Comment j'ai pourri le web

http://www.laviemoderne.net/lames-de-fo ... e-web.html

Comment un prof a chopé ses élèves à copier internet :mrgreen: :twisted:

AHAHAHAH :mrgreen:, quel bâtard mais je dis chapeau l'artiste pour cette morale qu'il a voulu donner.

Y'a du boulot dis donc.

C'est très drôle mais le procédé est quelque peu tronqué donc interdit une vraie morale à l'histoire ou réponse à la question.

Cela permet simplement de dire que sur ses 65 lycéens, seuls 14 ont pu - ou su - se passer du net pour faire une étude du poème. Je trouve que ça pose plutôt des questions sur les outils à disposition des élèves.

Là je crois que ses élèves ont compris qu'Internet est un superbe outil mais il faut savoir l'utiliser :mrgreen:

Bof... Avant internet on faisait pareil avec "profil d'une oeuvre", qui n'a jamais pompé dedans ? D'ailleurs je me souviens d'avoir eu de meilleures notes sans avoir lu l'oeuvre en me limitant aux infos dans le profil car celles ci sont déjà triées.

Pour moi dans la vraie vie il n'y a que peu de choses utiles :
- Savoir appréhender rapidement un concept nouveau pour en cerner les limites à partir de textes écrits
- Savoir exposer clairement des idées (pas forcément les siennes et parfois même savoir juste les mettre dans un beau powerpoint avec une belle histoire)
- Raisonner "carré" en étant capable de découper et d'empiler les tâches. Ce dernier point de loin le plus utile est loin d'être le mieux reconnu par la société (j'inclus ici la compta).
- Le management

Quand aux profs qui regrettent internet et sa tentation pour les élèves, je leur dit que le monde à changé et qu'il faut maintenant fournir des tâches "Internet Proof". De toutes façons dans la vraie vie l'on a un accès internet au taf.

Jeremie dit:Pour moi dans la vraie vie il n'y a que peu de choses utiles :
- Savoir appréhender rapidement un concept nouveau pour en cerner les limites à partir de textes écrits
- Savoir exposer clairement des idées (pas forcément les siennes et parfois même savoir juste les mettre dans un beau powerpoint avec une belle histoire)
- Raisonner "carré" en étant capable de découper et d'empiler les tâches. Ce dernier point de loin le plus utile est loin d'être le mieux reconnu par la société (j'inclus ici la compta).
- Le management.


Ce qui est matériellement utile n'est pas toujours ce qui est bon.

Jeremie dit:...
Pour moi dans la vraie vie il n'y a que peu de choses utiles :
- Savoir appréhender rapidement un concept nouveau pour en cerner les limites à partir de textes écrits
- Savoir exposer clairement des idées (pas forcément les siennes et parfois même savoir juste les mettre dans un beau powerpoint avec une belle histoire)
- Raisonner "carré" en étant capable de découper et d'empiler les tâches. Ce dernier point de loin le plus utile est loin d'être le mieux reconnu par la société (j'inclus ici la compta).
- Le management
...

C'est ton expérience et ton job.
Avec d'autre expériences, d'autres job, on arrive à des "indispensables " différents.
Le but d'un prof de français n'est peut être pas limité à l'enseignement de savoir faire directements utiles.

Ça m'a bien fait rire. Mais la question reste entière. Le problème au fond n'est pas tant le recopiage que le rapport au sens critique, à la capacité analytique. Et de comment les former. Quand on recopiait un livre, on prenait le temps de lire, de réécrire, et surtout quelqu'un, bibliothécaire, éditeur, avait trié l'information pour nous. Il y avait peu d'information. Là, c'est du copié-collé. De plus, toutes les informations se valent, et c'est google qui les hiérarchise. Même à l'université, c'est très présent et parfois effrayant: j'ai des étudiants (en premier cycle universitaire) qui ne prennent même pas le temps d'harmoniser les polices après le copié-collé. Pour moi internet, c'est comme les correcteurs d'orthographes: si les gens n'ont pas une base solide, c'est la catastrophe. Après, que des gens arrivent en premier cycle universitaire en ayant visiblement de grosses lacunes en français me fait dire que le problème se joue avant le lycée.

Je relativiserais quand même un peu les dernières déclarations et l'article initial. Je devais être au Lycée il y a 15 ans, et sur une classe de 40 élèves je ne pense pas que plus de 8-10 lisaient les livres jusqu'au bout (Moi j'a craqué sur la montagne magique de Thomas mann 1200 pages de bonheur :pouicvomi: ).

Tous les devoirs à la maisons étaient pompés dans les profils. Quand un élève n'était pas très bon il obtenait ainsi des résultats bien meilleurs (pour peu qu'il fasse un minimum d'effort de mise en forme) que ceux qu'il aurait obtenu par son travail personnel (et on se dédouane en se disant que de toute façon c'est pas vraiment notre travail qui est jugé).

Le français est une matière difficile à enseigner et tout aussi difficile à appréhender pour qui n'est pas naturellement attiré par Maupassant, Zola Flaubert ou Stendhal.

Je pense que l'on a pas du tout le même point de vue. Pour moi Internet est un nouvel outil formidable et qui change notre travail. Il devient plus important de savoir effectivement recouper des sources, trier des informations, hiérarchiser que de "savoir". La mémoire est devenu extérieure.

L'histoire-géo telle qu'elle m'a été enseignée (recrachage de dates, cartes, productions) est devenue obsolète.
Edit: J'ai moi aussi pompé des paragraphes entiers dans les profils ou dans l'encyclopédie de la maison... pire et de meilleure qualité une tierce personne m'a déjà fait des plans hyper-détaillés qui avec quelques liaisons en plus m'ont valu de régulièrement majorer en Français (y compris sur table, car les profs ont de très gros biais de correction pour les dissertations et autres tours de passe passe littéraire).

Je pense que les exercices demandés doivent tenir compte de cette évolution. Je connais des enseignants qui par exemple choisissent un article wikipedia de mauvaise qualité ou incomplet (en le disant) et demandent de le compléter en suivant les règles de l'encyclopédie.

Pour les boulets dans le supérieur c'est malheureusement très vrai... et voulu par le système (de toutes façons , surtout en premier cycle, les vrais bons et de plus en plus les moyens-bons sont ailleurs).

Jeremie dit:Bof... Avant internet on faisait pareil avec "profil d'une oeuvre", qui n'a jamais pompé dedans ?

Moi :P

Je n'avais pas des notes géniales en français (mis à part en dictée), mais elles ont toujours été les miennes :P

Mdr c'était une bonne source les profils...

Dans le même genre, je me souviens d'avoir eu ma plus sale note en ayant quasi tout pompé le commentaire composé d'une autre prof agrégée. La correctrice ne me connaissait pas, n'avait aucun moyen de savoir que j'avais déjà fait la même épreuve corrigée et que j'avais la correction de ma prof (c'était sur table en plus). Je me suis fait dézinguer à base de "affirmation hardie" comme commentaire de sur certains passages.
Ce jour la, j'ai choisi de devenir un Ayatollah des mathématiques, puis un Sith cubipousseur.

Edit : j'en profite pour un p'tit strip qui résume bien ma pensée intégriste :



un autre :

merde, je niais l'existence de ces "profil" jusqu’à ce jour !!!

bon en meme temps, j adore lire, donc je me tapais les bouquins sans soucis.

Mais même si Internet est un au lieu de savoir, qui remplace l’encyclopédie en 12 volumes de ma jeunesse, je pense qu'il faut y aller avec parcimonie pour ces recherches.

récemment, j'entends mon neveu et son ami , en 6ieme, qui doivent rendre un devoir sur une traduction de phrases en anglais --> francais.

première réaction des gamins : "on va aller sur internet, ca traduit tout seul"

.... alors que penser ?

vivent t ils avec leur époque, et c'est nous qui ne comprenons rien ( comme nos parents ne comprenaient rien non plus à nos méthodes) ou alors, faut il , à juste titre penser, qu'il faut du travail et de l'exercice ( comme nos parents nous l'ont enseigné )

personnellement, je pencherais plutôt sur la deuxième option

Topkewl pas encore face à ces problématiques

Dori dit:Tous les devoirs à la maisons étaient pompés dans les profils. Quand un élève n'était pas très bon il obtenait ainsi des résultats bien meilleurs (pour peu qu'il fasse un minimum d'effort de mise en forme) que ceux qu'il aurait obtenu par son travail personnel (et on se dédouane en se disant que de toute façon c'est pas vraiment notre travail qui est jugé).


Cette remarque met bien en valeur les limites de l'évaluation. Quand un prof donne un devoir, l'objectif pour l'élève devrait être d'exploiter ce devoir pour mettre en œuvre ses connaissances, et exploiter la correction pour identifier ses acquis et ses lacunes. Pas juste d'avoir une « bonne note ». Pourtant, quand on propose de revoir le système de notation, tout le monde pousse des hauts cris.


Quant à donner un travail « Internet proof », c'est-à-dire sans source à plagier, ça revient à peu près à donner à des élèves de collège ou de lycée des travaux jamais réalisés par l'humanité. C'est ambitieux.

Dncan dit:
Jeremie dit:Bof... Avant internet on faisait pareil avec "profil d'une oeuvre", qui n'a jamais pompé dedans ?

Moi :P
Je n'avais pas des notes géniales en français (mis à part en dictée), mais elles ont toujours été les miennes :P

Moi non plus. Et malgré le -2 pour l'orthographe, j'avais régulièrement la meilleure note. :pouicintello:

Si le français puis la philo, ne servent pas à apprendre à réfléchir, à se questionner et a creer, cela ne sert à rien.

Si cela sert à pomper dans une anale ou maintenant sur internet, cela ne sert à rien.


Pour tpkwel : ton neveu, tel qu'il est parti, s'il fait des études sup il sera bien handicapé et pour trouver un boulot avec un poil de responsabilité aussi.
Il n'est plus possible de faire des études de science, d'ingenierie, de commerce... Sans maîtriser l'anglais.

Avant qu'on ne deforme mes propos : je ne suis pas en train de dire que le collège ou le lycée doivent ignorer l'Internet.

Ce n'est pas si ambitieux que cela au niveau master, le truc c'est de concevoir le sujet en utilisant soit même internet.
Au lycée, c'est probablement effectivement difficile (surtout s'il lisent bien l'anglais) et ne permet pas pour le prof de se référer facilement à un bouquin d'exos.

Jeremie dit:Ce n'est pas si ambitieux que cela au niveau master, le truc c'est de concevoir le sujet en utilisant soit même internet.
Au lycée, c'est probablement effectivement difficile (surtout s'il lisent bien l'anglais) et ne permet pas pour le prof de se référer facilement à un bouquin d'exos.

Soyons sérieux, cela n'est possible qu'au niveau master.
Le but n'est pas de faire travailler les élèves sur des sujets abscons, mais de les faire bosser sur des sujets qui sont le socle de notre culture commune, pour le français, et pour les sciences, je ne pense pas qu'ils y a beaucoup d'exo niveau secondaire qui n'ai pas déjà été posé.

Oui mais comme il a justement été précisé parfois internet est incomplet voir carrément faux sur certain points localement. Et aujourd'hui savoir trier les infos c'est devenu important, cela nécessite en plus de comprendre ce qui a été dit (par contre, d'un point du vue pédagogique, je reconnais que c'est embêtant de faire lire des choses fausses au niveau collège voire lycée)

scand1sk dit:
Dori dit:Tous les devoirs à la maisons étaient pompés dans les profils. Quand un élève n'était pas très bon il obtenait ainsi des résultats bien meilleurs (pour peu qu'il fasse un minimum d'effort de mise en forme) que ceux qu'il aurait obtenu par son travail personnel (et on se dédouane en se disant que de toute façon c'est pas vraiment notre travail qui est jugé).

Cette remarque met bien en valeur les limites de l'évaluation. Quand un prof donne un devoir, l'objectif pour l'élève devrait être d'exploiter ce devoir pour mettre en œuvre ses connaissances, et exploiter la correction pour identifier ses acquis et ses lacunes. Pas juste d'avoir une « bonne note ». Pourtant, quand on propose de revoir le système de notation, tout le monde pousse des hauts cris.

Quant à donner un travail « Internet proof », c'est-à-dire sans source à plagier, ça revient à peu près à donner à des élèves de collège ou de lycée des travaux jamais réalisés par l'humanité. C'est ambitieux.


J'avoue honnêtement (et honteusement maintenant) avoir raisonné par rapport aux devoirs/cours en fonction de la notation et non de la possibilité de m'améliorer ou de l'utilité de la matière pour moi jusqu'à ma licence à l'unif.

Et je crains d'avoir fait partie de la majorité autour de moi.

Ce n'est que tardivement que j'ai réalisé ce que j'avais raté comme opportunité d'apprendre et de m'améliorer. Aujourd'hui, même si finalement j'ai eu énomément de chance dans la mesure où cette attitude me porte peu préjudice, je le regrette.

Juste pour le fun :

Depuis les années 40, le QI moyen progresse dans pas mal de pays, principalement les pays industrialisés (effet Flynn).
Depuis le milieu des années 90 et de plus en plus, il stagne, voire régresse...

On dit tout et n'importe quoi sur la cause de ce déclin, y compris que c'est la faute à l'utilisation d'internet.

Jeremie dit:Oui mais comme il a justement été précisé parfois internet est incomplet voir carrément faux sur certain points localement. Et aujourd'hui savoir trier les infos c'est devenu important, cela nécessite en plus de comprendre ce qui a été dit (par contre, d'un point du vue pédagogique, je reconnais que c'est embêtant de faire lire des choses fausses au niveau collège voire lycée)


La seule chose que tu va faire alors va être de piéger les élèves.
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