CR -218 Trebbia de Ancient Pub Battles. Devenez Hannibal Lecteurs ! suivi de la coupe est plaine, à Zama




218 avant notre ère.
L’armée de Carthage confiée à Hannibal se voit opposée au romain Scipion. Celui est plutôt favorable à une temporisation. Il souhaite préparer son armée au combat avant de l’exposer. Mais les dieux en ont décidé autrement. Scipion affaibli par une blessure, c’est l’ambitieux consul Tiberius Sempronius Longus qui prend le commandement. Une victoire lui ouvrirait les portes du pouvoir…
Des deux côtés, on souhaite une victoire décisive.
Le 22 (ou 23) décembre à l’aube, les armées sont rassemblées en ordre de bataille. Les oracles ont été consultés. Ce jour s’annonce comme un bon jour de gloire. Mais pour qui ?

Plus près : le face à face. Bientôt le choc. Bientôt le fracas.

Tour 1

Paulus est tiré le premier. Une avance prudente de l’aile gauche.

Mago sort. Il tente de retarder son activation mais manque… 5. Mago avance donc lentement son aile gauche.

C’est à Varro de bouger. Il lance sa cavalerie auxiliaire contre la cavalerie carthaginoise alors que le reste de son infanterie alliée s’approche en ligne. La cavalerie carthaginoise ne fait qu’une bouchée de ses opposants.


Le premier sang est versé.
Longus lance ses légions en formation au centre du champs de bataille.
Hasdrubal à son tour charge la cavalerie romaine. Mais les 2 cavaleries se repoussent.


Tour 2

Hannibal décide de forcer l’aile gauche romaine. Son cheval l’emporte et il lance son infanterie lourde espagnole sur les allies romains. La cavalerie reste en réserve pour charger les unités qui se replieront.

Le choc est terrible mais c’est l’aile romaine qui reflue en désordre : ce qu’attendait la cavalerie carthaginoise qui s ‘élance dans le dos des fuyards.

Et répand la mort…
L’aile droite de Longus n’existe tout simplement plus…

Hasdrubal est tiré. Paulus tente de le préempter : 5 au dé, manqué…. Il lui faudra subir.

D’abord la cavalerie poursuit ce qui reste de la cavalerie romaine : 442 contre 631 et la détruit. Enivrés par la victoire, les cavaliers carthaginois désorganisés affrontent l’infanterie auxiliaire romaine qui servait de réserve : les 2 unités disparaissent du champs de bataille.
Hasdrubal ordonne à son infanterie d’élite de détruire l’aile gauche romaine en profitant de leur hésitation. 10 000 lances affrontent 10 000 alliés romains : ça meule fortement … Et l’aile gauche romaine est pulvérisée…
Juste après

Le consul Paulus préfère la mort au déshonneur : on retrouvera son cadavre dans la soirée, parmi ses hommes.

Mago est tiré. 3 jetons carthaginois !!! Inespéré. Les lances s’abaissent, les mains se serrent, les chants retentissent, les pieds frappent le sol et 20 000 alliés gaulois de Carthage s’ébranlent en chantant, droit vers les enseignes romaines.

Les gaulois reculent. Les pertes sont importantes mais le légendaire esprit de résistance romaine n’abandonne pas ses légions qui, à vrai dire, ne sont pas au courant des catastrophes de gauche et droite.
Varo, quasiment seul à l’aile gauche, tente de rallier une formation.
Longus ne veut pas voir les présages noirs qui s’accumulent : ses légions marchent à la poursuite des gaulois.

Son puissant centre est désorganisé malgré les pertes qu’il a infligé aux carthaginois. Cependant, Mago, stratège de valeur carthaginois, est tombé sous le glaive des légionnaires romains. Sa dépouille sera portée à Hannibal qui lui rendra les honneurs.
Les pertes cumulées au tour 2

Tour 3
Situation

Déjà 2 heures que la bataille a commencé. Les langues sont sèches, les corps ruisselants, le sang martèle les tempes de chaque combattant. La poigne humide se fait moins assurée sur la poignée de l’épée. La poussière a envahi tout le champ de bataille. A cela s’ajoute les cris et les hurlements qui empêchent la compréhension claire de la situation.

Longus est tiré. Hasdrubal tente de préempter : 4. Longus s’oppose : 1 !!! Inespéré ! Mais cette fois c’est Hannibal qui jette le dé : 5. Réussite d’Hannibal !
Quelle tension !
Il envoie aussitôt l’aile gauche de l’armée carthaginoise prendre de flanc les légions romaines … avec un succès mitigé.
Varo sent qu’il a une carte à jouer dans cette boucherie à la Pyrrhus. Il rallie une formation et tente de repousser d’audacieux espagnols à la solde de Carthage. Ces espagnols respectent la parole donnée à Hannibal : ils mourront avec gloire entraînant dans l’immortalité leurs adversaires romains.

C’est au tour d’Hasdrubal. Sa cavalerie du flanc droit disloque une formation alliée romaine. Et ses libyens flanquent les légions qui sont repoussées.

Longus rallie ce qu’il peut et contre-attaque partiellement.
Un messager cherche le consul. La nouvelle de la mort de Varro frappe Longus durement. Il est seul désormais.

Tour 4
Les combattants luttent depuis de longues heures. Quel est celui que les dieux vont favoriser ? Le plus tenace l’emportera t-il ? La cause importe peu. La valeur ? Elle est la même des 2 côtés de l’orage.
Le talent ?

Longus veut donner de l’air à son dispositif. Ses légionnaires sont des professionnels de la guerre. 3 demi-légions sont réorganisées et jetées contre les pointes libyennes. Les libyens souffrent. Certains parsèment de leurs corps ce champs de mort ( 2 formations carthaginoises détruites).

Hannibal envoie ce qui reste de sa cavalerie contre les restes des légions, semer la désolation.

Tour 5
Longus tente de s’échapper. Hannibal le préempte et envoie 2 formations encercler les restes d’une légion. Aucun ne reverra Rome.
La cavalerie Garde du Corps de Carthage finit le travail sur une légion égarée. Longue est vaincu. Son armée git, sur le sol jonché d’armes brisées, sous le soleil de Trebbia.


La réputation d’Hannibal grandit encore. Les dieux l’ont encore une fois favorisé… Mais pour combien de temps…

Superbe !

La coupe est plaine, à Zama. ( vieille blague punique, en désuétude depuis 2200 ans)
Petit CR de présentation

Pour cette partie, j’ai modifié un point de règle : les éléphants doivent charger tout droit devant eux, jusqu’à sortir de la carte ou être détruits.
Pour faciliter la lecture, les unités sont visibles : lorsque vous jouerez, elles seront invisibles : il faudra percer les intentions de votre adversaire.
Zama est la dernière bataille du célèbre Hannibal de Carthage. Il fut vaincu par Scipion l’africain.
On dit que Scipion a battu Hannibal en apprenant de lui.
Bref, les romains portent la guerre sur le territoire de Carthage. Hannibal est rappelé. Il forge une armée de bric et de broc pour s’opposer aux romains. Le destin de Carthage est entre ses mains.

Un point de stratégie :
Sous la tente d’Hannibal.
« Les romains combattent toujours de la même manière. Le gros au centre, les légers sur les ailes. Nos éléphants enfonceront leur centre. Alors qu’ils seront sous le choc, notre première ligne les ébranlera. Notre seconde ligne percera davantage et enfin, nos phalanges de la troisième ligne effaceront définitivement la présence romaine de notre pays. Je serai avec nos phalanges. Mago et Gisgo, je compte sur vous. »


Sous la tente de Scipion.
« Mes espions affirment que les carthaginois possèdent encore des éléphants. Nous allons nous disposer en damier et remplir les intervalles avec des vélites qui seront chargés de les laisser passer puis de tuer les éléphants alors que nos cohortes resteront intactes. Ainsi nous pourront assaillir leurs mercenaires. Lorsqu’ils seront bien occupés avec nos 2 premières lignes, je lancerai notre formidable cavalerie balayer le champ de bataille. Il ne me restera plus qu’à montrer la force de mes légions et Hannibal sera vaincu. »




Tour 1
Jeton Longus. Il prend le commandement de la première ligne et avance. Fabius suit avec la seconde ligne en damier. Scipion passe son tour (4 au dé).


Gisgo part en première ligne : il lance ses éléphants de guerre. Les cornacs sourient d’un rictus horrible en envisageant les minutes sanglantes qui vont suivre.

Une groupe d’éléphants pulvérise une cohorte de mercenaires gaulois. Les cornacs poursuivent les fuyards à travers la seconde ligne et atteignent la 3ième ligne constituée de légionnaires qui repoussent les éléphants. Ceux -ci retraversent le champ de bataille et dispersent une unité de mercenaires carthaginoise avant de succomber, tués par leurs cornacs.
Le second groupe d’éléphants heurtent les vélites romains qui décrochent. Les éléphants poursuivent mais affrontent plus loin une demi-légion de vétérans : les éléphants meurtris perdent pied. Ils sont repoussés vers leurs lignes, repartent, détruisent les restes de la demi légion puis disparaissent du champ de bataille.
Au centre, l’infanterie légère frappe : les pertes s’accumulent.
Mago quitte les rangs et cherche à rallier les unités carthaginoises qui hésitent.
Scipion réorganise ses vétérans mis à mal par les éléphants puis les pousse en avant.
Reste Hannibal qui avance sa seconde ligne.
Fin du 1er tour.
Les romains ont perdus 8 unités (dont 3 détachements). La moyenne se situant à 6, un général doit être mis hors de combat. C’est Longus qui cesse le combat. Honneur à lui.

Tour 2

Scipion peut ne pas être serein.
Gisgo au centre relance l’attaque des débris de la première ligne.

Mago suit les ordres donnés plus tôt dans la matinée : il entraîne la seconde ligne vers le centre romain. L’idée est de crever le centre par attaques successives. Pas très fin, mais cela peut marcher.
C’est à Scipion. Il faut reprendre l’initiative. Avec quoi ? La cavalerie ne doit pas engager les formation organisée. Il reste l’infanterie d’élite. Cette fois, les légions de vétérans vont marcher droit devant eux : ils doivent bousculer ces alliés de Carthage. La discipline doit surmonter la masse. “Enseignes ! En avant ! Pour la gloire de Rome !” Le reste s’est perdu dans les cris des milliers de poitrines.

Hannibal perçoit le flottement au centre. Il ne peut garder ses africains en arrière sans intervenir. La situation s’inverse et Hannibal devient Scipion. D’un geste du général Carthaginois, la ligne s’ébranle et 15 000 hommes des phalanges marchent d’un pas lourd vers le tumulte et la poussière.
Fabius commande l’aile droite de Rome, composée d’excellente cavalerie. C’est le moment de nettoyer ce centre mou hésitant de Carthage, avant que les phalanges contre-attaquent. Une aile de cavalerie Numide s’élance.

Les premières cohortes gauloises sont massacrées avec vigueur. Le sang appelle le sang. Les cavaliers aperçoivent d’autres unités carthaginoises désorganisées, elles les chargent. Cette fois, les pertes sont sévères mais les survivants en veulent encore plus. Ils tournent bride et chargent une troisième fois les alliés de Carthage.
Le carnage s’arrête pour un temps car les chevaux n’en peuvent plus.

Lors de ces charges, le général Gisgo trouve une mort glorieuse, entouré des fils de riches familles carthaginoises, qui eux aussi, paieront le prix du sang.
Le tour 2 se termine par un retour offensif des romains. Cela suffira t-il à sauver la journée ? Qui sera l’élu des dieux, l’Aigle ou le cheval ?

Tour 3
Hannibal donne des objectifs précis à ses phalanges qui se soutiennent mutuellement. 2 contre 1 à chaque combat ! Pas de quartier, pas d’hésitation.

La première demi-légion romaine à gauche disparait dans la tourmente.
La seconde également. La cavalerie Numide, encerclée, succombe enfin.
Scipion tente bien d’inverser le cours de la bataille mais Mago le prend de vitesse : il faut en finir avec les légions. « Tuer les tous ».
Plus de 4000 romains sont à terre dans ce combat.
Sur la plaine, seuls les cadavres ne fuient pas. Scipion se jette dans un groupe de légionnaires qu’il renvoie au combat. « Tout n’est pas perdu tant que votre général est debout » hurle-t-il. Ces vétérans de Cannes disparaitront eux-aussi : le destin ne les a pas lâchés.
Fabius, commandant l’aile droite de la cavalerie romaine, n’en peut plus d’attendre les ordres. Il perçoit bien la défaite aussi se décide t-il à lâcher sa cavalerie qui surprend les alliés espagnols d’Hannibal en train de piller les cadavres des légionnaires. La cavalerie poursuit son chemin et fait subir le même sort à des libyens égarés. Plus loin, Fabius conduit ses chevaux hors d’eux dans le flanc des carthaginois. Cette fois, c’en est terminé de la fière cavalerie d’élite romaine.

Fin de partie.
Même si une unité romaine de cavalerie demeure sur le flanc gauche, le romain abandonne.

Victoire d’Hannibal à Zama.
Cependant, Rome n’abandonnera jamais la lutte et un autre Scipion, près d’une autre Zama remportera une victoire romaine.

Commentaires :
Les éléphants, même en modifiant la règle, restent surpuissants.
La cavalerie romaine puissante a pu frapper les objectifs prévus : c’est à dire l’infanterie désorganisée.

Les combats d’infanterie ont été joués avec les règles optionnelles : au 1er tour, les lances ont un bonus, au second tour, les épées ont un bonus. Il faut bien reconnaître que les romains ont pris chers.
J’ai flanqué à mort : bonus / malus. L’avantage de jouer le second : toutefois, encore faut-il être encore vivant pour frapper de flanc. Ce qui n’est pas toujours le cas lorsque l’autre combat le premier. Certains modifient la règle des flanquements : pourquoi pas.

Bien souvent il faut faire des choix : rallier, combattre, aller chercher des unités éloignées, rester avec le centre. Si les 2 généraux survivants sont au centre, les unités des ailes ne sont pas commandées.

J’espère que ce CR vous a plu et qu’il vous a éclairé dans votre choix de jeu.
J’en ferai un autre plus didactique au niveau des règles avec une autre scenario afin de présenter globalement le jeu.

“Commentaires :
Les éléphants, même en modifiant la règle, restent surpuissants.
La cavalerie romaine puissante a pu frapper les objectifs prévus : c’est à dire l’infanterie désorganisée”.


Oui, je vois ça. Pour les éléphants, il y a peut-être encore une modification à faire, car à Zama, il me semble quand même qu’ils ont été plus en embarras qu’autre chose. Sur le plan psychologique, il n’ont pas eu l’impact qui a été le leur en d’autres occasions et sur le plan de la létalité (pour les romains), si on s’en tient au récit en tout cas, ce fut pas vraiment efficace. 


Les combats d’infanterie ont été joués avec les règles optionnelles : au 1er tour, les lances ont un bonus, au second tour, les épées ont un bonus. Il faut bien reconnaître que les romains ont pris chers.

Là par contre, je ne sais plus… A Zama, les romains ne disposaient pas d’armes de jets pour affaiblir les premiers rangs adverses ? Il faut que je le relise le livre de Le Bohec.

En tout cas, un CR super à suivre, le système à l’air satisfaisant pour simuler ce type de bataille et même si je suis pas anti-romain, loin de là, ça fait plaisir de voir Hannibal défendre son pays, avec succès cette fois, dans cette bataille décisive. 

A chaque fois qu’on m’évoque Zama et ses conséquences pour Carthage ensuite, je pense aussi à cela : 
https://www.youtube.com/watch?v=XRoMjoxK5v4