Hello chers Trictraciens !
Voilà,
Certains d’entre vous me connaissent dans les vidéos TricTrac en tant que M. Germain.
Certains me connaissent par mes articles en tant que Winzenschtark.
D’autres encore me connaissent dans la vraie parce pourquoi pas.
Toujours est-il que je planche depuis 2 ans sur un petit court-métrage du nom à rallonge de Le Voyage d’Anselme et Sa Grosse Valise Bleue en Métal. Projet que j’ai écrit il y a un moment, et que je vais réaliser avec de petits moyens artisanaux (mais avec des vrais acteurs dedans).
Aujourd’hui, on a presque tout. Presque.
Parce qu’il nous manque quelques radis, quelques pépettes, un poil de flouze, bref un peu d’argent pour s’assurer la faisabilité du projet (un poil de matos, des élements de déco un peu spéciaux, etc…)
Alors pour le peu qu’il manque, je me suis dit, pourquoi ne pas essayer un petit passage au participatif ?
Je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais grâce, entre autres, à TricTrac, j’ai pu rencontré pas mal de monde. On verra bien.
Toujours est-il que si vous avez un peu de sous, la gentillesse de partager l’info, ou encore un joli sourire, vous serez remerciez en petits cadeaux sympas et en amour tout plein.
La campagne se passe en cliquant ici.
La page Facebook pour suivre toute l’actu du projet c’est en cliquant là.
Je pourrais vous répondre ici ou sur FB avec plaisir et joie !
Le Voyage d’Anselme et Sa Grosse Valise Bleue en Métal, de quoi ça parle ?
Parce qu’un court-métrage, c’est d’abord une idée. Une idée qui germe dans un esprit, sans qu’on sache vraiment pourquoi ou comment, ni dans quel but. Mais un jour, les icebergs se déplacent dans l’Océan des pensées, et finissent par dessiner une forme.
Alors, sans savoir trop pourquoi ou comment, on sait. On sait s’il s’agira d’une nouvelle, d’un jeu, d’une peinture, d’une photo ou d’un roman. Ou, ici, d’un court-métrage.
J’avais envie de parler des relations entre les gens. De dire que l’on donne parfois trop d’importance à ce qui n’en a pas, et qu’on en accorde pas assez aux petites choses qui le méritent. Qu’il suffit parfois de juste déplacer son regard de quelques degrés pour se rendre compte que l’on se prend la tête pour rien.
J’avais envie d’un personnage qui voyage, qui rencontrent des gens, et qui les change grâce à sa douceur, sa poésie et sa naïveté. Forcément, il fallait un voyage à la hauteur d’un personnage enfantin par l’esprit, non pas une aventure au bout du monde. Encore une fois, les trésors se cachent aussi dans les petites choses, dans les petits détails tout près de soi. Alors je lui ai tout simplement fait traverser la France, d’un point indéterminé dans les terres, jusqu’au bord de la mer, l’horizon derrière lequel tout est possible. Un grand petit voyage, en somme.
Mais pourquoi aller là-bas ? Et bien ça, je ne vous le dis pas, je vous laisse la surprise de le découvrir à la fin de l’histoire…
Le Voyage d’Anselme, donc, c’est l’histoire d’un jeune homme un peu naïf qui part en stop pour le bord de mer. Il rencontre des tas de gens (Viviane la brocanteuse, Avallon et Elyacin le couple franco-anglais, Zénobe le facteur, Ombreline la jeune femme triste). Ces conducteurs ont tous un problème avec leurs proches. Problème qu’Anselme va résoudre en citant continuellement son meilleur ami Lenny. Un Lenny que l’on ne voit jamais…
Nouveau petit post making-of pour parler des acteurs. J’en profite, j’ai vu que vous étiez nombreux à les lire, même si vous ne répondez rien.
C’est peut-être là toute l’essence du réalisateur, un travail qu’il est le seul à produire : diriger les acteurs. Si la direction artistique est aussi une part importante de ma pratique personnelle de la réalisation, mettre en scène des acteurs reste un travail qui m’est seul dévolu.
Un acteur, c’est une personne qui va donner une part intime de son être pour incarner une histoire. Qui va se mettre à nu, dévoiler une part précieuse de son intimité. Sans cela, impossible de donner une performance suffisamment crédible pour que le spectateur y croit. Même s’il s’agit d’un rôle étrange ou caricatural, si le personnage ne vient pas du fond des tripes de celui qui le joue, quelque chose ne se passe pas.
Mais comment atteindre cette alchimie ? Cette magie entre l’interprétation feinte et l’intime mis à vif ? Je ne prétends pas connaître la vérité, chaque réalisateur a la sienne. Pour ma part, j’ai longtemps fait du théâtre. Je sais ce dont j’ai besoin en temps qu’acteur : des directives claires d’émotion, mais aussi précises de déplacement et de mouvement.
Sur le tournage, c’est la chorégraphie qui m’importe d’abord. Je m’assure que chaque déplacement, le squelette de la scène, est compris. Cela donne un carcan à mes acteurs. Je vais ensuite, avec la plus grande économie de mots ou d’images possible, leur indiquer l’état de leur personnage. Mais je tiens à laisser mes acteurs évoluer librement dans ce carcan. Je crois beaucoup à l’improvisation, et cela tient grâce à une relation de confiance.
Si je veux que mes acteurs me livrent leur intimité, je dois aussi leur livrer la mienne. Il est important de vivre un moment de partage. Je dois me sentir aussi heureux, triste, fébrile, colérique ou stressé qu’eux. Je joue sur une empathie mise en place longtemps en amont. Je ne travaille jamais les scènes par le biais de répétitions, mais plutôt sous forme de construction du personnage.
Avec chaque acteur, j’étudie ligne après ligne le script qui lui incombe. Nous bâtissons à deux la figure du personnage, le nourrissant de tout ce qui peut nous sembler utile, issu du vécu de chacun. C’est une relation d’osmose importante, où l’on se livre des petits secrets, comme autant d’entrées sur lesquelles appuyer lors du tournage.
Ces relations se bâtissent dans le temps, et sont différentes avec chacun. C’est pourquoi j’aime rejouer avec les mêmes acteurs. Chaque fois nous allons un peu plus loin, et je peux exploiter d’autres facettes de leur âme, pour déployer avec plaisir tout leur talent. Je crois que cela rend le jeu meilleur à chaque fois.