aleph71 dit :(...)
A vrai dire mon métier est pour moi une véritable passion car la charge émotionnelle (sauver des vies) est tout autre. Cela n'est pas un loisir pour autant et le stress, la fatigue et la tension sont permanents ... Je n'éprouve aucun plaisir à prendre mon bistouri et à trancher des chaires vivantes (je ne suis pas un psychopathe) mais j'aime mon métier profondément, c'est un quasi sacerdoce.
Pour moi le curseur est surement plus haut et il m'est impossible de mettre sur le même registre ce que je ressens dans mon boulot et ce que je ressens dans le JDS.
L'investissement n'est pas le même, la dévotion n'est pas la même, les sacrifices consentis ne seront jamais les mêmes ... Mon métier est une passion, le JDS est un loisir (telle est la hierarchie que je me fixe).
Je suis amateur de JDS mais passionné par mon travail !
(...)
Hou lala...! pardon, mais je crois que tu es en train de tout mélanger là : tu voudrais redéfinir le terme de "passion", tu voudrais hiérarchiser les passions entre elles, tu viens nous titiller mine de rien en demandant si cela a bien un sens d'aimer les jdp à ce point là, d'y consacrer autant de temps et de moyens, que c'est pas vraiment une passion, ou qu'en tout cas la vraie passion c'est pas ça, puis tu nous parles de sacerdoce (ce qui est encore autre chose hein...) et blabla... d'abord, ce discours un chouïa moraliste sur une activité qui est toujours jugée infantile (et c'est très franco-français concernant le jeu d'ailleurs), je pense que beaucoup ici l'ont déjà entendu. Alors recadrons un peu les choses :
Tu sauves des vies ? Tu ressens ton métier comme une vraie passion ? Et bien félicitations, tant mieux pour toi... et surtout tant mieux pour nous d'ailleurs.
ça, c'est ok, et cela se comprend parfaitement bien.
Des personnes de ma famille ont travailler dans le domaine médical, et je sais que des fois, il faut vraiment aimer cela pour tenir la route...
Maintenant parmi les joueurs que je fréquente ou que j'ai fréquenté, il y a des gens passionnés aussi par leur métier : deux pilotes de ligne, un infirmier (ils participe à sauver des vies aussi), une journaliste, un biologiste, une archiviste, un prof d'informatique dans le supérieur, un prof de math, une prof de français, quelques informaticiens, un éducateur social, un gendarme et même un gardien de prison.
Mais quand ils viennent au club, ils sont d'abord joueurs, ils aiment les jeux, certains en achètent même beaucoup et ils ne minorent pas du tout cette activité culturelle (et oui), qui participe à sa petite échelle à une vie paisible en société.
Après, il y a une très grosse majorité de gens qui ont une activité professionnelle qui leur permet de gagner leur vie, qui les occupe, les structure, mais qui les passionnent pas... tout le monde n'a pas eu la chance de choisir vraiment son métier, ou de faire quelque chose de réellement excitant ou valorisant (en tout cas ils le ressentent comme ça), et les passionnés de leur métier ont une fâcheuse tendance à l'oublier. Aussi, il arrive que les gens aillent chercher ailleurs une activité qui va les faire vibrer... et ils la ressentiront comme une passion.
Tu sous-entends qu'on galvaude ce terme d'ailleurs et tu mets en balance l'activité ludique avec le fait d'être en bonne santé, de bien manger, la famille, tout ça... mais quel rapport là ? On a le sens des réalités aussi, on est pas des débiles, je te rassure encore.
Par contre, si tu mesures tout à l'aune de ton métier, alors là, évidemment, on ne peut même plus discuter.
Une personne qui a une connaissance encyclopédique dans un domaine et une activité, qui y consacre tu temps et des moyens, qui a les yeux qui brillent quand elle en parle, qui en éprouve un certain bonheur et qui a envie de partager cela, si bien entendu cela nuit à personne, que se soit dans un cadre professionnel ou de loisir, et bien c'est une passion parfaitement respectable, qu'elle soit pour le cyclisme, la médecine, la menuiserie, l'archéologie, la couture ou les mots croisés. Hiérarchiser les passions, les goûts pour les choses, c'est aussi hiérarchiser les gens (cf P. Bourdieu).
Tu penses pas que nous sommes dans des sociétés qui le font déjà suffisamment comme ça ?