Les combats au nord du champ de bataille.
CR du jeu Austerlitz du Système Pub Battles ( Command Post Games) en cette période de célébration napoléonienne.
Nous ferons abstraction cette fois des combats du centre et du sud pour nous concentrer sur les combats des ailes nord.
Partons du postulat que les autres combats se passent comme ils devaient se passer pour ne commander que les ensembles nord. Reste Murat contre Bagration. Beau match, non ?
Les conditions de victoire ou de défaite :
destruction d’un train de bagages
perte de toute l’infanterie d’une aile.
libérer la route d’Olmutz / Brunn
Handicap : Murat ne pourra pas utiliser la cavalerie de Nansouty (on considère qu’elle est occupée avec la Garde Russe / ou tenue en réserve).
Bagration dispose de 11 750 hommes dont 3000 cavaliers et 30 pièces d’artillerie.
Une brigade d’infanterie sous les ordres du général russe Dolgoroukov ;
Une brigade d’infanterie sous les ordres du général autrichien Engelhardt ;
Une brigade de cavalerie légère autrichienne avec Wittgenstein ;
Une brigade de cavalerie russe composée de Dragons et Cuirassiers sous le commandement de Voropaitzky.
Les ordres : Le Prince Bagration doit attendre que les 4 colonnes franchissent le Goldbach pour lancer son offensive, le long de la route de Brunn. Il partira donc vers 9h30 pour chasser tout ce qu’il a devant lui.
Justement, qu’a t-il devant lui ?
Le Vième corps de Lannes, et la réserve de cavalerie, le tout commandé par Murat.
Lannes dispose de la division Caffarelli, de la division Suchet, de la cavalerie de Wathier/Walther (Dragons mais ici considérés comme cavalerie légère).
Murat dispose de la réserve de cavalerie de la Grande Armée :
La division de cavalerie légère de Treillard
La division de cuirassiers D’Hautpoul.
La division de cuirassiers de Nansouty.
Les ordres : Lannes doit contenir Bagration au niveau du Santon. Lorsque le centre ennemi sera percé, Murat s’emparera de Blazowitz puis enveloppera les russes.
« Messieurs, vous avez vos ordres. Partez. » Maréchal Berthier, Etat-Major de Sa Majesté, Environ de Schlapanitz.
« Вперед, солдаты! Покажите этим французам, как сражаются русские. » Général Bagration, environs de Hollubitz.
Tour 1 9h00 - 10h30
Murat donne l’ordre à Lannes de rester en place et d’attendre les manoeuvres ennemies alors ses divisons de cavalerie descendront dans la vallée du Goldbach.
Bagration. Couvert par ses 2 divisions de cavalerie, il fait avancer son dispositif vers le Santon : objectif, les hauteurs sud de Bosenitz où il positionnera son artillerie.
Tour 2 10h30 - 12h00
La bataille fait rage au centre. Ordre est donné au Prince Bagration d’accélérer son engagement afin de soulager le centre austro-russe.
Le Prince, hurle à la cantonade en français (pour être compris des officiers russes et autrichiens) : « J’offre ma Croix de Sainte Anne au premier qui me rapporte un drapeau pris à l’ennemi ! Davaï ! » « Hurra !!! » répondent en choeur les juvéniles officiers de Saint Petersbourg !
Le jeton du V corps est tiré et la capacité de commandement n’y change rien.
Les artilleurs russes rivalisent d’audace pour obéir à leur prince et sont les premiers en place.
Le reste suit difficilement…
Murat commence son mouvement offensif et déploie la division d’Hautpoul au sud du Santon, au delà du Goldbach. Les régiments reçoivent l’ordre de se tenir prêts à charger les russes. Cannes fait déployer son train de bagages : c’est ici qu’on se battra.
Le brouillard s’est levé maintenant et chacun se découvre…
Tour 3
Le jeton russe est tiré… Bagration tente de retarder le mouvement… Manqué … un 6.
L’artillerie russe ouvre le feu : 4/1/1 … Ce qui désorganise l’artillerie française.
L’infanterie de Dolgoroukov progresse au son des tambours, alignée sur la division Engelhardt, déployée au nord de Bosenitz. Toutefois le retard pris ne permet pas l’attaque « dans la foulée »…
Comment vont réagir les français ?
Le « coup d’oeil » légendaire de Murat apporte une réponse tactique : Les gros talons sont envoyés en rupture sur les cuirassiers russes de Voropaitzky. Les Hussards de Treillard tentent dans le même temps de les déborder de flanc. L’idée de Murat est de défaire l’aile gauche de Bagration puis se rabattre.
Lannes foudroie les batteries russes dévoilées qui fuient. Il lance la division Cafarelli sur les russes de Dolgoroukov, ordonne à Walther et sa cavalerie de prendre de flanc la cavalerie autrichienne. C’est l’homme de feu !
Combats
La cavalerie russe repousse avec pertes les gros talons d’Hautpoul qui sort de la mêlée humilié. Les dragons français malgré tout restent maîtres du terrain.
De son côté Caffarelli recule pour se réorganiser tandis que la division russe - ce qu’il en reste - quitte le champs de bataille. Plus loin c’est Walther qui cesse d’exister comme unité combattante : les autrichiens refluent mais reste une force.
Le « coup d’oeil » de Murat n’a pas suffit, la volonté de Lannes non plus : il faut aussi de la chance.
Tour 4
13h30 - 15h00
Le général Engelhardt pousse la droite française tandis que les cavaleries russe et autrichienne se réorganisent. Bagration n’abandonne pas.
Du Santon, l’artillerie française repousse des masses russes indéterminées. Lannes et Murat se rallient et se réorganisent avant de pousser. Suchet donne l’ordre de tenir et tente de flanquer les autrichiens.
Combats.
Cette fois, la dernière division autrichienne, fusillée par devant, fusillée par les côtés, disparait dans la fumée.
Tour 5
15h00 - 16h30
Bagration tente de rétablir une ligne pour protéger ses bagages. Mais le coeur n’y est plus : ailleurs sur le champ de bataille, c’est la débandade. Les 2 empereurs ont fui les lieux du combat. Les troupes luttent pour leur survie…
Les français progressent prudemment.
Tour 6
16h30 - 18h00
Bagration lance une charge de ses cuirassiers sur les dragons de Treillard afin de se débarrasser d’une menace. Ses canons ne peuvent faire feu sur la division Cafarelli encore à couvert dans la pente…
Suchet fonce sur la cavalerie autrichienne. Les canons français obligent l’artillerie russe à décamper. Cafarelli débouche et se rue sur les bagages russes que les soldats pillent.
C’est la victoire totale.
Un caporal de la ligne apporte à Lannes une décoration russe découverte dans une malle aux armes du Prince Bagration : une croix de Sainte Anne.
« Tu peux la garder, tu l’a bien méritée », tonne l’audacieux maréchal à son soldat.
Depuis, cette parcelle de gloire fait la fierté du caporal.
Bilan :
Pertes austro-russes : 2 divisions d’infanterie et 2 détachements. un train de bagages détruit.
Pertes françaises : une division d’élite de cuirassiers, une division de cavalerie légère et un détachement.
Commentaires :
Les français disposent d’atouts solides : ils attendent sur de bonnes positions - leur tirage de commandement est favorable - leurs unités sont de qualité (cavalerie d’élite) - ils disposent d’un double commandement.
Tout cela est vrai, mais même en cumulant les facteurs positifs, il arrive de se rater : le combat de cavalerie en est une démonstration éclatante. Les tirages parfois bafouillent. Les dés sont aussi récalcitrants. Aussi, rien n’est perdu pour le russe.
Je supposais une victoire plus facile pour le français.
Il a fallu se battre. Il ne suffit pas de tuer un russe, il faut encore le pousser pour qu’il tombe…