ça s’amplifie jusqu’à l’affaire avec Reyeb qui est une scène d’anthologie. Pas de temps mort, pas de déchet, c’est un formidable film qui dresse un tableau épouvantable des prisons françaises.
Je le trouve plus violent que “Inglourious Basterds”. Tarantino présente ses tueries de façon presque ludiques. On voit que c’est du cinéma qui ne se prend pas au sérieux. Audiard, lui, reste au plus près de la réalité et, surtout, la profondeur de ses personnages fait qu’on est beaucoup plus sensible à leur sort.
Je crois qu’il sera difficile de trouver mieux avant la fin de l’année.
Vu hier soir. Le problème quand on entend crier partout au chef d’oeuvre, c’est d’être forcément déçu, même par un excellent film. Reste que même si je lui trouve quelques défauts (les biches, les deux scènes de fin que je trouve au mieux convenues (avec César) au pire ratées (la toute fin), les noms incrustés dans l’écran) ce film est superbe quand il trouve un équilibre entre réalisme, onirisme et récit mythique. Mais cet équilibre est fragile ce qui donne parfois que le film est trop réaliste ou trop onirique ou trop mythique avant de se retrouver dans la scène suivante. Il y a également, comme le notait quelqu’un un rythme qui à la fois enferme et berce doucement, tout à fait en accord avec le sujet, même s’il peut donner l’impression de longueur. La direction d’acteur est époustouflante: les deux acteurs principaux sont juste monstrueux, c’est sûr, mais tous les seconds rôles également. Un grand film.
J’avais beaucoup aimé Sur mes lèvres et De battre mon coeur s’est arrêté. Jacques Audiard fait vraiment partie de ces réalisateurs dont je vais voir les films sans me poser de question, un peu comme Ken Loach, les frères Cohen ou Costa-Gavras.
Alors je vais me dépêcher d’aller voir Un prophète avant qu’il soit retiré des salles (parce que ce genre de film ne reste jamais très longtemps) et je vous donnerai mon sentiment après.
J’ai beaucoup aimé Un prophète, j’aime énormément ce que fait Audiard, mais je trouve, pour l’avoir resenti lors la vision de c efilm, que le terme Télefilm n’est pas si galvaudé. J’ai trouvé la réalisation moins cinématographique qu’avec Sur mes lèvres ou De battre mon coeur s’est arrété certainement du à cette discrétion musicale ou cette économie de plans, justifiée dans un huis clos.
Je suis allé voir hier soir “Un Prophète”. J’ai beaucoup aimé, Audiard est très, très fort.
L’acteur principal est aussi une vraie découverte pour moi, il est très juste, pas évident du tout. Les liens entre les personnages sont très forts tout en évitant la mièvrerie.
Le film met bien en évidence le cercle vicieux de la prison, et insiste sur le communautarisme à l’intérieur (je ne sais pas si c’est le cas dans les prisons françaises, mais à priori oui), ce qui m’avait beaucoup frappé avec la série Oz, que je conseille à tous ceux qui ont aimé le film.
D’autant que Oz s’étale sur 56 épisodes de 55 minutes et peut donc aborder plus de thèmes (ingérence des politiques en campagne, couloirs de la mort, homosexualité, famille, …) .
Audiard me réconcilie avec le cinéma français de ces dernières années, cela faisait longtemps qu’on avait pas vu des films “grand public” (si on excepte la violence) de qualité. Heu Adel, ça fait longtemps que t’as pas vu de téléfilm non?
viking dit:Je suis allé voir hier soir "Un Prophète". J'ai beaucoup aimé, Audiard est très, très fort. L'acteur principal est aussi une vraie découverte pour moi, il est très juste, pas évident du tout. Les liens entre les personnages sont très forts tout en évitant la mièvrerie. Le film met bien en évidence le cercle vicieux de la prison, et insiste sur le communautarisme à l'intérieur (je ne sais pas si c'est le cas dans les prisons françaises, mais à priori oui), ce qui m'avait beaucoup frappé avec la série Oz, que je conseille à tous ceux qui ont aimé le film. D'autant que Oz s'étale sur 56 épisodes de 55 minutes et peut donc aborder plus de thèmes (ingérence des politiques en campagne, couloirs de la mort, homosexualité, famille, ....) . Audiard me réconcilie avec le cinéma français de ces dernières années, cela faisait longtemps qu'on avait pas vu des films "grand public" (si on excepte la violence) de qualité. Heu Adel, ça fait longtemps que t'as pas vu de téléfilm non?
Pour moi, le film se rapproche plus d'un Scarface en milieu carcéral et aussi en plus réaliste...
Je te conseille de jeter un oeil à Mesrine alors si tu cherches du grand cinéma français. Je suis pas super fan de Richet (because "Ma 6T va cracker" ) mais pour Mesrine il a pondu d'un très grand moment de cinéma !
Oui, c’est clairement un scarface en milieu carcéral.
( Mais dès que je peux placer Oz en tant qu’excellente série qu’elle déchire, je le fais )
Sinon, j’ai pas vu Mesrine, qui me semblait trop buzzer pour être honnête, et concernant Olivier Marshall, j’ai vu 36, quai des orfèvres qui est un excellent polar.
Bon ça reste un polar, il me semble que dans “Un prophète” il y a un peu plus que ça.
viking dit:Oui, c'est clairement un scarface en milieu carcéral. ( Mais dès que je peux placer Oz en tant qu'excellente série qu'elle déchire, je le fais ) Sinon, j'ai pas vu Mesrine, qui me semblait trop buzzer pour être honnête, et concernant Olivier Marshall, j'ai vu 36, quai des orfèvres qui est un excellent polar. Bon ça reste un polar, il me semble que dans "Un prophète" il y a un peu plus que ça.
Ma 6T va cracker n'a plus rien à voir avec Mesrine. Et le buzz sur Mesrine était mérité, c'est un grand film...
De Marchal, je préfère son dernier, MR73 et sa fusillade sous la pluie, la photo y est juste sublime !!
J’aime beaucoup ce que fait Audiard, depuis le debut… Mon humble avis : Un heros tres discret, Sur mes levres & De battre mon coeur s’est arrete sont des purs chefs-d’œuvre
Un Prophete, c’est au meme niveau je trouve
En France, Jacques Audiard survole la concurrence, dans le monde, il fait partie des 3 ou 4 meillleurs realisateurs Il est du niveau d’un Scorcese, notamment en termes de densite de ses films, de ses personnages
Je rebondis sur ce post, car pour moi aussi, la derniere claque que j’ai recue en film francais, c’est clairement Mesrine (surtout le 1er volet)
Du coup je vais jeter un œil sur les films d’Olivier Marchal…
En serie, ma trilogie parfaite : Rome, The Shield, Deadwood
Et je viens de decouvrir Nos meilleures annees, excellente saga italienne
Le pilote de Oz m’a plus scotché que le film d’Audiard. Mais je suis content de voir un film français qui parle d’autre chose que les malheurs sentimentaux de quadragénaires bobos ou des particularismes régionaux.