[Cedar Mountain 1862]
Eté 1862… un soleil de plomb s’abat sur le comté de Culpeper, en Virginie. Exténués par une marche soutenue dans la chaleur et la poussière, les soldats confédérés prennent place sur le versant est de Cedar Mountain en observant avec inquiétude les troupes de l’Union déjà déployées en face de leurs positions. L’après-midi est bien entamé, et pourtant ce 9 août ne fait que commencer.
Chose promise, chose due; un petit CR de partie sur Cedar Mountain, le jeu en encart proposé dans le dernier Vae Victis, écrit par Pascal Toupy (“paspas” sur ce forum), et utilisant le système Civil War Brigade Series de Worthington Publishing, une mécanique consacrée aux batailles de la Guerre Civile U.S à l’échelle de la brigade. Déjà deux opus ont été publiés; Antietam (dont nous parlons ici) et Shiloh (dont on parle là).
Le système se veut léger (8 pages de règles “standards”) mais néanmoins pas dénué d’intérêt dans les choix à faire comme nous allons le voir par la suite. Les unités de combat (infanterie, cavalerie et artillerie) sont caractérisées par leur Facteur de Combat (FC) qui représente à la fois leur effectif et leur capacité de combat (cette valeur “s’émousse” au fil des pertes) et leur moral (trois couleurs; “or” -le meilleur-, “noir” -normal- et “vert” -le plus faible-). La chaine de commandement est prise en compte et la séquence de jeu, assez courte, se mémorise aisément.
Le scénario joué ici est le scénario historique; quelques variantes sont proposées dans le magazine.
Enfin, je m’excuse par avance pour la qualité des photos; j’ai joué en nocturne avec un éclairage direct au-dessus de la table ce qui crée une ombre disgracieuse (celle de mon téléphone portable !).
La situation de départ
Les positions confédérées, avec le flanc gauche couvert par la division du Général Charles S. Winder; ce dernier est malade depuis plusieurs jours mais il a tenu à être présent pour mener ses hommes et ce malgré les ordres de son chirurgien. Sa position est essentielle car il verrouille le carrefour de Crittenden Gate qui permettrait aux “bleus” de s’engouffrer sur le plateau où sont installés les “gris”. Winder a sous ses ordres paradoxalement la meilleure brigade sudiste (la Brigade Stonewall et son moral “or”, tout à gauche du dispositif) et la plus “jeune” (la Brigade Garnett et son moral “vert”).
Le centre du plateau est occupé par trois batteries (Walker, Courtney et Dement), couvertes par deux grosses brigades (Early et Thomas, FC 16).
A l’extrême droite des positions confédérées se trouve la division menée par le Major général Richard S. Ewell, mais ce dernier a reçu pour consigne de ne pas faire mouvement pour le moment (en terme de jeu, ces unités ne peuvent bouger qu’à compter du tour 7).
L’armée confédérée est dirigée par le Major général Thomas J. “Stonewall” Jackson dont la réputation n’est plus à faire. D’ailleurs, quelques mois auparavant, ses manoeuvres ont ridiculisé son adversaire du jour, le Major général Nathaniel Banks, lors de la campagne de la vallée de la Shenandoah. Peut-être est-ce l’envie de revanche de Banks qui le pousse, en ce chaud samedi, à attaquer alors que les consignes de son supérieur, le Major général John Pope, sont de tenir une ligne défensive en cas de rencontre avec l’ennemi ?
Les forces de l’Union reposent sur une importante concentration d’artillerie (les Réserves 1 à 6). La Première Division, menée par le Brigadier général Alpheus S. Williams, dispose de deux grosses brigades; la Brigade Gordon (FC 15) et la Brigade Crawford (FC 18). Leur tâche est simple; prendre Crittenden Gate !
La Deuxième Division, menée par le Brigadier général Christopher C. Augur, dispose de trois brigades de taille plus modeste (Geary, Prince et Greene). Ce sont pourtant elles qui mèneront l’assaut frontal, directement sur les positions confédérées !
Enfin, la brigade de cavalerie menée par le Brigadier général George D. Bayard jouera les électrons libres et ira là où l’on a besoin d’elle; ces tuniques bleues commencent “démontées” afin d’être opérationnelles au combat (une unité de cavalerie qui combat “à cheval” voit son FC divisé par deux).
Note: Comme il convient de rendre à César ce qui appartient à César, la plupart des détails historiques utilisés dans ce récit proviennent de l’article de Pascal Toupy, Cedar Mountain: Stonewall Jackson forge sa légende, dans le dernier Vae Victis. Le reste provient de quelques recherches sur Internet. L’ordre de bataille provient de la page Wikipédia liée à la bataille.